Chez Arlyo, on fouille, on farfouille et, parfois, on trouve des gens qui sortent vraiment de l’ordinaire. Cette semaine, bonne pioche ! Rencontre avec Joyce Cohen-Boulakia, bientôt 29 ans, vendeuse au Disney Store et, à ses heures perdues, créatrice d’accessoires très particuliers.
Définir le style de ses créations relève du casse-tête. Le mot qui probablement conviendrait le mieux serait bizarre, sans être péjoratif toutefois. Certaines sont enfantines, d’autres sont burlesques, d’autres encore sont plutôt creepy. Si au premier abord on peut se montrer réticent à porter un accessoire orné d’yeux globuleux ou de chauves-souris, on se surprend vite à vouloir essayer tous ces petits trésors.
Ceux-ci peuvent être classés en trois catégories. Tout d’abord, il y a les bijoux : bagues, colliers, bracelets, boucles d’oreille… Des bijoux fantaisie, souvent réalisés en résine ou en pâte polymère, saupoudrés de paillettes. La seconde catégorie est consacrée aux accessoires, avec notamment des sacs et des pochettes, tout aussi colorés et étonnants. Enfin, pour terminer, on trouve toute une série de créations textiles : bandeaux pour les cheveux, jupes, robes, chemisiers… « C’est ce qui se vend le mieux », confie Joyce. La créatrice aime particulièrement reprendre des coupes assez vintage, mais les réaliser avec des tissus farfelus, dénichés on ne sait où, pour donner quelque chose d’un peu fou et d’extravagant au vêtement. « En fait, j’adore mixer des choses qui n’ont rien à voir ensemble. » Toutes ses créations sont uniques, ou réalisées en très petites quantités. On peut également passer une commande personnalisée si l’on a une idée bien précise de ce que l’on souhaite.
Si la marque Les Zombies de Joyce avance bien, cela ne fait pourtant qu’un an qu’elle existe. Au départ, elles étaient deux aux commandes, cependant seule Joyce a choisi de continuer. Très motivée, on la trouve sur de nombreux salons et marchés, et il faut dire que cela fonctionne bien. « J’ai l’impression que plein de gens attendaient ce genre d’articles. Je les entends souvent me dire qu’ils ne voient pas ça tous les jours, ou même qu’ils n’ont jamais vu ça de leur vie ! » La clientèle est étonnamment très variée, partant de l’adolescente qui veut se démarquer jusqu’à la quinquagénaire très chic. « Mais à Lyon, les gens n’osent pas toujours, ils sont encore un peu frileux. » C’est pourquoi Joyce conseille à celles qui n’osent pas d’y aller petit à petit. « Portez des choses très sobres, dans lesquelles vous vous sentez bien, puis ajoutez une touche d’originalité ou d’extravagance. Ça décomplexe ! Il faut faire le premier pas, et ensuite, ça va tout seul. Osez, assumez. Si on n’assume pas ce que l’on porte, ça se voit. Si on l’assume, ça se fond dans la personne. »
Joyce passe des heures, sur Internet ou dans des boutiques de loisirs créatifs, en quête de matériaux qui lui plaisent. Cherchant des éléments très précis (le plus souvent dans les thèmes de l’horreur ou du geek), cela lui prend beaucoup de temps. D’ailleurs, lorsqu’on lui demande ce qui l’a poussée à choisir ce concept de création, elle explique qu’elle se sent incapable de créer des bijoux ou des accessoires normaux. « Ça m’ennuierait ! Parfois, j’essaie de faire plus simple, mais je n’y arrive pas, je suis toujours obligée de rajouter des paillettes ou des trucs en plus, c’est plus fort que moi. En fait, je crée ce que j’aimerais pouvoir moi-même trouver et porter. »
Côté prix, ils sont franchement raisonnables : de 5 € (la bague) à 60-70 € (la robe). « J’ai envie de rester dans des prix que je mettrais moi-même pour ce genre d’achat. Je me suis retrouvée plusieurs fois devant des stands de créateurs, à vouloir acheter des choses qui me plaisaient vraiment, mais je ne pouvais pas me le permettre. Je ne veux pas que ce problème se pose avec mes créations. » Pour vous les procurer, vous pouvez vous rendre sur sa boutique Etsy.
Joyce est en train de penser à développer sa ligne définitive, car pour l’instant, elle avoue être partie à droite à gauche, suivant ses envies, testant plein de matériaux et de techniques, sans forcément de cohérence. Néanmoins, elle a compris que ce que les gens attendaient le plus, parce qu’ils ne trouvent ça nulle part ailleurs, ce sont les créations textiles. Joyce compte donc se concentrer particulièrement sur la couture désormais. Coudre, elle l’a appris toute seule, aidée par des livres de bibliothèque, des tutos sur Internet et quelques cours au café couture Ouvrages de Dames. Cela lui plait beaucoup, notamment parce qu’ « en couture, tu ne t’arrêtes jamais d’apprendre ».
Alors on attend avec impatience de découvrir toutes ses futures créations !
[ERRATUM : Les Zombies de Joyce n’existent plus… Explication ici]