Une rentrée littéraire, c’est l’occasion pour nos auteurs favoris de dévoiler leur nouvelle publication. C’est aussi et surtout l’occasion de découvrir de nouveaux auteurs… lyonnais ! Nous sommes allés à la rencontre de Lucie Desbordes, qui vient de publier son premier roman.
Descendante de Marceline Desbordes-Valmore et ancienne professeure de français, Lucie Desbordes publie un premier roman inspiré de la vie de son aïeule. Marceline Desbordes-Valmore est une poétesse française du 19ème siècle. Reconnue par les grands maîtres de la poésie romantique et symboliste (seule femme insérée dans Les Poètes Maudits de Verlaine), elle a marqué son époque par sa sensibilité et pour avoir remis à l’honneur le vers impair, rythme très peu usité à l’époque. Elle a longtemps vécu à Lyon ; la bibliothèque de Valmy porte d’ailleurs son nom.
Lucie Desbordes signe ici un ouvrage chargé d’histoire, empreint de l’incroyable romantisme propre à ces destinées hors du commun. Entre ses ateliers d’écriture et sa vie de famille, elle a répondu aux questions d’ArlyoMag.
Comment est venue cette envie d’écrire sur Marceline Desbordes-Valmore ?
J’avais commencé une thèse sur elle, j’avais rassemblé beaucoup de documents. J’ai trouvé qu’elle avait une vie assez extraordinaire pour une femme qui a eu peu d’instruction littéraire. Reconnue par nombre de ses contemporains, elle a eu une situation assez singulière. En dehors du fait qu’elle fasse partie de la famille, elle est très attachante. En creusant un peu, en s’écartant de ses poèmes les plus connus, j’ai trouvé des choses qui me parlaient, des choses touchantes, profondes. Ce qui m’a beaucoup plu, c’est à la fois son côté très personnel et son côté artistique et littéraire.
Le livre se base sur un carnet retrouvé, pouvez-vous nous dire d’où vient ce carnet ?
Ce n’est pas un vrai carnet. Cependant, tout n’est pas de la fiction parce que l’ensemble du roman est basé sur sa vie, ses lettres et ses poèmes évidemment. Je suis partie d’éléments réels que j’ai rassemblés pour fabriquer quelque chose qui n’a jamais existé.
Pourquoi cette forme de journal ?
J’aime bien la forme du journal, cela permet de retracer à la fois une période historique et d’alimenter des réflexions personnelles. Je voulais m’éloigner du côté universitaire, pour une fois ne pas décortiquer un poème en quatre. C’est très libre la forme du journal, c’est une grande liberté pour la création. C’est aussi parce que Marceline n’a pas écrit de journal. Elle a écrit toutes sortes de choses, sauf un vrai journal. C’est une façon de la présenter à travers un écrit qu’elle n’a pas vraiment fréquenté.
Y a-t-il un message que vous avez souhaité transmettre à travers la vie de cette femme hors du commun ?
À force de lire, on s’imprègne de son vocabulaire, de ses tournures de phrases, il y a un lien qui se tisse. Ce que j’ai trouvé d’extraordinaire, c’était cette énergie, cet enthousiasme, cette foi qui déplacerait des montagnes. À chaque coup dur, elle se relève et repart. Elle croit en Dieu, elle veut avancer. Il y a une énergie qui porte, qui pousse vraiment et moi ça m’a beaucoup apporté. À chaque fois que j’ai relu les épreuves, ça m’a redonné à nouveau le même sentiment. Et je me suis dit qu’il fallait absolument le partager.
Paru le 25 août, Le Carnet de Marceline Desbordes-Valmore de Lucie Desbordes est disponible aux éditions Bartillat.
Les poèmes de Marceline Desbordes-Valmore sont également à l’honneur dans le dernier album de Pascal Obispo, Billet de Femme.