Rencontre avec Les Dessins de Cy, Lyon BD Festival
BD
© Les Dessins de Cy

À l’occasion de sa venue au Lyon BD Festival ce weekend, j’ai eu la joie immense de m’entretenir avec Les Dessins de Cy, que l’on ne présente plus, mais que je présenterai quand même (parce que c’est mon travail, faut pas déconner !). De son blog Mais Tais Toi Donc ! en passant par ses strips de fesses, libres et colorés, sur Madmoizelle, jusqu’à sa BD Le vrai sexe de la vraie vie, elle entreprend joyeusement de décomplexer l’entièreté de cette planète vis-à-vis DES sexualités. À ce stade, lecteur, si tu possèdes un t-shirt de Christine Boutin, que tu penses que la place d’une femme est à la cuisine et que tu surnommes ta chère et tendre « Bobonne », il est temps de quitter cette page, car tes yeux risquent de fondre !

Alors, tu as commencé en 2011 quand tu étudiais à Condé en créant ton blog… (Toi aussi, compte mes fake news durant cette interview et tu gagneras peut-être un Vandamme dédicacé par Cy.)

Même plus tôt que ça ! Ce blog je l’ai créé parce que j’en avais marre des autres blogs. Dis-toi que j’ai un blog depuis 15 ans et qu’ils sont toujours actifs, normalement j’ai eu trois blogs différents. À la fin du blog actuel, normalement t’as un renvoi vers l’ancien. En fait, je fais de la BD depuis 15 ans.

Ce que je trouve intéressant justement avec ton blog, c’est de voir, comme ça, 6 ans d’évolution de ton dessin, notamment de la manière dont ton trait a évolué, dans le dessin des corps par exemple…

Ah, ben c’est clair ! Ce qui est marrant c’est que c’est vraiment un trombinoscope de mon trait. Ma prise de position sur le féminisme elle est flagrante sur mon blog. Et encore, vu que je parle beaucoup de ma vie, mais c’est surtout dans les strips de Madmoizelle que j’ai commencé au fur et à mesure à prendre conscience du racisme ordinaire. J’ai commencé à inclure de plus en plus de personnes, racisées, hors des normes de morphologie actuelle. J’ai eu mon éveil féministe vraiment impactant sur Madmoizelle.

© Les Dessins de Cy

Justement avec les strips de Madmoizelle, on se rend compte qu’il y a une forme d’engagement…

Ah oui totalement ! Par exemple, souvent on me dit : « Est-ce qu’on peut dire que tes strips sont engagés ? » comme si c’était quelque chose d’un peu sale *haha* !… Et oui, ils sont totalement engagés, moi le but c’est de faire passer des messages, c’est complètement assumé. En fait, quand t’as un truc qui te touche de plein fouet et que tu prends la petite pilule du féminisme, je t’assure qu’après t’as du mal à pas en parler et faire comprendre à tout le monde que c’est pas juste !

© Les Dessins de Cy

Et puis, quand tu te rends compte d’une inégalité, tu commences à te rendre compte de mille trucs et qu’elles sont toutes liées (SUPERMASSIVE BLACK HOLE OF SOCIETY) !

C’est clair ! Tout est entremêlé. C’est pour ça quand les gens te disent : « Pourquoi t’es féministe ? », t’as envie de leur répondre : « Mais t’as une semaine devant toi ? T’as une semaine devant toi avec beaucoup de café parce qu’on va parler longtemps »*haha* ! C’est surtout que ça me rend folle que les gens ne comprennent pas. C’est juste que quand tu as des privilèges, que tu n’as jamais subi ne serait-ce qu’une sorte de discrimination, que ce soit racisme, sexisme, validisme ou autre, tu ne peux pas savoir ce que les autres endurent.

Et le seul moyen qu’ont les personnes privilégiées (homme, blanc, valide…) de comprendre ça, c’est l’empathie. Et sincèrement, tout le monde n’en a pas ! Mon conjoint, il a fait son éveil féministe que par empathie, quand je rentrais et que j’étais à bout de nerfs parce qu’on m’avait insultée, que je m’étais confrontée au paternalisme ambiant… Après, quand il regardait la télé, il s’énervait tout seul *haha* ! Quand je l’ai vu se mettre à gueuler tout seul devant la télé, je me suis dis : « Ok, il est bon ».

Vu que je subis le sexisme de manière directe, il ne pouvait pas apprendre aussi vite que moi. Et puis surtout j’avais un milieu qui m’émulait vachement à Madmoizelle, on parlait de ça en permanence, j’avais des nanas qui étaient militantes autour de moi. Je sais que j’avais très peu conscience du racisme ordinaire jusqu’à ce que je rencontre Naya ; on a vraiment beaucoup discuté et elle me disait : « Mais tu te rends pas compte ? » et je lui disais : « Ben non ! Je suis blanche ».

Donc c’est hyper important, oui, de faire passer des messages, c’est pas obligé que la BD fasse passer des messages, mais j’aime la BD et ma BD quand elle fait passer quelque chose.

À ce propos, tu as donc sorti une BD, Le vrai sexe de la vraie vie, est-ce que tu peux revenir un peu sur ce titre ? 

Le titre de la BD est arrivé bien avant que je commence à travailler sur les planches. C’est-à-dire que c’est en discutant avec d’autres personnes que c’est sorti. J’ai pas cherché le titre du tout, ¾ de mes strips, c’est en discutant avec des tierces personnes. C’est pour ça que j’ai vraiment du mal à être free-lance sans voir des gens parce que tout mon travail est quasiment nourri par des discussions avec des gens extérieurs qui vont m’apporter une opinion, ou renforcer la mienne. Le dialogue est la clé de voûte de mon travail.

C’est super important. D’autant plus quand on traite un sujet comme le tien, le vis-à-vis ne peut pas être négligé…

Bien sûr ! Et c’est surtout que, c’est peut-être ta question d’après, on m’a déjà demandé si je n’avais pas l’impression de subtiliser la parole aux concerné.e.s. Et je n’ai pas cette sensation parce que justement toutes mes bases sont des témoignages, je suis là pour faire un relais, je parle pas à la place des autres. Je mets en place des personnages qui vont parler de sexualité et qui sont le relais d’un témoignage de quelqu’un qui a pris le temps de m’écrire pour m’expliquer sa sexualité ou ses fails *haha* ! Et si un jour j’ai la sensation de subtiliser la parole, j’arrêterai.

© Les Dessins de Cy

C’est justement ce que dit Clemity Jane dans la préface de ta BD, que c’est censé être un relais, qu’elle crée un dialogue avec ton lecteur…

Yes ! Exact, et je suis contente parce que plein de gens m’ont dit qu’ils avaient aimé sa préface.

Et comment il s’est fait ce partenariat entre vous deux ?

Je connaissais sa chaîne Youtube depuis un bon bout de temps. Je trouvais ça cool qu’elle parle de sexualité de manière complètement tranquille, pas de pression, elle fait super attention à ne pas opprimer. Je trouvais ça trop bien, elle parle vraiment de manière hyper simple, pas alambiquée, pas vulgaire (après j’ai rien contre la vulgarité honnêtement, c’est juste une autre manière de parler). Je trouvais que ça collait vachement et je suis allée la voir en lui disant : « Coucou, j’ai fait une BD, je sais pas si tu connais ? » et elle m’a dit : « Oh mais putain je suis super flattée, je connais ton boulot depuis super longtemps ! ».

Je reviens sur les témoignages dont tu parlais tout à l’heure. Quand on a une démarche comme la tienne, ça implique de la transparence, puisque tu as des gens qui te témoignent des choses très intimes d’eux ; comment se sont passés les retours des personnes ? Est-ce que tu en as eus ?

En fait, j’en ai pas eus énormément, parce que souvent les gens ne sont pas sur les villes où je suis allée. Mais par exemple les témoignages en ligne sur Madmoizelle, je leur envoyais le lien à chaque fois qu’ils sortaient. Et tout le temps les gens me disaient : « Ah, trop drôle, c’est trop bizarre, je l’ai fait lire à mon ou ma partenaire qui est dedans, il/elle a pas capté que c’était nous et à la fin elle a capté et elle a trouvé ça super bizarre » *haha* !

Sinon c’est marrant, j’étais à une dédicace à Bordeaux ; et une fille vient, elle se fait dédicacer son livre et juste à la fin elle me dit : « Au fait, c’est moi la personne qui t’a envoyé le témoignage sur la femme en fauteuil roulant que tu as dessiné sur Madmoizelle », et je lui ai dis : « Mais ooouuuaaiiss mais pourquoi tu me l’as pas dit avant ? », et elle m’a répondu : « Ben, je voulais pas te mettre mal à l’aise ». Mais ça me met pas mal à l’aise ! Pas du tout ! Quand les gens qui ont témoigné viennent me voir c’est toujours un plaisir ! D’ailleurs, c’était marrant parce que je l’avais dessinée exactement comme elle était sans le savoir !

Globalement, les retours, je touche du bois, parce que ça veut dire que j’ai réussi à toucher l’essence du truc, j’ai jamais eu de gens qui m’ont dit : « Ça me convient pas du tout, t’as transfiguré mon histoire » ; souvent je suis un peu obligée de la recontextualiser, sinon c’est pas visuel. Parfois j’ai juste des bribes d’histoire, des ressentis ; « Ah je me suis senti.e pas bien à ce moment », ou juste un fail, et il faut que je construise une histoire avant sinon c’est pas assez narratif. Et pour l’instant même les histoires que j’ai recontextualisées, j’ai pas eu de retour négatif.

« UNE GROSSE PARTIE DE CETTE PLANÈTE SE TOUCHE LA NOUILLE » (DÉTENDEZ-VOUS, FAITES EN UN T-SHIRT SACREBLEU !)

Justement, la dernière série de Mr Q NUDES m’a fait me poser la question de la vérité dans l’exercice du témoignage : parce qu’on montre de l’intime, ça apparaît comme un gage de vérité pour le lecteur. Et je trouve ça vachement symptomatique de cette littérature qui est en train d’émerger et qui vise à décloisonner les sexualités, être au plus proche de ces réalités…

Alors Mr Q, il a fait un appel aux nudes, donc c’est des vrais. À moins qu’il me cache des trucs *haha* ! Mais c’est surtout le tabou sur la sexualité, je trouve ça fou qu’au XXIe siècle on en soit encore là ! En plus je passe mon temps à dire aux gens : « C’est un truc qui engage ton corps et celui de ton/ta/tes partenaires, il n’y a que ça, dans une ambiance de consentement ». Alors comment ça se fait qu’on soit autant pétris de tabous, de honte, de culpabilité alors que c’est un truc qui n’engage que ton corps et celui des personnes en face ? Ben, parce que la société !

Et, effectivement, on est plusieurs auteur.e.s à être dans cette mouvance de « le cul c’est un truc qui devrait être décontracté du slip et pas une montagne ». Mais bon depuis ton enfance on passe son temps à te cacher les yeux dès qu’il y a une scène de sexe, et à partir du moment où tu caches les yeux à un gamin il se dit : « C’est pas bien ». Avec internet ça a été un peu mieux, mais par exemple moi j’ai eu que les débuts d’internet (parce que je commence à me faire un peu vieille *haha*) et la masturbation, par exemple, j’avais aucune idée de ce que c’était. Parce que mes parents m’ont parlé de reproduction, de contraception mais jamais ils m’ont parlé de masturbation. Et moi je me croyais hyper sale, hyper perverse, alors qu’en fait ! L’intégralité de la planète, enfin non pas l’intégralité, parce qu’il y a des gens asexuels qui n’en ont aucune envie, une grosse partie de cette planète se touche la nouille et comment c’est possible que je sois pas au courant ! On en fait un secret de polichinelle alors que qu’est-ce qu’on devrait être décontract’ là-dessus !

 Cette culpabilisation elle est aussi très féminine, on culpabilise encore beaucoup les femmes pour ça…

Dis-toi, j’ai fais un simple test. Tous mes témoignages sont compilés dans un doc Excel. J’ai fait une simple recherche de mots, tu ne peux pas imaginer le nombre de fois où les mots « honte » et « culpabilité » sont présents. C’est monstrueux. Alors que c’est des nanas qui sont proactives puisqu’elles ont fait la démarche de m’envoyer un témoignage, et le mot honte est encore ultra présent. Après si t’as fait une grosse connerie, que t’aies honte je peux comprendre, mais si c’est juste parce que t’as eu tes règles pendant que t’as fait l’amour et que tu t’es sentie honteuse, ben tu devrais pas avoir honte. C’est tes règles, c’est normal ! Si seulement mon dessin pouvait faire que les filles fassent « Ouais c’est mes règles ? Et alors ? C’est quoi le problème ? On va se doucher et puis on reprendra ! » *haha*

Justement, libérer cette parole c’est ça qui permet de la dépasser. Tu dis : « J’ai honte » et puis tu lis 35 autres témoignages et tu te dis : « Non je devrais pas »…

C’est clair ! Et puis les gens qui veulent te faire croire que tu devrais être honteuse devraient vraiment aller se faire foutre très loin *haha*! Et ces gens t’as envie de leur dire : « Qui es-tu pour me dire ça et me mettre dans cette situation dans laquelle je n’ai aucune envie d’être ? » ; donc voilà, tout ceci m’agace très fortement ! (Rire mi-haha mi-« si tu dis une connerie je t’arrache tout les membres avec un cure-dent trempé dans du purin ».)

« Ouais c’est mes règles ? Et alors ? C’est quoi le problème ? On va se doucher et puis on reprendra ! » (BOOM ! T-Shirt N°2, coup de pied retourné, on est pas bien Tintin ?)

Tu seras donc le 10/11 juin à Lyon pour le Festival de la BD. Et le 10 tu donnes une conférence en excellente compagnie ! Puisque tu seras entourée de Fabien Vehlmann et Julie Maroh. Est-ce que tu as une affection particulière pour leur travail ? Comment est-ce que tu t’es retrouvée sur cette conférence ?

Alors ! Fabien Vehlmann je l’ai découvert avec L’Herbier Sauvage (les dessins sont de Chloé Cruchaudet, lisez Mauvais Genre tout de suite, hop, c’est un ordre). Je me souviens que je l’ai acheté alors que j’étais en train de faire la couleur de ma BD, je savais que c’était des témoignages qui parlaient de sexualité et j’ai pas voulu l’ouvrir, parce que j’avais trop peur que ça m’influence et qu’on puisse dire que j’avais plagié *haha* ! Une fois tous les fichiers envoyés à mon imprimeur, je l’ai lu d’une traite et j’ai trouvé que c’était génial ! Son approche est hyper intéressante. Je suis pressée de rencontrer le personnage parce que je le connais très peu.

Et forcément Julie Maroh ! Ben Julie Maroh quoi ! C’est marrant parce que je la connais plus à travers son blog que je suivais, j’ai beaucoup moins le temps maintenant, que ses BD papiers. Après j’ai lu Le Bleu est une Couleur Chaude comme tout le monde, dont est tirée La Vie d’Adèle qui est… Il vaut mieux lire la BD ! Et j’ai pas encore lu le dernier qu’elle a sorti, Corps Sonores, mais je vais le faire avant d’y aller parce que quand même, merde ! Je manque à tous mes devoirs. Tout le monde dit que c’est génial ! En fait ces deux personnes, comme moi, ont l’envie de pas juger, de montrer des réalités, parce qu’on ne peut pas montrer « LA » réalité, en essayant d’effacer le plus possible leurs propres stéréotypes et leur propre jugement. J’ai aucune intention de dire : « Je vois la sexualité comme ça », mais plutôt comment on voit la sexualité à un instant T, celui où la personne témoigne. Et donc je suis très pressée de les rencontrer !

Et pour la conférence, Lyon BD m’a invitée et ils nous ont demandé en direct : « Est-ce que ça vous chauffe de faire une conférence tous les trois ? », et moi j’ai dit : « Mais grave ! » ; et normalement on dessinera pendant la conférence.

Dernièrement  tu as ouvert une chaîne Youtube, c’est parti de quoi cette envie ?

J’avais toujours les mêmes questions et j’en avais marre d’y répondre toujours par écrit. Je me suis dit que j’allais tester des nouveaux formats, et tout le monde me posait la même question ; celle qu’on m’a le plus posée, je pense, de toute ma life : « C’est quoi la marque de tes crayons de couleurs ? » ; et je passais mon temps à dire : « C’est des Derwent « Aquarellable » et je me suis dis : « Vas-y, ça me saoule, je vais faire une vidéo comme ça je pourrais mettre le lien à chaque fois ». Et ça m’a bien plu, c’est un format qui change, j’aime beaucoup tester des nouveaux formats (fastcam, speed drawing…). Là, la dernière en date c’est « Comment fixer son tarif en tant que Free-lance », si ça peut aider des gens…

Justement tes dernières vidéos tournent beaucoup autour du fonctionnement interne du travail de créatif, les dédicaces, les festivals… Et le fil rouge de ces vidéos c’est un peu la question de la valeur de l’artiste et de son travail…

Ah ouais non mais clairement je prêche pour ma paroisse ! Le but c’est que les gens comprennent que, en fait, quand t’es artiste, tu te nourris pas d’air ! La vidéo sur le mécénat pour tous, le but c’est d’éveiller les consciences et de dire : « Si vous voulez soutenir un artiste, vous pouvez toujours lui acheter ses originaux ». J’ai beaucoup de mails de jeunes, futurs illustrateurs, qui commencent et qui sont paniqués à l’idée de pas réussir, pas pouvoir en vivre, donc mon but c’est de les rassurer aussi un peu.

© Les Dessins de Cy

Quand on est un jeune créatif qui débute, on va avoir plus tendance à abaisser la valeur de ce qu’on fait…

Ouais, en plus c’est du subjectif à mort. Quand t’es créatif, c’est toi qui décides de la valeur du truc et t’as toujours un client qui va te dire *voix de client qui s’apprête à abuser de ton talent en toute impunité* : « Ah mais moi je peux le faire moi-même ». Moi clairement ces gens maintenant je leur dis : « Ben faites-le, et me rappelez pas ! », mais c’est aussi parce que je peux me le permettre, j’entends des gens aussi qui me disent : « J’ai pas le choix, j’ai plus de thunes et si je veux m’acheter mon paquet de pâtes en fin de mois, je dois prendre ce boulot » ; et c’est une réalité.

Et puis comme il n’y a pas de vis-à-vis et que les échanges se font majoritairement par internet, les clients pensent que c’est du consommable…

Y a pas mal de gens qui tablent sur le fait que les artistes veulent bosser à tout prix, à n’importe quel prix. Et en plus comme en France il y a une espèce d’omerta sur les tarifs, ça crée un énorme flou pour les jeunes qui se lancent et qui n’ont aucune idée des tarifs. Et si on dit pas, ben on peut pas savoir, tout simplement. Tous ces non-dits m’agacent aussi profondément. Cette interview sera sous le signe de l’agacement !

*Attention voici venu le moment où je suis une journaliste en carton*

Tu as fait tes études à Lyon…

Ah pas du tout !

 *solitude*

Parce que Condé ? Y en a plusieurs de Condé, à Paris, Nancy, Lyon, Nice… Donc non non je suis parisienne (je vous vois rigoler, les étudiants en art, je vous vois) !

Comme à ArlyoMag on s’intéresse à l’actu lyonnaise, j’allais te demander si tu connaissais Lyon et si tu en avais de bons souvenirs *retombe sur ses pattes tel un souple et agile félin* ?

La première fois que je suis venue à Lyon, j’ai fait une conférence dessinée pour Rhône Alpes Égalité Homme/Femme, et on devait réagir en direct en dessin pendant un débat, c’était très très intéressant. Et j’ai pu voir Confluence, tout beau, tout propre ! Non mais j’aime bien Lyon parce que c’est une ville beaucoup plus à taille humaine que Paris, et c’est vraiment un cœur névralgique de la culture, en plus de bien y manger ! C’est vraiment agréable, on peut tout faire quasiment à pied, c’est très chouette. Et puis il y a un super musée de la miniature et du cinéma ! À chaque fois que je vais à Lyon je vais le visiter.

Pour te remercier de venir nous voir à Lyon, on va demander aux Lyonnais de te couvrir de Vandamme, puisque c’est visiblement ton carburant ! D’ailleurs, elle vient d’où cette passion coupable ?

Hahaha ! Alors ! On m’en a apporté vraiment beaucoup ! Du coup pourquoi j’aime le Vandamme ? Ben j’aime bien les fruits confits, et j’aime bien les trucs de vieux (ne jugez pas), genre j’aime beaucoup les Mon Chéri *séquence confessions intimes* ! En fait, c’était souvent le seul truc qui restait dans le distributeur à l’école, il restait que du Vandamme, et moi j’étais super contente et les gens me disaient : « Putain tu mets 1€ dans ton Vandamme » et j’étais en mode : « Ouais ben au moins j’ai pas faim » et j’étais très contente de mon Vandamme. Mais diffuse pas ça ! Parce que clairement j’en peux plus en fait, j’en ai tellement eu en dédicace que j’arrive plus à le finir, mais j’aime encore ça hein ! Non mais attends attends, y a quoi de super bon à Lyon ?

La tarte aux pralines ? On va diffuser la bonne parole sur cette overdose de Vandamme !

V-O-I-L-À, faut pas qu’ils se sentent obligés de ramener un truc, mais s’ils veulent ramener un truc, ramenez-moi de la bouffe ! Haha !

© Les Dessins de Cy

Vous avez entendu, manants ? Si vous aussi après cette interview vous avez envie d’embrasser Cy sur le front avec tendresse et consentement, foncez au Lyon BD Festival les 10 et 11 juin (bon, il y aura pas qu’elle hein, va y avoir du beau monde !)

ET PAS DE VANDAMME ! Telles sont les doléances de la dame.