Hellboy, une œuvre multimédia à ne pas rater !

Hellboy va bientôt faire son retour dans les salles obscures ! Un reboot ayant pour héros le démon rouge préféré des comics est prévu en France pour le 8 mai 2019, avec Neil Marshall (le metteur en scène de The Descent, considéré comme un excellent film d’horreur des années 2000) à la réalisation et Mike Mignola, auteur original de l’œuvre, au scénario.

Hellboy, un comics pas comme les autres

Hellboy est à l’origine une série de comics écrite et dessinée par Mike Mignola. Ils sont publiés pour la première fois aux États-Unis en 1994 sous le label Dark Horse Legend.

Ils mettent en scène un personnage éponyme, un démon rouge anthropomorphe (qui a la forme et l’apparence d’un être humain), amateur de cigares et d’humour cynique, dans des histoires courtes souvent sans suite.

Mais ce n’est pas que cela, cette création poétique aussi mêle action, horreur et réflexion sur la condition humaine, le tout teinté d’une ambiance de film noir envoûtante !

Un démon, élu des enfers, élevé par les hommes, est-il un être humain, une arme, ou bien la clé qui amènera à la destruction totale du monde dans lequel il vit ?

Une œuvre  féerique et terrifiante

À travers les aventures de notre démon rouge, la série de comics revisite les folklores et légendes fantastiques des pays qu’il rencontre. De la baba Yaga (conte slave) aux expériences occultes menées par les nazis lors de la guerre, en passant par des luchadores (catcheurs mexicains) vampires.

Mike Mignola adapte et s’amuse avec ces histoires afin de faire de la quête d’identité du personnage une fresque cosmique, magique et légendaire qui marquera ses lecteurs pour de bon.

La couverture d’Hellboy The Midnight Circus, tome 16 paru en 2018, édité par Delcourt

Hellboy est un personnage torturé ne sachant pas qui il est vraiment et cherchant des réponses au fil de ses aventures. Ses voyages se finissent généralement mal et il est rejeté par bon nombre des personnages qui croisent sa route. Il représente en quelque sorte un héros de polar engagé dans une quête initiatique, un instrument du mal qui repousse son héritage démoniaque tout en essayant de faire le bien autour de lui.

Entre deux mondes, il n’arrive jamais réellement à trouver sa place et erre d’un pays à l’autre, sans points de repère ni foyer pour l’accueillir.

Un univers multimédia foisonnant

Sujet à de multiples adaptations, Hellboy s’avère une œuvre multimédia importante. Le personnage traverse les différents médias à sa disposition dans des adaptations soit passables (sans être mauvaises), soit cultes.

Les amateurs de la série pourront donc le retrouver dans :

  • Hellboy Asylum Seeker/Dogs of the Night, un jeu vidéo sans grande envergure sorti en 2000 ;
  • des romans de Christopher Golden (l’auteur de Shadows of the Empire, un très bon roman de l’univers Legends Star Wars) ;
  • Hellboy Sword of Storms et Hellboy Blood and Iron, deux films d’animation très sympathiques sortis respectivement en 2006 et 2007 ;
  • les deux remarquables versions cinématographiques de Guillermo del Toro : Hellboy (2004) et Hellboy 2 Les Légions d’or maudites (2008).

Hellboy constitue un univers vaste à ne pas rater, offrant des heures de divertissement à qui veut bien s’imprégner de son ambiance fantastique !

Hellboy au cinéma, de Ron Perlman à David Harbour

L’univers d’Hellboy a déjà eu droit à d’excellentes transpositions sur grand écran, faisant partie d’une trilogie avortée, Hellboy et Hellboy 2 Les Légions d’or maudites ont toutes les deux été réalisées et scénarisées par Guillermo del Toro. Tout en piochant dans sa légende, celles-ci se sont tout de même assez éloignées du matériau d’origine dans les histoires qu’elles racontent (surtout la seconde).

Ayant une identité propre et un univers fort, del Toro s’inspire et s’approprie celui de Mike Mignola, apposant sa patte personnelle extrêmement poétique à l’épopée Hellboy.

Le deuxième volet semble beaucoup plus personnel. Les Légions d’or maudites se révèle une production originale à la fois dramatique et envoûtante. Certaines scènes provoquent l’émoi, la direction artistique fantastique de Guillermo del Toro et le jeu d’acteur y étant pour beaucoup.

Joué par Ron Perlman (Le Nom de la rose, Pacific Rim, Sons of Anarchy), le personnage se montre ici très attendrissant. L’acteur interprète très bien un Hellboy perdu entre deux mondes, à la fois homme et enfant, en recherche constante de l’approbation des autres et surtout de son père adoptif, sauvant le monde avec énormément d’humour.

Ron Perlman, l’acteur incarnant Hellboy dans les films de Guillermo del Toro

Après plus d’une décennie d’absence du héros, Ron Perlman passera le flambeau à David Harbour lors du reboot prévu pour 2019. Mais était-ce réellement nécessaire ?

Un reboot qui peut laisser perplexe

Que peut donner Hellboy sans la patte si particulière de Guillermo del Toro ? Les précédents longs métrages ayant une telle force d’identité, comment le nouveau peut-il s’en sortir face au gigantisme qu’ont pris ceux des années 2000 pour les fans ?

Comment faire du Hellboy au cinéma dans l’ombre de del Toro ? Comment avoir une identité propre sans pour autant obtenir un bête copier-coller des adaptations précédentes ? Ces questions se posent presque automatiquement quand on parle de reboot.

Alors la version de 2019 représente un pari risqué. Pourtant, même si cette opinion est à prendre avec des pincettes, il semble que ça soit en partie un pari réussi pour Neil Marshall.

D’après ce que l’on a vu de la bande-annonce, la production paraît bien plus fidèle à l’œuvre originale (jusqu’à en suivre l’histoire principale). Le ton se révèle plus sombre, plus sanglant, plus horrifique, tout en conservant l’humour de la série.

David Harbour, reconnu pour son rôle du shérif Jim Hopper dans la série à succès Stranger Things, campe ici un Hellboy plus proche de celui des comics, plus « réaliste » mais aussi beaucoup plus anglais !

Alors oui, pour les fans des films de Guillermo del Toro il est normal d’être perplexe, mais Hellboy mérite davantage de visibilité et la réalisation qui sortira dans nos salles au printemps, espérons-le, lui procurera toute l’attention qu’il mérite !