Cette année encore au mois de mars, les 15, 18 et 22, le festival Théât’Réalités investit le paysage urbain pour nous faire (re)découvrir notre monde. Nous explorons ainsi la ville, à pied ou à vélo, au rythme des différentes formes artistiques (arts de rue, théâtre, installations plastiques, musique, etc).
Pour en savoir plus sur le festival Théât’Réalités, je suis partie à la rencontre de Fernanda Leite, directrice artistique du festival.
Pourquoi et comment ce festival est-il né ?
« Le festival est né il y a une quinzaine d’années. Ce festival est un moyen d’explorer, de s’interroger pour trouver des solutions relatives à notre planète en utilisant des outils artistiques.
La volonté de ce festival est de démontrer que l’art n’appartient pas aux institutions mais à tous. Le principe est de décaler le regard du spectacle sur des lieux communs au premier abord, pour montrer que l’art est partout. Ainsi, dans les éditions précédentes, il y a eu des formes jouées dans des parkings ou encore des boulangeries. Toutefois, les institutions ne sont pas en reste ni même exclus de ce festival, puisqu’une forme, Je suis comme un oiseau, un nid ici, un nid là-bas, sera représentée au Théâtre National Populaire à Villeurbanne.
Par ailleurs, dans le cadre du festival, nous cultivons l’échange et la proximité avec nos festivaliers, mais aussi avec les différents bénévoles qui viennent et reviennent chaque année un peu plus pour le festival. »
Nous avons vu que vous abordez cette année les arts numériques, thématique déjà présente lors des éditions précédentes. Est-ce qu’elle vous tient particulièrement à cœur ?
« Oui, car le numérique est une ouverture sur différents espaces possibles. À vrai dire, ces dernières années, cela a révolutionné notre façon d’être au monde, notamment notre ouverture au monde qui nous entoure, aux autres par le biais des réseaux sociaux par exemple. Ainsi pour nous, les arts numériques permettent de repenser notre rapport au monde, nos espaces de vies, mais aussi de repenser les autres domaines artistiques. »
Le fil conducteur de cette année est l’environnement. Pourquoi la thématique de l’environnement pour cette édition ?
« En fait, plus généralement, nous voulions explorer le rapport de l’homme et du vivant, les façons possibles de repenser la place de l’homme urbain, de son rapport avec la nature notamment. Dans les éditions précédentes, nous avons abordé les thèmes de l’eau, de la finitude ou encore des frontières, toutes ces thématiques étaient là pour nous interroger sur une seule et même question : où va le monde ? »
L’un des temps forts du festival est la journée du 22 mars. Pouvez-vous nous en parler plus en détail ?
« Nous avons la Cie Corridor, une Cie assez performative qui présente une forme qui mêle conférence philosophique et théâtre. Vous retrouverez aussi une Cie villeurbannaise nommée Premier Acte qui présenta une forme en appartement. La forme en appartement est pour nous une manière de garder une certaine proximité, d’aller à la rencontre des gens avec des déplacements dans divers appartements. Aussi, nous programmons des lectures au Théâtre Nationale Populaire. »
Il y a beaucoup de formes pluridisciplinaires. Était-ce essentiel pour vous?
« Oui, c’était essentiel, car nous croyons que les réponses de l’homme sont plurielles et cela rend compte également des diversités de l’homme. »
Vos plus beaux souvenirs des éditions précédentes ?
« L’année dernière, nous avons eu la chance d’accueillir une Cie anglaise, Motionhouse. Pour leur représentation, la Cie avait investi un ancien manège. La forme présentée et les acrobates de qualité de cette Cie ont permis de façon remarquable de faire revivre un lieu qui va disparaître. »
De quoi rêvez-vous pour les années à venir ?
« Nous souhaitons que le festival se développe, mais que nous gardions ce lien avec les gens, cette proximité que nous avons cultivée jusque-là. Une relation de qualité où les gens seraient touchés par l’art et où ils auraient l’impression que l’art leur appartient. »
Selon vous, quel est le petit plus de votre festival ?
« Ah ça, il faudrait le demander au public. Mais si je devais apporter une réponse, notre petit plus serait la qualité de la relation avec le public et le processus de notre festival concernant la réappropriation de l’homme de son paysage urbain par l’art, en douceur. »