Le chanteur et musicien Zacharie, dont le premier album Giant Bear vient de fêter son premier anniversaire, fait avec nous le premier bilan de son aventure folk. L’artiste à l’univers teinté de blues délicat et poétique continue de se promener sur les scènes lyonnaises, et nous parle de son parcours, de ce que l’album a changé et de ses projets futurs.
Lorsqu’on parle de Giant Bear avec Zacharie, on parle avant tout d’un premier disque intime et très personnel. « C’est un premier jalon dans une carrière d’artiste, forcément important. Comme un repère, une première trace forte. » On évoque d’ailleurs rapidement ce moment où l’album vient concrétiser le projet musical. « La composition de l’album, le tournage des premiers clips, puis le studio sont des temps de création pure, un peu à part. Ensuite, vient le moment où il faut faire vivre cet ensemble de chansons, qui devient un objet à part entière. Et là, chaque concert est comme une nouvelle version des chansons de l’album. Ce sont des sensations très différentes. »
Lorsqu’on évoque la création de Giant Bear, Zacharie parle d’une écriture sans calcul. « Je fais partie des artistes qui voient surgir le sens au fur et à mesure de la création. Pour ce premier disque, il y avait une suite de moments, de rêveries, de petites vérités et de petits mensonges, qui ont trouvé leur place tout au long du travail de composition, puis d’enregistrement, avec le réalisateur et arrangeur Julien Jussey. »
Le temps d’une création en douceur
Et c’est d’ailleurs sans calcul qu’il parle de son travail d’auteur, de compositeur et d’interprète. « Il y a un mot important dans ma pratique, c’est la nonchalance, une sorte de tranquillité. J’avance à mon rythme, et c’est aussi comme ça que je vois l’avenir. Que ce soit dans le travail avec différents paroliers, et notamment Ismaïl Ziani qui a écrit une partie des chansons de l’album avec moi, ou dans ma façon de jouer de la musique. »
Cette façon de jouer si particulière est du reste devenue sa marque de fabrique. « J’ai appris à jouer sur des guitares de droitiers, alors que je suis gaucher. Je suis un autodidacte. Du coup, l’instrument n’est pour moi ni une chose sacrée, ni une chose scolaire. La guitare, c’est tout simplement pour moi une compagne, quelqu’un avec qui il est sympa de passer le temps en douceur. »
Un album qui vit
Ce rapport à la musique le suit jusque dans la construction de son travail sur scène. « Aucune des chansons n’a été adaptée au live, je travaille avec la même matière sur scène et en studio. Le quotidien et l’intimité sont les piliers de mes chansons. L’album part de moments solitaires et un peu nombrilistes, pour s’ouvrir de plus en plus au fantasme, à la rêverie. On commence par entendre un garçon qui chante tout seul chez lui, et on se retrouve sur l’océan, auprès d’un ours géant ou d’une bande de pirates. Cela se sent jusque dans les orchestrations, de plus en plus ornées. »
Et sur scène, les rêveries de Zacharie et de ses musiciens, Fred Brousse (harmonica) et Teddy Elbaz (claviers), ont elles aussi bien grandi. Elles ont notamment permis au chanteur de faire partie de la sélection du réseau du Maillon, mais aussi de se produire en première partie de Piers Faccini, artiste que Zacharie évoque comme un modèle de carrière. « Sans être très médiatisé, il tourne beaucoup et multiplie les projets. C’est comme un grand cousin éloigné, dont le parcours est un exemple. »
L’avenir de l’ours géant
Le Giant Bear de Zacharie continue de s’écouter dans les salles de concert, notamment le 20 octobre à la médiathèque de Rillieux-la-Pape, ou au Millenium de L’Isle-d’Abeau le 25 janvier 2019. Et si c’est son premier opus qu’il défend sur ces scènes, il travaille aussi à de nouveaux projets. « Mes chansons seront bientôt augmentées par de la vidéo dans un prochain spectacle. J’ai aussi intégré l’équipe de Prisme ou le plumage coloré des sons, spectacle musical jeune public, dans lequel il y a une vraie part de jeu d’acteur. Et j’ai également pour projet d’écrire et de composer pour d’autres artistes. » Autant de futurs moments marquants que ce très beau premier album, édité par Z Productions, a fait naître, une chanson après l’autre.