« J’ai fait mes débuts dans le monde du cinéma, sans me douter que j’allais bientôt illustrer à ma façon la révolution cinématographique que devait être la Nouvelle Vague. »
Tournage du film Adieu Philippine de Jacques Rozier – 1960
De 1958 à 1968, Raymond Cauchetier immortalisa l’émergence de la Nouvelle Vague à travers son objectif. Photographe de plateau, il a assisté aux tournages des plus grands films de cette période. Il a ainsi travaillé avec des réalisateurs qui comptent aujourd’hui parmi les piliers du cinéma français et qui faisaient alors leurs premiers pas derrière la caméra, de Jean-Luc Godard à Claude Chabrol, d’Agnès Varda à François Truffaut… À l’époque, son style dérange, on lui reproche d’être un chasseur d’images et de ne pas rentrer dans les normes de la photo de plateau. Un anticonformisme qui lui vaut désormais une certaine reconnaissance dans le monde du cinéma, puisqu’il est considéré comme l’un des plus éminents dans ce domaine. La Galerie de l’Institut Lumière présente, à travers une sélection de ses clichés, le travail de Raymond Cauchetier. L’exposition est visible jusqu’au 28 juin.
À bout de souffle – Jean Seberg – 1959
À bout de souffle, Baisers volés, Jules et Jim… Tous ces films ont été sujets du photographe, capturant des instants de tournage, où l’action est spontanée, débordante de naturel, de Jean-Paul Belmondo, faisant une pause entre deux scènes, à Jean-Luc Godard, improvisant un travelling à l’aide d’un chariot. Une façon également de découvrir comment les réalisateurs se débrouillaient avec les moyens de réalisation de l’époque. Les clichés de Raymond Cauchetier se rapprochent davantage de la photographie artistique, bien qu’il soit jugé comme un technicien. Il réinvente la photographie de plateau en laissant davantage de place à la créativité, il prend en photo aussi bien les acteurs que l’équipe technique, de leur préparation avant une scène à la satisfaction des réalisateurs lorsque celle-ci est réussie. C’est sans aucun doute ce qui fait de lui l’un des plus grands photographes de cinéma. Il a d’autant plus de mérite qu’il fût soumis à de nombreuses contraintes : « Le photographe de plateau est alors un technicien aux fonctions mal définies. On lui demande surtout de faire une photo, place caméra, à la fin d’un plan et de disparaître illico. Car il dérange tout le monde, et fait perdre de l’argent à la production, pour laquelle chaque minute doit être rentable. » (citation extraite de son autoportrait pour le Salon de la Photo 2013). Jamais une exposition n’aura aussi bien mêlé deux arts, alors cinéphiles et amateurs de photographie, précipitez-vous à la Galerie photo de l’Institut Lumière !
Informations pratiques :
3, rue de l’Arbre sec 69001 Lyon
Entrée libre du mardi au samedi, entre 12 h et 19 h
Jusqu’au 28 juin 2014