Le chat potté 2 est un film d’animation créé par Dreamworks reprenant l’aventure du chat roux vue pour la première fois dans la saga Shrek. Ce film, mêlant l’aventure et la comédie, est idéal pour la famille même si, comme on va le voir, il peut toucher un public bien plus large. Il dure 1h 42, et est conseillé à partir de 6 ans.
Une suite attendue et appréciée :
Sorti en France le 30 novembre 2022 et encore actuellement au cinéma, « Le chat potté 2 : La dernière quête » semble avoir un succès plus retentissant que le premier film « Le chat potté » sortie en 2011, soit dix ans auparavant.
Réalisé par Joël Crawford et Januel P. Mercado avec un budget de 90 millions de dollars, il tient ses promesses, après trois semaines en salle, il atteint le million et demi d’entrées, se plaçant derrière Avatar la voie de l’eau en deuxième position du record d’entrée en salle.
Dans ce film d’animation, nous retrouvons le Zoro des enfants, avec la voix (française) de Boris Rehlinger, en bien mauvaise posture. Après avoir perdu huit de ses neuf vies, le chat potté est face à l’évidence que sa prochaine mort sera la dernière. Mais alors qu’il décide de continuer à courir après les aventures et le danger, le voilà confronté à un terrible ennemi : un loup blanc interprété par le rappeur Doudou Masta. Ce qui le pousse, après un combat perdu contre celui-ci, à prendre une retraite bien méritée.
Mais l’aventure le rappelle, et le voilà lancé après « l’étoile du vœu » qui lui permettrait de récupérer toutes ses vies et de n’avoir plus peur de perdre la dernière.
Dans cette nouvelle aventure hispanique, nous retrouvons l’adorable Kitty Pattes de velours qui l’accompagnait dans le premier film, interprété par Diane Dassigny (c’était Virginie Efira dans le premier film). Mais aussi de nouveaux personnages : l’adorable chien errant Perro, doublé par Harvey Guillen, la famille des trois ours et boucle d’or – doublés respectivement par Lison Daniel qui prête sa voix à Boucle d’Or, Virginie Emane pour Maman Ours, Sama Jackson est la voix de Papa Ours, et Baptiste Marc double Petit Ours – ainsi que l’horrible Little Jack Horner par Guillaume Bourboulon.
L’univers : un véritable conte de fée
La direction artistique a été assurée par Joseph Feinsilver, et ce qui m’a personnellement le plus frappé au début du film sont les graphismes qui sont a couper le souffle. Il a été privilégié un mélange de 2D et d’une 3D impressionniste (vue dans Spider-Man : Into the Spiderverse), qui semble faire sortir les images d’une peinture colorée et enchantée. Cette nouvelle charte graphique parait prometteuse, avec les effets cel-shading (un modèle d’éclairage non photoréaliste utilisé en synthèse d’image. Il permet de créer des images à l’aspect « cartoon » ) et des textures qui sont appliquées directement sur les personnages.
De plus, les mouvements de caméra sont fluides et rapides, ce qui rend le visionnage agréable et nous fait vivre l’aventure avec lui.
Cela colle parfaitement avec les multiples références et réinterprétations des contes et comptines de notre jeunesse, comme on pouvait déjà le voir dans les films Shrek.
Que ce soit l’apparition de Little Jack Horner (de la comptine pour enfants), ou encore de la famille des trois ours revue en bande de bras cassés guidés par une boucle d’or rebelle. On retrouve aussi de nombreux objets magiques : la chaussure de Cendrillon, les gâteaux d’Alice aux pays des merveilles, le sac de Marie Poppins… et le fameux Jiminy Cricket (de Pinocchio).
On y retrouve également des personnes de l’univers de Shrek (un clin d’œil à un futur retour tant attendu ?! ) : TI Biscuit, ou bien encore, dans les souvenirs du matou, l’âne et Shrek. Et peut être aussi un passage à la fin du film.
Des références qui feront sourire petits et grands.
Le grand méchant loup :
Je ne pouvais pas écrire un article sur ce film sans faire une partie sur le loup blanc aux yeux rouge sang et son sifflement. Qui est selon moi un des atouts principaux de ce film.
Un bon antagoniste est celui qui fait poser au protagoniste (notre matou) des questions et réflexions sur soi-même, ses codes de conduites ou encore ses valeurs, une véritable démarche introspective. De plus, il représente une réalité : le dilemme de la vie et de la mort. Et c’est totalement ce qui se passe ici.
Au début du film, on retrouve notre héros sûr de lui, un peu vaniteux sur les bords, très populaire et qui aime faire la fête sans se préoccuper de ses vies. Or, le personnage va changer au cours de l’histoire, notamment lors de ses confrontations avec le loup (personnage qui se révèle être la mort), et ce que cela crée chez lui (crises de panique…). Des angoisses liées à la mort que l’on peut retrouver en chacun de nous.
De plus, on a accès à une autre facette de sa personnalité que l’on n’avait pas vue jusque-là, cette confrontation, symbolisée par le sang, fait ressortir ses faiblesses et insécurités qui le poussent vers une crise identitaire. Car selon le chat potté, ne pas avoir peur et notamment rire de la mort faisait partie de son identité.
Un changement bienvenue, qui semble nous accompagner dans nos propres évolutions et questionnements dix ans après le premier opus.
Mais ce n’est pas la seule raison. Tout d’abord, sa scène d’introduction est mémorable : on ne le voit pas apparaître physiquement, mais on entend seulement son sifflement, et sur l’image d’après le voilà tranquillement assis à côté du chat qui paraissait vraiment tout petit en comparaison. Comme par magie !
Mais surtout, le loup ne joue pas son rôle par plaisir, mais c’est bien sa véritable nature, pour ne pas dire métier, d’être la mort. Il est aussi rempli de valeurs et a un code d’honneur. Pour lui, la vie a de la valeur (le fait qu’un chat en ait neuf l’énerve) car elle est unique. Il est porteur « de bonnes valeurs », contrairement à notre ami préféré qui lui a épuisé toutes ses vies de manière assez stupide et évitable (comme montré), n’accordant de fait non seulement pas de valeur à la vie, mais ne respectant pas la mort.
À retenir du film :
Que ne serait pas un film d’animation Dreamworks sans des morales à nous porter, surtout que celles-ci sont particulièrement intéressantes et instructives, même si prévisibles.
Tout d’abord, l’importance de l’amitié et de la famille (notamment avec la famille ours et boucle d’or) qui sont fortement présents tout au long de l’intrigue. Le fait d’être épaulé et entouré de personnes auxquelles on tient est présenté comme une des bases de ce film.
Puis, avec le personnage du Loup, l’importance de vivre pleinement, car on sait que l’on va tous mourir un jour. Et le fait de vivre bien, c’est vivre entouré des personnes que l’on aime et qui nous aiment.
Mais aussi d’affronter ses peurs et de les nommer. De pouvoir en parler aux autres afin de mieux les affronter. C’est d’ailleurs le cas quand le chat potté a des crises de panique en croyant voir le loup, et s’enfuit sans que ses compagnons comprennent pourquoi. Le fait de leur avouer constitue un véritable soulagement, et le voila prêt pour l’affrontement final.
Il pousse le spectateur à réfléchir à sa propre mortalité, et à la valeur de sa vie et à la façon de la mener.
La bande-annonce : https://youtu.be/sozUO_Ot43E
Où le voir sur Lyon :
Westfield : https://fr.westfield.com/lapartdieu/movie/CO552008_Le-Chat-pott-2–la-dernire-qute
Pathé Bellecour : https://www.pathe.fr/cinemas/cinema-pathe-bellecour
UGC Ciné Confluence : https://www.cinefil.com/cinema/ugc-cine-cite-confluence-lyon/programmation