On s’étonne bien souvent de la réussite de certains français chez nos voisins transatlantiques, c’est le cas de Woodkid lors de sa coopération pour le dernier clip du célèbre Pharrell Williams : « Happy ».
S’il y a un Lyonnais qui fait parler de lui en ce moment, c’est bien Yoann Lemoine. Vous n’avez pas pu rater les fameuses baleines en slow motion, ou encore la magnifique Agyness Deyn dans un noir et blanc aux allures épiques.
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Si on connait Woodkid pour la nouvelle pop dite baroque, maintes et maintes fois reprise et remixée, on en oublie aisément ce qui en fait sa force : l’identité graphique. On en parle peu, mais elle a son importance, en effet ce n’est pas seulement des clips époustouflants que nous offre l’artiste, c’est surtout une image de marque. Si les clés sont fréquemment celles de la réussite, Woodkid use de l’imaginaire humain à travers ces éléments croisés.
L’Homme aime se raconter des histoires, celui-ci lui offre une atmosphère et un univers à part entière. Si certains s’obstinent à qualifier le travail de l’artiste et sa manière de communiquer de simpliste ou chanceuse, on oublie souvent qu’il est loin d’en être à son coup d’essai. En effet, l’enfant des forêts s’est d’abord fait la main sur de nombreux projets et collaborations : Moby, Lana Del Rey, Sofia Coppola ou encore Luc Besson.
Woodkid, c’est la traversée des âges et époques, des cultures, des décors, la symétrie.
Des âges ? Rien que par le son, de la pop baroque : un savant mélange de classique, de rythmiques pop et de percussions parfois presque tribales.
Des cultures et des décors ? Il semble que l’artiste nous livre une partie de son histoire familiale : le clip de I Love You nous révèle une culture slave qui lui vient de sa mère juive et polonaise, on y retrouve une cérémonie qui parait mélanger judaïsme et orthodoxie sous le même toit, tout en y incorporant les symboles distinctifs de l’univers Woodkid.
Une symétrie ? Où est-elle me direz-vous ? La réponse est simple : partout. Si l’on fait attention à la symbolique et au graphisme des images que l’on pourrait presque qualifier de courts métrages, les dimensions sont toujours travaillées : les emblèmes, les lieux et même les visages qui correspondraient aux dimensions que l’interprétation humaine de la perfection voudrait appeler nombre d’or ( Agyness Deyn, Matvey Lykov).
Une symétrie qui n’est surement pas là par hasard.
Une traversée ? Si on se réfère au clip Iron, on y voit les songes et les rêveries fantasmagoriques d’un enfant en conquête d’un monde qui lui appartient déjà.
Chez Yoann Lemoine, on ne néglige jamais l’esthétique.