Le roller derby était à l’honneur à la patinoire de la Duchère, les 19 et 20 novembre. Un weekend de compétition sur patins à roulettes entre équipes féminines de la région. [Article web sous la vidéo en LSF]
À la rédaction, nous sommes toujours à l’affût de nouvelles découvertes, alors quand on entend parler d’une équipe de roller derby à Lyon, forcément, on s’interroge. D’abord le roller derby, on y connaît pas grand chose. Certains d’entre nous ont un vague souvenir d’Ellen Page en patins à roulettes (Bliss, 2009), mais pour la plupart, ça s’arrête là. Alors on fouine un peu sur notre moteur de recherche préféré et on se paye un rapide cours d’histoire.
Le roller derby pour les nuls : histoire d’un sport oublié
C’est évidemment aux États-Unis qu’est né le roller derby. Dans la ville de Chicago, plus précisément, en 1925. C’était à la base un sport d’endurance, ouvert aux hommes et aux femmes, une course sur patins à roulettes d’une distance parfois supérieure à 6.000 kilomètres. Mais les concourants sont de plus en plus virulents, et l’envie de gagner les pousse à se bousculer les uns les autres, parfois même à en venir aux mains. Et une chose est sûre, cela plaît au public. C’est donc le moment pour Leo Seltzer, le créateur du sport, d’introduire officiellement le contact dans les règles.
Cette période d’âge d’or du « Roller Catch » dure jusqu’aux années 70, mais le public se lasse et des rumeurs selon lesquelles les rencontres ne seraient que du théâtre et les résultats truqués mènent le sport dans l’oubli. Au début des années 80, le roller derby disparaît complètement et laisse le souvenir d’un sport-spectacle professionnel calqué sur la lutte.
Renaissance, ou quand on vous dit qu’Austin est in !
Le roller derby refait surface en 2000 dans la ville d’Austin (Texas). Le sport sous sa forme théâtrale est vite abandonné et de nouvelles règles sont créées. Les bases du sport sont respectées, mais les luttes chorégraphiées sont supprimées au profit de contacts réels et de règles cohérentes. Le sport est alors essentiellement féminin.
« Le roller derby est un sport où il est possible d’exprimer sa personnalité en toute liberté. » L’équipe des Grrriottes Girrrls
Aujourd’hui, cette discipline est en pleine expansion et fait le bonheur des médias. Il existe 78 ligues féminines aux États-Unis qui font parties de la WFTDA (Women’s Flat Track Derby Association) et il y aurait près de 300 ligues non-officielles dans le monde. L’influence du rock’n roll et des anciens shows à la rockabilly se retrouvent dans les costumes portés par les joueuses, qui deviennent alors des personnages punk, pin-up, ou encore tirés de films d’horreur.
Fin du cours d’histoire, place au sport. Mais comment joue-t-on au roller derby ?
La plupart des ligues de roller derby suivent les règles officielles établies par la WFTDA (Women’s Flat Track Derby Association).
Vous voulez connaître précisément les règles du sport ? Allez faire un tour sur le site de la ligue. Et pour un rapide condensé, nous vous offrons l’infographie de Mademoiselle Ni :
OK, le roller derby, on maîtrise. En théorie… place à la pratique ?
Les règles à peu près assimilées, nous nous rendons donc à la patinoire de la Duchère pour nous immerger dans l’ambiance rock’n roll du roller derby, à l’occasion du championnat National 2 – Zone 4. Nous soutenons bien sûr notre équipe lyonnaise, les Grrriottes Girrrls, qui affrontent, en cette fin de compétition, les Auver’Niaks de Clermont-Ferrand.
L’ambiance est avant tout familiale. La patinoire est assez petite et les gratins bondés de monde. Des jeunes aux allures punk, des familles accompagnées de leur marmots, des personnes d’un certain âge sorties d’une autre époque partagent des bières et des énormes parts de gâteaux autour de la piste. Deux « speakeuses » nous dominent en haut d’une estrade et commentent le match avec entrain et bonne humeur. Au centre, les deux équipes, hautes en couleur, s’encouragent mutuellement, ce qui ne les empêche pas de se battre férocement sur le rack. Bien que le score soit sans suspens tout le long du match (317 – 92 pour les Grrriottes Girrrls), les filles nous tiennent en haleine grâce à leur énergie et leur attitude sportive.
« La motivation, l’engagement et le dépassement de soi sont le trio gagnant. » L’équipe des Grrriottes Girrrls
Bien des coups sont donnés, pénalités, exclusions, blessures. Mais ce dont on se souviendra, ce sera surtout de l’esprit d’équipe des joueuses, de leur bonne humeur, de leur complicité.
« Faire vivre une association au niveau sportif dans son évolution est très enrichissant. » L’équipe des Grrriottes Girrrls
Nous avons passé un moment hors du temps ce dimanche après-midi, qui nous a laissé la douce certitude que l’esprit sportif est toujours défendu dans nos clubs locaux.
Où sont les hommes ?
Le roller derby, un sport de femmes ? Eh bien non, soyez rassurés les hommes, vous aussi avez votre équipe à soutenir. En 2007 la Men’s Derby Association (MRDA) voit le jour et les mêmes règles que celles du roller derby féminin sont mises en place. En 2010, on pouvait d’ailleurs assister au premier championnat masculin à Hagerstown. Les États-Unis ne sont pas les seuls à voir des équipes de roller derby masculines, il existe des organisations au Canada, en Écosse, en Angleterre ou encore en Australie. Et en juin 2012, l’Europe a tenu son premier championnat masculin de roller derby à laquelle la première ligue masculine française, les Quad Guards de Toulouse, a participé.
Vous avez envie de mettre des patins et roulettes et tenter votre chance sur le rack ? Vous pouvez vous joindre à l’équipe masculine lyonnaise, les Mon Cherrry, qui chercher des adhérents ! Et si prendre des coups n’est pas vraiment votre truc, vous pouvez aussi participer en devenant arbitre, à pieds ou sur roulettes !
Zoom sur les Grrriottes Girrrls, notre équipe féminine locale !
Curieux de découvrir nos joueuses de roller derby ? Arlyo vous dit tout !
Vous avez envie de rencontrer l’équipe ? Vous pouvez les retrouver après un match pour partager un verre dans la bonne humeur qui les caractérise ! Où ? Au bar Les fleurs du Malt ou au Trokson ! « Que l’on gagne ou que l’on perde, c’est toujours un plaisir de jouer, rencontrer des joueurs et apprendre de l’expérience d’un match, et c’est donc after oblige chez nos bars partenaires ! On se retrouve toujours pour partager un temps collectif car le derby se passe aussi en dehors du terrain. » Vous pourrez bien sûr les féliciter, mais aussi en apprendre plus sur le club, dont les filles font partie intégrante. « La force de notre équipe est l’ouverture d’esprit. La parole de chacun est prise en compte. Il y a beaucoup de discussions et d’échanges autour de notre évolution, de notre jeu, et de nos objectifs. » N’oublions pas que notre club lyonnais est une association qui a grand besoin de votre soutien ! Alors n’hésitez pas à venir les encourager, ou si vous connaissez quelqu’un, qui connaît quelqu’un… enfin vous connaissez la suite ! « Nous devons reconnaître que le manque de créneaux en infrastructures sportives couvertes est un frein réel à notre développement. Nous travaillons dur, à travers un pôle de relation publique très organisé, à la recherche de salles pour les entraînements et les matchs. »
Peu importe votre connaissance du sport, vous serez toujours le bienvenu pour découvrir le roller derby :
« La force de notre équipe est également dans l’envie d’évoluer tous ensemble, d’évoluer en terme de niveau et de bien-être. »
Alors… envie d’enfiler vos patins ?