DES QUALITES CONTRADICTOIRES
Parce qu’il réussit un point fondamental qu’un autre produit du même genre n’aurait pas forcément atteint. Et cet élément, c’est celui de se prendre au sérieux. Aucun humour désamorçant ce que l’on vient de voir (ce qui m’avait pas mal dérangé dans The Avengers par exemple), aucun cynisme avec des punchlines, lancées comme des clins d’œil complices aux spectateurs. Pourtant la volonté de croire aux enjeux (pourtant minces) de l’histoire a fonctionné, car le cinéaste exécute brillamment ce pourquoi nous nous sommes déplacés.
S’appuyant sur le pencak-silat, art martial dont les origines viendraient d’Indonésie, le film déroule un catalogue de séquences de combat qui vont de l’incroyable à l’époustouflant. Et si Evans n’a pas le talent d’un Tsui Hark, d’un John Woo ou d’un McTiernan, il se montre tout de même inventif par moment. Et ce dans les séquences de pur suspense (la machette qui traverse les murs et qui atteint la joue du héros) et dans les moments brutaux (il y en a tellement que je ne peux les énumérer).
Le film a pour lui une technique, sans aucun doute perfectible, mais assez bluffante. La photo peut apparaître conventionnelle, car elle joue quasiment sur le même système. Des couleurs ternes et crades, à l’image de l’immeuble, le tout rythmé par des néons court-circuités et stroboscopiques. Mais c’est oublier que l’utilisation de l’ombre et de la lumière est à saluer : l’assaut des mitrailleurs sur les balcons d’escaliers retient bien l’attention, entre autres.
Les chorégraphies des combats sont toutes fracassantes d’efficacité et l’on ne peut que saluer la performance des cascadeurs. Mais il faut noter également le bon travail de montage du cinéaste qui parvient à rendre chaque moment lisible, (c’est la moindre des choses me direz-vous).
Les effets spéciaux et visuels, combinés avec une belle intensité sonore, sont tous remarquables et même quasiment invisibles. Cela émoigne de la minutie des détails qu’Evans a voulu imprimer à ses mouvements. Il est dommage d’ailleurs que la bande originale vienne gâcher la musicalité des coups (si l’on peut dire)…