Le musée des Confluences accueille depuis le 7 avril dernier l’exposition dédiée au travail d’Hugo Pratt. Célèbre dessinateur, il s’est notamment fait connaître en créant le personnage iconique de Corto Maltese, marin solitaire et romantique. L’exposition, se déroulant jusqu’au 24 mars 2019 retrace la carrière d’Hugo Pratt, entre voyages et esquisses.
Marinière, boucle d’oreille, casquette de marin et air mélancolique… La silhouette de Corto Maltese est connue de tous. Ce personnage, créé en 1967 par l’artiste Hugo Pratt a connu un succès grandissant et a peu à peu acquis un statut iconique. Marin romantique, voyageur invétéré, poète contemplatif, aventurier sans cesse en vadrouille… Les mots sont nombreux pour décrire Corto Maltese. Et pourtant, malgré les nombreux albums retraçant ses aventures, ce marin au regard ténébreux reste un mystère insondable pour le public. C’est toutefois l’objectif que s’est fixé le musée des Confluences cette année en retraçant la carrière d’Hugo Pratt, dans les pas de son personnage. Alors, la balade vaut-elle le détour ?
Ballade en mer salée
Hugo Pratt est un créateur aux talents multiples. Il allie son art narratif à un style graphique reconnaissable entre mille. C’est le soin apporté au moindre trait de crayon, cet usage du noir et blanc remarquable, sa galerie de personnages aux traits reconnaissables qui inscrivent son travail dans une lignée particulière. Le voyage et la découverte sont les thématiques emblématiques de ses productions graphiques.
Hugo Pratt était un aventurier chevronné, parcourant le globe de long en large. Emportant des carnets de voyage qu’ils noircissaient de récits, d’aquarelles et de photographies. Et l’on retrouve cette diversité au sein de l’exposition. Le musée retrace les lignes d’horizon empruntées par l’artiste durant sa vie d’aventurier. Les planches dessinées et aquarelles rencontrent ainsi des trophées acquis lors de ses voyages. On peut trouver tour à tour une tenue de scaphandrier lui ayant appartenu, des masques africains jusqu’à une reproduction d’une tête de colosse.
L’exposition nous propose de nous balader à travers les continents et les océans. Au programme de ce périple : les archipels de l’Océan Pacifique, les maléfices de la forêt amazonienne, le mystère des tribus éthiopiennes mais aussi l’appel du grand nord canadien. Autant de lieux découverts par l’artiste, qu’il se propose de retranscrire graphiquement.
Sous le signe du Capricorne
Une grande partie de l’exposition se concentre sur le personnage de Corto Maltese, figure emblématique du travail d’Hugo Pratt. Le parcours du marin romantique nous est proposé par l’installation de planches de bande-dessinée à hauteur variable. En effet, on retrouve de nombreuses esquisses originales parues dans le journal Sgt. Kirk qui permettent d’observer le travail minutieux du dessinateur. Un soin évident apporté au choix du noir et blanc, mais aussi une vraie dextérité quant aux outils employés : on retrouve des esquisses à l’aquarelle, à l’encre de chine, au fusain et aussi quelques gravures. Mais l’exposition nous invite aussi à nous balader entre des reproductions des célèbres planches de Corto, à hauteur de 3 ou 4 mètres. Pour les passionné(e)s de cet univers, c’est un vrai plaisir de pouvoir errer entre deux pages de bande-dessinée.
Le musée des Confluences propose une fois de plus une mise en scène originale de son exposition. Il joue sur de nombreux médiums, alliant planches de bande-dessinée, objets de collection, lanterne magique mais aussi carte numérique. En effet, cet outil disposé au centre de l’exposition vous permettra de découvrir les nombreux personnages peuplant l’imaginaire de Corto Maltese mais aussi les traversées océaniques perpétrées par ce dernier. Autant d’outils mis à la disposition des visiteurs pour plonger dans l’univers mystérieux et poétique d’Hugo Pratt.
Pour les fans absolus de l’artiste, l’exposition se révèle à la hauteur du personnage puisqu’elle apporte un soin particulier à montrer ses multiples facettes artistiques. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore le travail d’Hugo Pratt, cette exposition se révèle comme une bonne entrée pour découvrir la richesse de son art. ArlyoMag ne saurait donc que trop vous conseiller de faire un tour au musée des Confluences pour profiter de ces Lignes d’horizon et ainsi, vous plonger dans la lecture de Corto Maltese.