Sous l’impulsion de l’association culturelle Travail et Culture, la Galerie Tator s’est installée au Musée des moulages pour une exposition mémorielle.
Une œuvre humaniste
La Galerie Tator a rendu hommage aux travailleurs immigrés des années 70 et à leurs familles, à six kilomètres de son lieu. « Les Cantonnés » rassemble, en une fresque, 430 photographies de la population logée dans les cantonnements de l’usine Rhône-Poulenc (aujourd’hui Rhodia et Sanofi Aventis). La fresque flottante de carreaux de faïence arborant les photographies sont si soigneusement disposés qu’y poser les pieds paraît impensable.
Il aurait fallu déposer les carreaux de faïence soi-même pour justifier leur emplacement. Entendra-t-on. Parmi les photographies fournies par les familles de ces habitants ainsi dévoilés, figure des portraits signés et anonymes, stoïques et souriants. Des couples, des enfants à pied ou à vélo, des familles à table, à l’abri, à l’extérieur ou dans leur intimité, des habitants au soleil, dans la neige ou au bord de l’eau et quelques paysages, relatent les cantonnements.
L’œuvre de Pierre David s’installe dans les mémoires industrielle et collective de la Région. Pour asseoir « Les Cantonnés » dans la mémoire collective, l’œuvre recouvrira les murs du Rhodia Club Omnisports de Salaise-sur-Sanne. Les bénéficiaires des photos, qui ont permis la sérigraphie des carreaux de faïence, pourront se voir confier ceux représentant les membres de leur famille. Les mémoires des familles des travailleurs se démocratisent et la mémoire populaire se renforce.
Photos :
© Galerie Tator
© Thierry Chassepoux