Les formations proposées par Gamagora depuis 2007, en partenariat avec l’Université Lyon 2, font chaque année sortir de leur chapeau des talents venus de tous horizons. Dans un contexte ultraprofessionnel, les étudiants ont trois mois pour créer une maquette de jeu. Pour cette édition, trois équipes, composées chacune d’une quinzaine d’étudiants, ont pu présenter leurs projets sur la scène du grand amphithéâtre, sur le campus des quais. Face à eux, le public bien sûr, mais aussi un parterre de professionnels prêts à évaluer leurs travaux. Trois équipes, trois jeux aux orientations propres, mais surtout une recherche indéniable de l’innovation vit dans ces projets.
Le premier jeu dévoilé, Game Trap, est un puzzle game conçu pour tablettes et se déroulant dans un univers tribal au design emprunt de poésie. L’héroïne, Luuma, doit racheter l’honneur de sa tribu auprès du dieu Kaltulah. Cela donne une série d’énigmes à la difficulté croissante, prenant place dans des tableaux oniriques représentant le monde du dieu. Sa particularité ? L’utilisation des fonctions gyroscopiques de la tablette pour inverser la gravité dans les niveaux. Le résultat est original et une fois le jeu en main, on se prend vite à enchaîner les tentatives pour trouver des passages en modifiant la gravité. Bien entendu, influer ainsi sur le monde du dieu provoquera sa colère, et cela se traduira par l’apparition de pièges qui viendront sérieusement corser la progression.
Le deuxième soft révélé, Wavelength, nous transporte dans une toute autre ambiance : après la Troisième Guerre mondiale, une équipe de soldats d’élite est chargée d’abattre les modeleurs, des personnes capables de créer des monstres indestructibles. Oscillant entre jeu d’ambiance et survival horror, le travail effectué sur l’éclairage permet une sensation d’insécurité permanente, amplifiée par l’invisibilité des monstres. Le fréquenceur sera alors l’outil indispensable du joueur : en switchant d’une fréquence à l’autre, il pourra voir les différents ennemis comme s’ils étaient en pleine lumière. Joli coup à noter : le jeu est compatible avec l’Oculus Rift .
Pour finir, le public a pu voir Jimmy Robberies, jeu d’infiltration en 2D, et bien déjanté. Jimmy, trentenaire flambeur, décide de cambrioler toutes les banques de Don Moiteron, l’homme d’affaires le plus riche du monde. Tout cela pour conquérir la femme du Don, Ornella – accessoirement la plus belle femme du monde. Le rendu visuel du jeu est des plus réussis, nous plongeant dans une atmosphère eighties colorée à grands coups de néons. Niveau gameplay, le rendu est cependant un peu plus classique : dirigez une équipe aussi variée que givrée, crochetez les serrures, déguisez-vous, empochez le pactole et ressortez le plus incognito possible. Efficace. Au fil des cambriolages, le jeu devient de plus en plus complexe, autant dans la construction des niveaux que dans la multiplicité des approches que permettent les différents personnages.
Cette édition du Gamagora était donc une belle cuvée, chacun des trois projets tirant parti d’une idendité originale. Surtout, il ne faut pas oublier que ces jeux n’ont bénéficié que de trois mois de gestation, ce qui transparaît dans certains problèmes d’optimisation, ou encore dans des animations parfois sommaires. De leur propre aveu, les étudiants n’ont pas pu aller au bout de toutes leurs idées. Je ne serais pas inquiet à leur place, le talent qui transpire dans ces projets ne peut qu’attirer l’œil des professionnels, que ce soit dans le milieu du jeu vidéo ou dans des domaines connexes.
Pour essayer les jeux, c’est par ici :
– Wavelength : http://www.wavelengthgame.fr/
– Game Trap : http://gametrap.fr/download.php
– Jimmy Robberies : http://www.jimmyrobberies.com/download