Arlyo a couvert l’intégralité du festival. Retrouvez des interviews d’artistes, de créateurs, des live paintings et d’autres articles sur www.direct.arlyo.com/uaj5
Pour sa cinquième édition, l’Urban Art Jungle, organisé par Superposition du 14 au 16 juin à l’Autre Soie, a tenu sa promesse : rendre la culture urbaine accessible à tous dans un festival engagé et qualitatif. Retour.
Cette année, pour la première fois, Superposition a choisi l’Autre Soie pour s’établir pendant les trois jours de week-end. Un lieu qui correspond parfaitement à l’identité du festival. Un immense parc arboré devient théâtre de performances ; les grands murs de la friche accueillent des live paintings tous plus impressionnants les uns que les autres ; une terrasse en bois jouxte les food trucks et le bar. À l’intérieur, un espace est dédié au marché des créateurs, un autre aux différents ateliers, et un dernier pour la galerie-boutique. Partout, les artistes s’affairent à colorer les murs de l’établissement.
Le joyeux mélange des styles artistiques
Et quels artistes ! Pour cette édition, l’Urban Art Jungle Festival a misé sur des artistes aux styles très divers. Que ce soit l’outil (les bombes, bien sûr, de Bouda, Tarek ou Loodz, les pinceaux de Laho ou Floe, les tampons de Ërell…), le style (les traits fins de Mani ou Peri Helio, les visages ronds de Gol3m, les personnages aux traits humains de Combo, l’œuvre en portraits et légendes de Paul Lecat) ou le message, la vingtaine d’artistes présents a offert un panorama large de l’identité du street art en 2019.
Mais au-delà de leurs qualités professionnelles respectives, les artistes sont d’une patience et d’une humanité sans faille. Ils prennent le temps de répondre aux questions des visiteurs, certains comme Bouda ou Tarek animent même des ateliers de graff. Les murs tombent entre les différents humains qui peuplent le site. C’est là le pari sans doute le plus réussi de Superposition : créer une synergie humaine positive, bienveillante, accessible. Une atmosphère qui a permis de rendre le festival encore plus agréable, mais également d’oublier le temps maussade du samedi après-midi.
Le meilleur de la jungle de l’art urbain
Outre l’aspect street art omniprésent tout au long du festival, l’Urban Art Jungle #5 a aussi été le théâtre d’expression d’autres formes d’art, avec notamment une programmation musicale de 17 h à 4 h du matin. Sur la scène centrale, le meilleur des DJ et producteurs internationaux côtoient des étoiles montantes de la scène lyonnaise. De la techno allemande en passant par des musiques tribales, exotiques, industrielles et psychédéliques, la scène aux sonorités underground a fait danser les festivaliers dans une ambiance boueuse mais exaltée.
Les enfants n’étaient pas en reste puisque de nombreux ateliers de poterie, d’initiation au street art, de mosaïque façon Space Invaders et de linogravure étaient organisés pour leur plus grande satisfaction.
L’Urban Art Jungle Festival #5 a aussi été l’occasion de découvrir l’Autre Soie, un lieu exceptionnel et sublimé par l’événement. Étaient notamment organisées des visites comme l’usine TASE, une ancienne usine textile, domaine qui fit une partie de la renommée de Lyon pendant longtemps, ainsi que celle du Centre d’hébergement d’urgence. Le bâtiment a d’ailleurs accueilli une œuvre de l’artiste péruvien Yandy, de même qu’une œuvre collaborative des habitants.
Un festival engagé
L’Urban Art Jungle est surtout un concentré d’actions engagées en faveur de l’écologie, mettant l’humain sur le devant de la scène : en proposant une fresque participative, en soutenant les artistes locaux… L’accessibilité du festival, créée grâce à de très bonnes médiations, contribue à une volonté de démocratiser l’art pour tous et par tous. Éthiquement et écologiquement, Superposition a choisi de mettre l’accent sur des matériaux de récupération, du mobilier de seconde main, et de se fournir auprès d’acteurs locaux tout en proposant une tarification peu élevée. Le b.a.-ba de l’écologie est respecté avec une équipe de bénévoles spécialement dédiée à veiller que le lieu reste propre, des poubelles de tri et des verres réutilisables.
Ni le vent ni la pluie n’ont su ternir ce week-end du 16 juin 2019. La cinquième édition de l’Urban Art Jungle a confirmé son statut d’événement incontournable de la culture de la ville, mettant la barre très haute pour la suite de l’été lyonnais.