A Lyon reviendra bientôt le Ballet du Bolchoï de Minsk.
Justement, lors de leur dernier passage, les Lyonnais exprimèrent une certaine déception.
Pour mieux les satisfaire, la troupe a décidé de faire quelques modifications
Sur sa prestation du Lac des Cygnes.
Vous pourrez y voir de magnifique drops et des pieds flexes.
L’étoile exécutera un swipes ; la chorégraphie se fera en quadrille.
Swarovski – eh oui ! La célèbre marque de joaillerie,
Prête son logo au Bolchoï. En contrepartie,
Des places VIP sont offertes aux membres du groupe, alors faites marcher vos relations.
Surtout qu’un secret du spectacle nous a été dévoilé…
Le directeur artistique du Ballet a choisi de jouer la carte de l’innovation.
En effet, il a commandé un cygne serti de pierres précieuses qui étincellent sous les projecteurs.
Les ouvreurs de salle distribueront des douceurs
Ainsi que des jumelles d’opéra pour que vous puissiez voir les saphirs dans toute leur splendeur.
Entre autres merveilles, l’oiseau phare vous fera rêver dans une somptueuse dramaturgie !
Cette représentation inédite aura lieu à l’amphithéâtre du siège lyonnais de Swarovski.
En cette occasion à ne pas manquer, une brigade de sécurité sera infiltrée
Au sein des danseurs et du public, avec notamment des snipers et des officiers.
Nous nous installerons donc à notre place réservée « Presse »,
Premier balcon, premier rang,
Prêts à assister au luxueux divertissement.
Et la danse dans tout cela ?
Le véritable spectacle n’est-il pas dans les gracieux ports de bras?
Le comble serait qu’à cause du stress, les danseurs perdent leur souplesse.
Cependant, le Ballet perd la tête, non les pieds ;
Odette accomplira trente-deux fouettés en tournant.
Ainsi Siegfried et la belle, plus que jamais, virevolteront au rythme de deux amants.
En coulisses, les solistes appliqueront leur plus beau fard.
Intense pour le cygne noir, cristallin pour les coryphées.
Mais les costumes ne seront pas d’un blanc immaculé.
Les costumes, parlons-en ! Ce fut de grandes discussions collégiales.
Les uns souhaitaient des bouées en plastique, les autres exigeaient des tutus jaunes acidulés.
Personne n’est parvenu à trouver un terrain d’entente.
Les premières danseuses aimeraient porter un plus beau costume que l’étoile… certainement par jalousie ou par haine.
En outre, leur tutu les grattait.
L’étoile voulait avoir des ailes pour voler au-dessus de la scène.
Enfin, chacun a choisi entre caoutchouc, couleur du soleil et dos ailé.
Attention aux accrochages. Un vrai casse-tête pour la chorégraphe.
Même les musiciens se sont désaccordés.
Tendez l’oreille, écoutez la mélodie si singulière : « Avis de recherche, homme de petite taille, cheveux poivre et sel, vêtu d’un costume trois-pièces, une baguette à la main. »
Le chef d’orchestre aurait-il déserté ?
Qu’à cela ne tienne, régisseurs et techniciens se sont mis en grève et ont dévissé tous les strapontins.
Résumons : pas d’ensemble musical, ni technique ni esthétique.
Mais qu’est devenue la troupe si prestigieuse du Bolchoï,
Celle, où tout n’était qu’ordre et beauté ?
Alors, la chorégraphe adoptera un soupçon de contemporanéité,
En vous invitant, cher public, à improviser sur scène avec le corps du ballet.
Afin de créer une néo version du Lac des Cygnes digne de la Ville des Lumières !
En collaboration avec Anaïs Fricaud