La journée est radieuse, un temps splendide pour une balade euphorisante. Après une longue ascension, vous voilà à côté de la belle Fourvière qui vous surplombe de tout son poids architectural. Mais votre chemin ne s’arrête pas là, et vous voilà déjà en train de vous diriger vers la passerelle des Quatre-Vents. Qu’il est agréable de se sentir entouré de nature, alors même que l’on domine Lyon et ses alentours ! Mais alors que vous vous demandiez si vous ne vous arrêteriez pas au bord du sentier du parc des Hauteurs pour pique-niquer, vous retrouvez le bitume. Plus que quelques mètres et vous pourrez traverser de longues allées, toutes aussi agréables les unes que les autres. Ce lieu d’une parfaite quiétude révèle tant de curiosités architecturales, tant de moments de l’Histoire, et tant de coins et recoins qu’on ne peut que passer un agréable moment. Sauf si on vient y commémorer un décès, évidemment. Oui, c’est une belle journée pour visiter le cimetière de Loyasse.
En 1806, à cause de la surfréquentation des cimetières paroissiaux, on décide d’installer trois grands cimetières à Lyon : les cimetières de la Croix-Rousse, de la Guillotière et de Saint-Just. Ce dernier sera le premier à être mis en service, dès l’année suivante. Il est rebaptisé Le cimetière de Loyasse et est privilégié par la bourgeoisie lyonnaise qui laisse aux pauvres celui de la Guillotière. On peut voir à Loyasse des chefs-d’œuvre d’architecture, comme si les défunts concouraient pour avoir la dernière demeure la plus exubérante. Et pour cause, beaucoup de grandes personnalités reposent ici : des maires (Édouard Herriot en tête), des architectes (Pierre Bossan, auteur de la basilique Notre-Dame de Fourvière entre autres), des écrivains et des médecins illustres. Il en découle donc une impression de grandeur et de magnificence qui permet de faire d’une simple promenade, un plongeon dans l’Histoire et la méditation.