Vouloir entretenir sa beauté tout en sauvant la planète n’est plus seulement un discours de Miss France.
Célébrer son individualité, son identité, soigner son style et protéger la nature est désormais l’affaire de tou-t-e-s.
Et puisque la cosmétique couvre une vaste sélection de produits d’usage quotidien, ne serait-ce que le dentifrice, même les moins coquet-e-s d’entre nous sont concerné-e-s.
Quels enjeux et quels impacts se cachent derrière un geste banal, comme l’application d’un fond de teint, ou un furtif pshit de déo avant de quitter sa salle de bain?
Et oui, vous l’aurez compris, chez Arlyo, le style est un parti pris où rien n’est innocent, et tout est conscient.
Puissance, rayonnement, et responsabilités.
En France le chiffre d’affaire du secteur cosmétique représente 25 milliards d’euros. L’hexagone est leader mondial, avec un quart de part de marché. Le prestige et les avantages qui vont de paire avec de tels chiffres font qu’en théorie cette industrie n’ait à subir aucune contrainte de délocalisation ou sous-traitance. On pourrait donc croire en la traçabilité pour tout le processus, de la conception à la production. En outre, les réglementations strictes garantiraient le bien-être du consommateur, la préservation de l’environnement de fabrication et d’extraction des matières premières, ainsi qu’une transparence quant aux différents tests.
À ce propos, depuis mars 2013 l’expérimentation animale pour les produits du secteur est interdite au sein de l’Union Européenne. Mesure qui s’applique au produit fini qui sera commercialisé.
Il faut savoir qu’avant ça, les méthodes ne consistaient pas à brusher des hamsters confortablement assis sur un fauteuil chez Jacques Dessange, mais plutôt à scalper vivant et verser des produits sur les plaies pour voir si ça brûle…
En dehors de l’Europe par contre, comme en Chine où les test sur animaux sont impératifs, les lois se plient aux exigences du Marché.
En France on compte notamment sur le Ministère de l’Industrie parmi les structures chargées de contrôler la qualité des produits, et leur empreinte sur nos habitats.
La question est donc, forts de ces remparts légaux à consonance plus économique qu’écologique, peut-on/doit-on réellement se sentir à l’abri, assez informés et par conséquent se considérer d’office éco-responsables?
Sachant que les plus influents en cosmétique s’appellent par exemple L’oréal, Unilever ou bien P&G?
De fortes entreprises que l’on accuse aujourd’hui d’avoir usé et abusé des fameux perturbateurs endocriniens, agents chimiques causant des tumeurs et autres dérèglements hormonaux.
Que penser de la déferlante verte sur les logos et les affiches publicitaires de ces cinq dernières années? Des jolis emballages relookés et ré-étiquetés dont on ne saisit pas grand chose car l’ingrédient que nous lisons le plus attentivement reste le prix?
Partant du principe que nous ne sommes pas si naïfs et que là où y’a du profit y’a pas de gêne, envisageons d’autres horizons.
Lyon ville équitable et durable, capitale de la cosm-éthique?
Se distinguant des grands noms ayant le monopole de l’hygiène et de la beauté, tant par sa stature quasi artisanale que par son discours d’envergure, la marque Bo-Ho Green Cosmetics offre à notre ville la possibilité de changer la donne.
Créée il y a maintenant trois ans, et distribuée dans plusieurs pays d’Europe, cette new entry promet, propose, innove et invite : « Wake-up, Make-up ! »
Chez eux, on mise sur une stratégie d’économie locale, en effet la marque collabore avec différents acteurs de la région Rhône-Alpes, dans la quasi totalité de la conception, fabrication, présentation.
Le packaging, justement, se veut minimaliste et est réalisé en matériel recyclé. Pas d’étui, pas d’emballage superflu, le produit servi directement dans son support.
L’entreprise s’engage aussi à reverser chaque année 1% du chiffre d’affaire à diverses associations environnementalistes.
Les tests sur animaux sont évidemment exclus, et les ingrédients garantis bio, en attestent différents labels comme Charte cosmebio ou One voice.
La page facebook avance l’argument vegan, mais petit hic, on attend que la totalité de leurs pinceaux à maquillage soit réalisée en poils synthétiques, allez encore un petit effort.
Des ateliers (qui ont) tout compris.
Plus rebelle encore que l’alternative commerciale, une boutique en centre ville dégaine l’arme du Do It Yourself.
Il s’agit de Kulteco « dressing bio et équitable », qui anime plusieurs fois par mois des ateliers de création à partir de produits recyclés.
Ateliers éducatifs et pratiques d’où l’on peut sortir par exemple avec son baume à lèvres auto-produit à base exclusivement d’ingrédients naturels et biologiques (et en plus tout le matériel est fourni!)
Résistance éco-responsable, au travers de méthodes moins consuméristes et plus humaines, l’échange d’informations, de recettes traditionnelles oubliées (ou saccagées par les multinationales)…
Il existe évidemment d’autres ateliers de ce genre, googlez-donc et assurez-vous de l’origine des matières premières.
Oser le Réseau.
Pour celles et ceux qui en revanche ne souhaitent ni acheter, ni socialiser autour d’un bécher d’huiles essentielles (même si ça sent très bon), mais juste en savoir plus et éventuellement décider, pas d’inquiétude. Après tout on a le droit d’être écolo et vouloir jouer solo.
Coté associatif une structure telle que slow cosmétique fournit une documentation complète, dont une liste de marques ayant adhéré au concept (on y retrouve les lyonnais de Bo-Ho!).
Pour les encore plus méfiants, il suffit de faire un tour du côté de blogs que l’on pourrait qualifier de semi-professionnels. À consulter et prendre en considération dans la mesure où les données avancées sont présentées avec mention de sources fiables.
En évitant les blogs avec trop de fautes d’orthographe-grammaire-conjugaison, on peut tomber sur de bons articles qui, n’ayant aucune affinité promotionnelle, peuvent (enfin) nous inspirer confiance.
Pour n’en citer qu’un nous vous suggérons julie-veggie.blogspot.fr géré par une consommatrice éclairée et passionnée, assez représentative d’une clientèle exigeante pour soi, pour son portefeuille, pour sa santé et sa planète.
Un label, des labo?
S’il ne suffit pas d’une belle étiquette pour se dédouaner, qui doit-on croire en matière d’environnement et donc de santé? On nous promet le beau le bio et le juste, on imprime puis colle sur des flacons, certes, mais surtout, on nous vend.
Dans l’optique cynique selon laquelle le pouvoir d’achat serait plus efficace que le bulletin de vote, il ne tient qu’à nous de faire en sorte que l’éthique ne soit plus un effet collatéral de l’évolution du marché, mais bien le critère principal… Utopie d’une économie où on remplirait ses poches d’une monnaie conséquente et réaliste, parce qu’un retour au troc c’est pas pour tout de suite (et parce que le shopping est un droit!).
Acheter, créer, envisager, produire ou promouvoir, se rééduquer à la consommation comme s’il y avait un lendemain. Nous avons les connaissances, nous avons les moyens.