Cela fait maintenant trois ans que la chorale Diamond Dogs est devenue la fierté lyonnaise par excellence. Retour sur l’un des éléments phares de la musique dans la ville des lumières.
Témoignage. C’est dans un appartement aux couleurs chatoyantes se trouvant au plein centre de la Croix Rousse que j’ai eu l’occasion de rencontrer Simone Magenglin. Cette ancienne enseignante de français de 80 ans s’est reconvertie depuis 2012 en tant que directrice de la chorale canine de Lyon. Son choeur a très vite su s’imposer au sein de la haute sphère musicale de la ville des lumières.
Une chorale qui a du flair
« Vous savez, je n’y suis pour rien, certains chiens s’entraînent de façon régulière et professionnelle depuis des années. C’est à eux que je dois mon succès. Je m’avoue chanceuse. » déclare Simone très modestement. En effet, du lundi au vendredi, dans le petit appartement de Simone, les canins s’entraînent sans relâche pendant quatre à six heures. Ils sont également suivis de près par un coach vocal, un psychologue animalier ainsi qu’un traducteur canin. C’est cette pratique intensive qui permet à la chorale « Diamond Dogs » d’être l’une des plus sélective de Lyon. Celle-ci pourra d’ailleurs bientôt se vanter d’être l’une des plus illustres au niveau non plus régional mais national. Et pour cause, ses répertoires musicaux font le bonheur des petits comme des grands : « On fait un peu de tout, l’année dernière on a eu un succès fou en reprenant les chansons qui ont fait la gloire de Michel Sardou. Cependant, je dois quand même vous avouer que ce qui a fait le succès de l’école c’est les reprises de Beethoven sur les musiques Who let the dogs out de Baha men et Chihuahua de DJ BoBo ». Beethoven, soliste ténor depuis 2013 est devenu la marque de fabrique de la chorale. Le regard hagard et les babines pendantes devant une boite de gâteaux qui traînait sur la table, celui-ci n’a pas souhaité nous en dire davantage.
Un avenir radieux
C’est ces boules de poils, omniprésentes sur la scène lyonnaise, qui feront partie intégrante de la programmation des nuits sonores de cette année. Il est fort probable qu’ils accompagneront également les enfoirés dans leur prochaine tournée. « ils sont très intimidants. On sent toute suite qu’on a affaire à des professionnels » nous avait même confié Mimi Mathy il y a plusieurs années de ça. Diamond Dogs est donc promise à un succès national imminent. Bien que la directrice avoue devoir payer « une somme colossale en croquettes », le choeur rapporte désormais assez de sous pour permettre la professionnalisation de ses membres. Ce succès est cependant à contraster avec l’impopularité récente des autres chorales animales. C’est notamment le CPL -chorale des perroquets lyonnais- qui, malgré un nombre important de répétitions, n’a plus autant notoriété que nos canidés et a vu son audience décroître au fil des derniers mois. Cette baisse d’intérêt est due à des traditions ainsi qu’à un savoir-faire qui se perd. De moins en moins de chefs de choeur sont intéressés dans la reprise de chorale animale sous le motif que celles-ci ne sont plus assez rentables. C’est ce genre de comportement égoïste qui met en péril toute la scène musicale française et qui, à long terme, pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’économie et le tourisme à Lyon. Néanmoins, la chorale « Diamond Dogs » a encore de beaux jours devant elle et reste une référence dans le domaine.
Cependant, nos canidés ne sentent-ils pas justement le poids d’une lourde responsabilité sur leur dos ? Est-ce que la prise de conscience d’un tel devoir mène inévitablement à l’anxiété de nos artistes ? C’est pour répondre à ce problématique épineuse que l’article du mois prochain sera consacré au stress de certains joueurs de triangle avant leurs concerts.