Eh oui, Lyon possède des champions en matière de danse hip-hop, spécialisé dans le breakdance, Pockemon Crew est connu et reconnu dans le monde. Actuellement, le crew compte à son actif trois titres de champion de France, deux de champion d’Europe et cinq de champion du monde.
Les danseurs se sont rencontrés en faisant du hip-hop dans la rue puis sur le parvis de l’Opéra de Lyon. En 1999, le crew est né et ils sont maintenant en résidence à l’Opéra depuis 2003. Au fil des années, le crew s’est agrandi pour comprendre à présent 35 membres, ceci est une volonté de transmettre leurs savoirs aux générations suivantes.
Il se produit en ce moment avec le spectacle Silence, on tourne !, qui fait référence au cinéma dans un style plutôt théâtral rappelant le burlesque en noir et blanc.
Le directeur artistique de la compagnie, Riyad Fghani, m’a fait l’honneur de l’interviewer.
Vous êtes originaire de Lyon, est-ce bien cela ?Exactement.
Pourquoi avez-vous commencé à danser ? Qu’est-ce que vous procure la danse ?
C’était une passion comme d’autres font sport, moi, c’était la danse.
Cela me donne l’impression d’évoluer, on apprend des choses tous les jours dans la danse ou l’écriture chorégraphique.
Est-ce que vous avez débuté avec le breakdance ou non ? Vous êtes spécialiste dans quel domaine du hip-hop ?
On a commencé directement avec le breakdance. Oui, certains sont plus acrobaties, d’autres plus jeux de jambes au sol, ça dépend, mais dans la globalité, on essaye de toucher à tout au niveau du breakdance.
Qu’avez-vous fait avant Pockemon Crew ?
On a commencé Pockemon, on était très jeune et tout le monde était étudiant quand le groupe s’est formé, certains au collège ou au lycée général ou technologique.
Est-ce que vous ne travaillez qu’avec le Pockemon Crew ?
Non, je travaille pour d’autres compagnies et fais pas mal de formation à l’étranger. Mon plus gros du travail est avec Pockemon Crew, mais je fais pas mal de choses à côté, comme organiser notamment la Battle Of The Year en Nouvelle-Calédonie.
Vous vous entraînez toujours à l’Opéra de Lyon ?
On a commencé sur le parvis avec du breakdance puis on a intégré l’Opéra, c’est un peu pour nous un lieu mythique à Lyon. Actuellement, on recherche un endroit à nous pour s’entraîner sur Lyon, mais sans volonté politique, on ne peut pas se le permettre, néanmoins en ce moment, c’est notre priorité.
Pockemon Crew s’est agrandi depuis le début de l’aventure, quelle est votre plus jeune recrue ?
Notre plus jeune recrue est Medhi, il est de Mâcon, et il a commencé avec nous, il avait 10 ans et il est encore le plus jeune avec ses 14 ans.
Vous avez fait plusieurs créations artistiques, quelles sont-elles ?
On a fait Siii… Si !, Gourbi, C’est la vie, Second Souffle et Silence, on tourne !
Celle qui m’a le plus marqué est Siii… Si ! car c’est notre petit bébé, c’est avec ça que l’on s’est formé et qu’on a montré notre travail, on est plus attaché à ce spectacle.
Vous parlez de vision de la vie, quelle est-elle ?
Pour moi, c’est le dépassement de soi et de se prendre en main. On est fier de notre parcours et de l’acharnement qu’on a mis dedans.
Par quel biais transmettez-vous votre savoir ?
Vous ne verrez jamais d’audition pour rentrer dans le groupe, ce n’est pas notre philosophie, on préfère côtoyer les danseurs puis les conseiller. On forme et éduque à une mentalité les danseurs, puis on les intègre à la compagnie. On donne aussi des stages tout au long de l’année.
Parmi toutes les compétitions, que ce soit freestyle ou battle, laquelle vous a le plus marqué ?
C’est difficile, car chaque victoire est importante, mais personnellement, c’était le 1er championnat du monde, car personne ne nous attendait là.
Quel est, pour vous, votre principal concurrent dans les compétitions ?
Les Coréens et les Américains.
Le spectacle « Silence, on tourne ! » rend un hommage à Lyon, est-ce bien cela ? Est-ce que c’était votre choix de faire un spectacle qui tire sur le théâtre et le burlesque ?
Ce n’est pas vraiment un hommage, mais plutôt un lien, car Silence, on tourne ! parle du cinéma et celui-ci est né à Lyon. C’était notre volonté de faire quelque chose sur le cinéma, car c’est notre passion.
Oui, on est amené à faire un peu de hacking, même si on est peu à l’aise dessus, mais on a vraiment fait ce qui nous plaisait et ce qui nous paraissait logique.
Qui construit la mise en scène des spectacles dans le crew ?
C’est moi qui fais la mise en scène.
Avez-vous prévu de revenir en représentation sur Lyon ?
Oui, peut-être, on a un projet pour la Biennale en septembre, mais rien n’est confirmé.
Quels sont vos prochains projets ?
Je suis sur l’écriture d’un prochain spectacle, pour l’instant, je cherche mon thème, mais rien de défini.
Merci de m’avoir consacré un peu de temps.
C’est avec plaisir.
Merci beaucoup, au revoir.
Au revoir, à bientôt.