On continue sur du classique cette semaine, mais cette fois avec une figure de la danse, Nini Theilade.

Sa vie personnelle

Nini Theilade, née en 1915 à Java, est d’origine germano-polonaise. Elle commence la danse très jeune de par sa mère professeur de la rythmique Dalcroze. À 10 ans, sa famille déménage au Danemark, et elle prend des cours avec Asta Mollerup. Sa mère l’a soutenue dans la danse avec le rêve d’une carrière internationale qui est devenu réel. Elle s’est mariée deux fois, avec Pieter Loopuyt, homme de finance, en 1940, rencontré au Brésil, et Arne Buchter-Larsen en 1967 ; tous deux actuellement décédés. De sa première union, elle a eu deux enfants, Joan (1942) et Peter (1948).

L’enfant prodige

Même si elle a été rejetée au Théâtre royal du Danemark à cause de chevilles pas assez fortes, Nini Theilade a d’immenses aptitudes, car elle n’a que 12 ans quand sa mère demande à des maîtres de ballet de la prendre en formation. Ainsi, elle est reconnue par la professeur Madame Egorova, et part à Paris pour continuer son enseignement avec le ballet russe. Madame Egorova repère en elle d’exceptionnelles capacités et l’accepte dans les cours avec les plus grandes étoiles de Paris comme Serge Lifar ou Anna Pavlova. En 1934, elle dira : « Je suis le présent, cet enfant est le futur. » Du haut de ses 14 ans, elle fait des tournées en solo dans toute l’Europe avec des chorégraphies de sa composition, telles que Valse viennoise, qui seront des succès. À 16 ans, elle devient danseuse étoile, notamment, à Berlin et à Vienne. À la même époque, elle est remarquée par Max Reinhardt et est engagée en tant que soliste, entre autres, dans Les Contes d’Hoffmann. Vers ses 18 ans, après lui avoir demandé de chorégraphier Le Songe d’une nuit d’été pour Londres, il la prend comme maître de ballet et première danseuse pour des productions à Hollywood qui amèneront un film en 1935. Entre-temps, elle est invitée comme maîtresse de ballet à la Großes Schauspielhaus de Berlin.

Ses réalisations et succès

À la suite de ses représentations néoclassiques du ballet Psyché au Théâtre royal de Copenhague, elle reçoit La Grande Médaille d’or de premier rang avec l’insigne de la Couronne par le roi du Danemark. Ainsi, un style nouveau est né à Copenhague. Elle danse en tant qu’étoile aux Ballets russes de Monte-Carlo sur la demande de Léonide Massine, où elle côtoie les plus grands. Elle quitte la compagnie au moment de l’occupation du Danemark. Elle vit au Brésil pendant la Seconde Guerre mondiale, car elle est invitée en tant qu’artiste à l’Opéra de Rio de Janeiro. Là-bas, elle crée sa première école de danse. En 1969, elle ouvre une académie de ballet à Thurø. En 1991, le département danse de l’École supérieure d’Oure lui demande d’assurer l’enseignement de la danse qu’elle continue à ce jour.

Elle nous a atteints

Nini Theilade a touché plusieurs artistes par sa beauté et son esprit mystique, notamment, le peintre Arthur Grunenberg, le sculpteur Harald Isenstein et Salvador Dalí qui en fit la Vénus de ses Bacchanales.

Pour ses 90 ans, des journalistes ont fait spécialement le voyage à Copenhague pour l’évènement.

Nini et Lyon

En 1979, elle recherche la liberté artistique, pour ce faire, elle va ouvrir sa troisième Académie de Ballet à Lyon. Elle met en place la danse pour tous, débutants, élèves confirmés et professionnels. Actuellement, l’école existe toujours sous la direction de Marie-Danielle Grimaud et propose des formations pluridisciplinaires. Le classique y reste à l’honneur. Les cours pour tous demeurent présents, mais des formations professionnelles ont vu le jour. Le jeune ballet créé par Nini persiste encore, cependant d’autres compagnies se sont développées. En 1987, un évènement tragique la touche, elle perd son mari et décide un an après de retourner au Danemark, accueillie à bras ouverts par les journalistes.