Durant cette période de confinement, il n’a pas été rare de voir passer sur le Net un article ou un post sur les jeux de société : « Regarde mamie, j’ai retrouvé le Monopoly ! »
Effectivement, le plus souvent jouer rappelle des souvenirs : La Bonne Paye du dimanche en famille, une partie de Uno avec les copains en vacances, le Scrabble et j’en passe. Ces noms sont les premiers jeux auxquels on pense quand on entend le terme « jeu de société ».
Le premier Monopoly a été créé en 1935 et le Mille Bornes en 1954. Il faut vivre avec son temps comme on dit, c’est tout à fait là que je veux en venir en vous parlant de jeu de société moderne !
Moderne ? Pas tant que ça
Alors oui, comparés à certains jeux plus anciens, nos vieux jeux peuvent donner l’image de « petits jeunes ». Je pense au jeu de go, par exemple, créé au XVe siècle et que l’on retrouve encore de nos jours dans des clubs réunis sous une fédération (Fédération française de go, 1416 licenciés en 2013).
Nous n’allons pas passer en revue tous les jeux de l’Antiquité à maintenant (j’ai entendu « ouf » ?), mais notons tout de même que l’humanité joue depuis des millénaires et que le terme « jeu moderne » reste assez récent.
Pour les plus joueurs d’entre vous, le nom Les Colons de Catane vous parle sûrement, il est considéré par beaucoup de personnes comme l’ancêtre du jeu de société moderne (première édition en 1995), on retrouve les bases, jeu de plateau stratégique dans une course au développement d’une colonie (oui bon, question éthique on repassera). Facile à comprendre et nouvelle interaction autour de la table, si vous ne connaissez que le jeu de l’oie, je vous conseille vivement d’y jeter un coup d’œil !
Sous cette appellation « moderne », nous retrouvons donc les jeux de cette époque à maintenant (25 ans quand même !), devenant le paysage ludique d’aujourd’hui.
Alors, ça veut dire quoi « moderne » ?
On tourne autour du pot, venons-en au but (asseyez-vous, ça va commencer), un jeu actuellement peut se caractériser sur différents points le démarquant de ceux du passé :
- La complexité que l’on retrouve, le plus souvent, dans trois catégories, le party game ou jeu d’apéro (je suis sûr que vous connaissez Time’s Up), le familial et l’expert. Tous trois représentant, dans le même ordre, le jeu fun et simple, le jeu léger à déguster en famille et le jeu complexe (qui est souvent là pour casser des neurones, lui… il ne rigole pas).
- La mécanique, qui est en fait le type de jeu. Avant, on lançait un dé, on bougeait son pion du nombre de cases et l’on appliquait l’effet de celle-ci (quand on n’aime pas le hasard, c’est compliqué). De nos jours, c’est un peu plus fourni. Rôle caché, placement d’ouvriers, deck building, draft, programmation (vous ne connaissez pas ? ne vous inquiétez pas, je vous expliquerai), et j’en passe, sont autant de mécaniques que l’on peut retrouver en boutique (si ce n’est pas beau ça !).
- Les modes de jeu, plus besoin d’être deux personnes minimum pour jouer sur un jeu de plateau, une variante solo est souvent intégrée aux jeux d’aujourd’hui. Un autre concept important est apparu au fil du temps, le jeu coopératif a aussi fait son entrée, si vous n’aimez pas vous chamailler dans votre couple, battez-vous contre le jeu ! (Pas en vrai, hein !)
Je ne manquerai pas de parler du travail des éditeurs et des illustrateurs pour leur capacité à rendre le jeu de plus en plus esthétique et fourni en matériel de qualité (illustrations, figurines, pions en bois taillés, etc.). Tout cela pour nous donner une meilleure expérience de jeu, un plaisir d’immersion et des heures de partage autour d’un « simple jeu ».
Alors voilà, moderne c’est un peu tout ça, de nouvelles expériences de jeu, des règles et des visuels qui nous sortent un peu la tête du Monopoly du fond du placard, des jeux qui nous permettent d’arrêter de casser la table à cause d’un mauvais hasard et nous font cogiter davantage, ou au contraire sont là pour que l’on rigole un peu (beaucoup ?).
En bonus, saviez-vous que le petit bonhomme en bois que l’on retrouve dans beaucoup de jeux s’appelle un meeple ? Cela vient de la contraction du terme my people (« mon peuple »), apparu en même temps que la création de ces petits personnages du jeu Carcassonne.