Simon Dunkle revient et il est plus énervé que jamais. Désormais, il a décidé de s’en prendre à ceux qui s’en prennent aux autres. Parce que Simon Dunkle, ce n’est pas seulement un mec qui parle de lui à la troisième personne, c’est aussi un mec énervé qui défend la veuve et l’orphelin. Désormais, Simon Dunkle a décidé de s’attaquer à ceux que l’on n’attaque pas, à ceux que l’on dit intouchables : les critiques de cinéma.
(Lire aussi : Episode 1 : Retour Vers Le Futur, Episode 2 : Pan, Episode 3 : N.W.A Straight Outta Compton et Episode 4 : ShowGirls)
www.google.fr, cet outil si difficile à utiliser
Un moteur de recherche surpuissant dont l’utilisation semble nécessiter d’avoir fait de longues études post-bac. Ainsi, cette fois-ci, nous allons nous attaquer à l’émission Le Cercle, diffusée depuis de nombreuses années sur Canal +. Auparavant présentée par Frédéric Beigbeider, celui-ci est désormais remplacé par Augustin Trapenard. Pour le meilleur ou pour le pire ? À vous d’en juger. Reste que cette émission a un concept génial depuis son début, à savoir celui de confronter l’avis de différents journalistes venus d’horizons différents autour des sorties cinéma de la semaine. Quelque chose que l’on pourrait presque faire à Arlyo si seulement nous étions payés… Mais je m’égare.
Le problème de cette émission est que, bien trop souvent, les avis qui se confrontent proviennent de journalistes d’horizons trop similaires. Et ce n’est que rarement, bien trop rarement, que des journalistes geeks, par exemple, font leur apparition dans l’équipe. Tout juste a-t-on vu Yannick Dahan (ex-Positif et Mad Movies, actuel présentateur d’Opération Frisson) sur une poignée d’émissions, ainsi que récemment Rafik Djoumi (ex-Mad Movies, actuel journaliste de Capture Mag et réalisateur/scénariste de l’émission Bits). C’est d’ailleurs sa présence qui m’a fait revoir cette émission cette année.
Quel choc ! Je n’aurais jamais pensé que des journalistes professionnels puissent dire autant d’absurdités dans une émission ! Je ne serais pas exhaustif, certes, car il y en a trop. Parlons seulement de deux erreurs qui vous vont laisser apprécier l’ampleur de la catastrophe.
Vous avez dit « Kung-Fu » ?
Ainsi, dans l’émission du 04/11, nous apprenons de la part d’Émilie Barnett, journaliste pour Les Inrocks (qui commencent à être des habitués de cette rubrique), que dans le film Mademoiselle, le magnifique thriller érotique de Park Chan-Wook, il y a, je cite : du « Kung-fu ». Questions : pense-t-elle que tout film asiatique est un film de Kung-fu ? Sait-elle même ce qu’est le Kung-fu ? Au cas où tu n’aurais pas vu le film, cher lecteur (mais qu’attends-tu donc ?), sache qu’il n’y a réellement aucune scène de ce film qui ressemblerait de près ou de loin à du Kung-Fu.
Je te laisse apprécier donc ce qui détient, pour moi, la palme de la remarque raciste de l’année dans ce petit replay de l’émission en question (à 57mn20 exactement) : Le Cercle du 04/11.
La phrase exacte employée est donc (au cas où tu lirais cet article après que Canal+ ait supprimé la vidéo) :
« Après, ça glisse, y a du thriller, y a du machin bon, ça filme un peu action/Kung-fu mais bon, on s’en fout, c’est pas… »
(Les trois points de suspension sont réellement la fin de sa phrase, je ne l’ai pas coupée, pour info.)
Et sinon, Mademoiselle, c’est ça :
[su_youtube url= »https://www.youtube.com/watch?v=40E5pL73yvM » width= »800″ responsive= »no »]https://www.youtube.com/watch?v=xLRx6iF90nU[/su_youtube]
On continue donc, la semaine suivante, avec l’émission du 11/11. On y apprend que le film Tu ne tueras point, dont vous pouvez retrouver la critique ici, est le TROISIÈME film de Mel Gibson !
1993 – L’Homme sans visage
1995 – Braveheart
2004 – La Passion du Christ
2006 – Apocalypto
2016 – Tu ne tueras point
Tout compte fait…
Tu as bien compté, cher lecteur, ça fait 5 ! Pas trois, mais cinq films. L’erreur sera-t-elle relevée par un seul journaliste ? Of course not. Elle sera même répétée.
On découvre la bourde dans l’intro de l’émission, dite par Augustin Trapenard lui-même à 1mn22. Elle sera répétée plus tard à 3mn47 en même temps qu’une autre erreur d’ailleurs sur laquelle on va revenir juste après. La preuve ici : Le Cercle du 11/11.
« À nôtre programme cette semaine, du grand, du beau, du lourd ! À commencer par Tu ne tueras point, le troisième long métrage de Mel Gibson sur l’histoire vraie d’un objecteur de conscience devenu héros de la guerre du Pacifique. » Augustin Trapenard, à 1mn22.
« Tu ne tueras point est le troisième long-métrage de Mel Gibson, et le premier qu’il n’a pas écrit. » Augustin Trapenard, à 3mn47.
Voilà donc la deuxième bourde. Tu ne tueras point serait donc le premier film de la filmographie de réalisateur de Mel Gibson qu’il n’aurait pas écrit. Vérifions de suite :
1993 – L’Homme sans visage, écrit par Malcolm MacRury
1995 – Braveheart, écrit par Randall Wallace
2004 – La Passion du Christ, écrit par Benedict Fitzgeral et Mel Gibson
2006 – Apocalypto, écrit par Farhad Safinia et Mel Gibson
2016 – Tu ne tueras point, écrit par Robert Schenkkan et Andrew Knight
Oui, tu as bien compté, cher lecteur, il ne s’agit donc pas du premier film que Mel Gibson n’a pas écrit, mais du 3ème. Car en réalité, sur 5 films, celui-ci n’en a écrit que deux.
Et sinon, Tu ne tueras point, c’est ça :
[su_youtube url= »https://www.youtube.com/watch?v=aYFv7cKUDoI » width= »800″ responsive= »no »]https://www.youtube.com/watch?v=xLRx6iF90nU[/su_youtube]
N’oublie surtout pas que pour raconter ce genre d’âneries, ces journalistes sont payés. Mais je conçois que l’utilisation de l’outil Google ne soit pas aisée pour tout le monde.
Peace!