Marion et Ben, trentenaires parisiens, matchent sur Tinder. Une nuit, une discussion, et un pari fou. « Ça te dirait de partir en vacances avec moi ? », Ben rêve de Biarritz, Marion de Beyrouth. Alors ils coupent la poire en deux, c’est en Bulgarie qu’ils partiront. Entre défis incroyables, grandes découvertes et dépaysement, le film suit le tout jeune couple dans cette folle aventure.
Premières vacances, c’est le récit du pire écueil du couple : le quotidien. Et lors de vacances à deux, ce sont les petites manies, les envies et même les visions du monde qui s’opposent. Réussir ses premières vacances, c’est tout un symbole.
Camille Chamoux et Jonathan Cohen, atouts de ce premier voyage sur grand écran
C’est sur ce postulat que se base le scénario de Patrick Cassir et Camille Chamoux. Le réalisateur et sa comédienne et compagne ont d’ailleurs un faible pour le quotidien qui devient visible à l’écran, et pour la naissance de l’intimité entre deux personnages. On se reconnaît rapidement dans l’un, l’autre, ou les deux protagonistes ; par leur indépendance, leurs besoins, leurs rires.
Cette proximité tient à la volonté permanente d’être avec le spectateur, et bien sûr aux deux comédiens principaux. Jonathan Cohen est gouailleur, plein d’imagination, et Camille Chamoux un bonheur d’énergie comique. Au-delà de leur humour, on note la justesse de leurs réactions, la virulence de leurs engueulades. C’est en bonne partie grâce à ce joli couple de cinéma que le film évite les écueils de la comédie romantique vue et revue.
2018 à l’assaut de la comédie romantique
On apprécie aussi que cette rom com soit pleinement dans l’air du temps. Sans pour autant suranalyser, on sait aujourd’hui que les pratiques bougent et l’amour change. On se rencontre sur Tinder, on cherche des restaurants sur TripAdvisor, on dort chez l’habitant grâce à Airbnb. Le cinéma doit de même nous suivre dans nos lubies et nos habitudes. Ancré dans son époque, le long métrage ne singe pas les rencontres telles qu’elles se font en 2018, ne les surappuie pas ou ne les juge pas. Intéressant de jouer de ce romantisme-là à l’époque où l’on crie la disparition dudit romantisme et où l’on déplore parfois ces nouvelles mœurs.
Entre grand talent et moments creux
La chose qui nous perd davantage, c’est l’inégalité de la production. Si certains épisodes sont surprenants et déclenchent des rires de bon cœur, on a également droit à des moments sans réel intérêt, voire carrément faibles. Tout dans une intimité naissante de vacances n’est pas bon à montrer, et il semble que la place du naturel et de l’improvisation empêche le film de trouver son rythme. Un peu comme si tous les épisodes, bons et moins bons, duraient aussi longtemps sur l’ensemble. On est donc entre vrai plaisir et léger ennui, sans jamais arriver à décider ce que l’on en pense.
Lorsque ces Premières vacances se terminent, on sort touché mais frustré, proche de ces personnages modernes, mais sans parvenir vraiment à dépasser la légèreté et le côté premier degré qui habitent le film.
En salles le 2 janvier 2019