En ce doux jeudi de septembre, Arlyo s’est rendu à la Taverne Gutenberg dont les membres, à défaut d’avoir inventé l’imprimerie, ont dessiné les contours d’un lieu chaleureux, atypique et unique au cœur de la Guillotière. Résidence d’artistes, café associatif, galerie, espace de co-working et autres workshops prennent vie au 5 Rue de l’Epée.
De la renaissance
Vous vous demandez peut-être pourquoi il n’existe pas à Lyon de lieux alternatifs lovés dans d’anciennes bâtisses délabrées au charme évident comme à Berlin ou Budapest ? Ne cherchez plus, allez plutôt faire un tour à la Taverne Gutenberg. Un vieil immeuble abritant jadis un café et malheureusement voué à la disparition.
De la friche naquit la vie, sous l’impulsion de Maïa d’Aboville, designer interactif, et de Henri Lamy, artiste-peintre. Entourés d’une petite équipe de bénévoles soudés et investis, ils décidèrent d’investir le lieu avant la vente. À vocation éphémère, le projet est une réussite et pousse le père d’Henri à racheter l’immeuble. Commence alors une renaissance de plusieurs mois, semée d’embuches puisqu’une mise aux normes est obligatoire, mais surtout coûteuse.
C’est là qu’intervient la plateforme de crowdfunding (financement participatif) KissKissBankBank, sur laquelle près de 20 000€ ont été récoltés. Ce jeudi, ils fêtaient justement les 1 an de la division rhônalpine, réunissant à la Taverne les projets qui ont décollé grâce à eux. Café-galerie, mini-série, troc aux vinyles, yaourts, lunettes en bois ou encore vêtements unisexes : tous ont en commun des centaines d’amis ou inconnus qui ont cru en leur projet.
De la créativité
Un peu à l’instar de la scène du Labo au Festival de musiques alternatives de Dour, la Taverne Gutenberg se revendique être un « laboratoire créatif », un véritable espace de découvertes, de rencontres et d’échanges. Huit artistes se succèdent en résidence de trois à six mois, répartis sur trois niveaux. Des cycles d’expositions – collectives ou individuelles –, des projections, des concerts donnent vie au lieu.
Une concertation entre les membres de l’association en terme de choix artistiques est évidente. Néanmoins, chacun s’occupe de son pôle : programmation culturelle, relation avec les artistes, coordination des projets, vie du lieu… Des appels à projets sont lancés pour les expos collectives comme pour la prochaine qui aura lieu du 5 au 23 octobre. Sur le thème « Paroles en friches », c’est une collaboration avec le festival de poésie « Parole Ambulante », où des lectures-performances côtoieront les œuvres des artistes. D’autres collaborations jalonnent la programmation culturelle, comme avec la Docks Art Fair, un festival lyonnais de photographie.
De la diversité
À la Taverne, la création c’est bien, mais la diffusion c’est mieux. C’est pourquoi l’espace est si ouvert et chaleureux. L’aspect social du lieu est primordial : c’est un espace de rencontres et de transmission. Des ateliers sont organisés gratuitement pour les enfants du quartier, mais aussi en collaboration avec une association d’aide aux migrants. Un espace de co-working va prochainement voir le jour, dans un but d’enrichissement mutuel pour les artistes.
La créativité du lieu répond aussi à la diversité des personnes qui le font vivre. Les fondateurs et l’équipe de bénévoles sont des voyageurs et des travailleurs. La Taverne brasse des berlinois, des français de tous horizons et même un chat noir, Tajine. Pionniers ou passagers éphémères, chacun œuvre au développement du lieu, voué à s’ouvrir de plus en plus à l’international, mais bel et bien ancré dans notre chère capitale de l’imprimerie.
N’hésitez surtout pas à y faire un tour lors de leurs événements, ou simplement pour boire une bière dans l’après-midi. Le bar est ouvert de 14h à 21h du mercredi au samedi, et de 14h à 19h le dimanche. Vous serez accueillis très chaleureusement, surtout si vous tombez sur Guillaume Sénéchal, le sympathique et impliqué coordinateur de projets à la Taverne, merci à lui !
Pour plus d’informations :
5 rue de l’Épée,
69003, Lyon