Du 13 octobre au 24 janvier 2016, le Musée des Confluences accueille sa toute dernière exposition temporaire avec une thématique pour le moins séduisante, « L’art et la machine ». Une exposition qui invite le visiteur à une réflexion inédite sur l’influence de la machine dans la production artistique d’une époque mouvementée. Voyage à bord d’un élégant vaisseau de verre, à travers les rouages d’une esthétique industrielle dévoilée.
Bande-annonce de l’exposition
Choisir de pénétrer dans cette salle 11, c’est choisir de retomber légèrement en enfance. Entre excitation de l’inconnu et passion de la découverte, tout ce que l’on s’apprête à admirer, contourner ou scruter, fascine et interroge. Et l’exaltation est grande – du bruit, de la matière et du mouvement – au dedans, c’est un véritable foisonnement d’idées et de concepts qui prennent vie. À coup sûr, les jeunes esprits comme les moins jeunes verront leur imaginaire comblé de fantaisies.
« Idéalistes, travailleurs de la pensée, unissez-vous pour démontrer comment l’inspiration, le génie marche du même pas que le progrès de la machine, de l’aéronef, de l’industrie, du commerce, des sciences, de l’électricité. » Filippo Tommaso Marinetti – Revue Poesia. 1905
Anatomie d’un art en marche
Depuis le XVIIIe siècle, ère de l’industrialisation de masse, la machine s’est inscrite durablement dans notre quotidien, et inévitablement, a nourri l’inspiration d’artistes toujours en quête de nouveaux sujets à explorer. Les peintres en témoignent au fil de l’exposition ; le XIXe siècle et le travail d’usine sont délicatement mis en lumière par Ferdinand-Joseph Gueldry pour rappeler une collaboration primordiale entre l’homme et la machine. Et très vite les grandes inventions de l’histoire se dévoilent à nos yeux attentifs. Le développement du chemin de fer se raconte en images, pendant que chez Monet, la locomotive à vapeur entre en gare d’Argenteuil. L’automobile, à son tour, s’expose et dévoile ses mystères, à l’instar de la DS « une place » de Gabriel Orozco. Absolument inédite.
Amateurs de peinture et d’avant-garde, vous serez conquis. Francis Picabia côtoie Fernand Leger, Robert Delaunay ou encore le futuriste Luigi Russolo, pour nous offrir autant d’interprétations modernes et singulières d’un phénomène d’industrialisation majeur. La machine, en effet, s’impose et fascine. Avec l’émergence de techniques nouvelles, c’est un tout autre langage artistique qui voit le jour. Les formes sont originales, le propos inédit. Traduire le changement à travers l’innovation, la puissance, ou l’impression de vitesse, devient alors nécessaire aux artistes pour exprimer leur point de vue sur la modernité.
À ce titre, ne passez pas à côté des célèbres ready-made de Marcel Duchamp, à l’image de sa fameuse « Roue de bicyclette » de 1913. Dans une démarche artistique audacieuse et unique – celle du détournement – Duchamp propulse un banal objet manufacturé au rang de véritable œuvre d’art. Dès lors, les mondes de l’art et de l’industrie apprennent à composer ensemble, dans une perspective commune.
La machine au service de l’art
Bientôt, on se laisse capturer par l’œil mécanique de l’appareil photographique, puis par celui du cinématographe. En effet, pour le plus grand bonheur des passionnés de 7ème art, l’exposition fait la part belle au cinéma. L’un des premiers films des frères Lumière est projeté dès l’ouverture de l’exposition, et plus loin, le visiteur peut choisir de visionner plusieurs extraits de films, de Méliès à Kubrick, en passant par Chaplin, grâce à un écran tactile.
Ne manquez pas finalement de vous confronter à l’une des désormais célèbres « compression de voiture », du sculpteur français César, ou encore à l’étonnante installation du suisse Jean Tinguely intitulée « Méta-Maxi ». Spécialement mise en mouvement pour l’occasion, celle-ci vient clore avec panache cette aventure prodigieuse.
Au fil de la visite, le spectateur comprend que d’un simple sujet d’inspiration, les artistes ont fait de la machine un véritable objet de création, avant de la consacrer pleinement en tant qu’œuvre d’art. Entre art de la machine, et machine-œuvre-d’art, l’exposition nous livre tous les secrets d’une association qui marche !
Pour aller plus loin: http://lartetlamachine.com
« L’art et la machine »
Commissariat d’exposition : Claudine Cartier, conservateur général du patrimoine, et Henry-Claude Cousseau, conservateur général du patrimoine, ancien directeur de l’École nationale supérieure des Beaux-arts.
Jusqu’au 24 Janvier 2016 au Musée des Confluences de Lyon
86 Quai Perrache
69002 Lyon
04 28 38 11 90