Sous l’Océan… Critique de The Mermaid, de Stephen Chow

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Après les excellents et non moins drôles Shaolin Soccer et Crazy Kung Fu, les films de Stephen Chow ont cessé d’être diffusés en France pour ne sortir, comme de nombreux autres films asiatiques avant eux, qu’en vidéo uniquement.

Pourtant, depuis qu’il est retourné dans son pays, il signe et marque l’essai deux fois de suite en fracassant le box office chinois. Tout d’abord avec l’adaptation de la légende du roi singe dans le fabuleux Journey to the west qui a fini numéro 2 au box office all time en Chine en 2014, détrônant au passage la concurrence super héroïque. Il fait cette fois-ci un nouveau carton plein avec le film The Mermaid, numéro 1 all time du box office chinois… détrônant la vague 2016 printanière des super héros en trustant le numéro 1 sur 9 semaines d’affilée. Ce qui, dans le cas d’une comédie fantastique et romantique, est un sacré exploit.

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The Mermaid raconte l’histoire de la jolie sirène Shan qui est envoyée sur ordre du roi Pieuvre auprès du milliardaire Liu Xuan pour tenter de le séduire puis de le tuer.

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Celui-ci a racheté la baie où elle et son peuple vivaient. Le milliardaire, qui a conçu et envoyé un appareil sous-marin « nettoyer » les fonds de mer, est une vraie menace pour son écosystème. Seulement, Shan va peu à peu se rapprocher de Liu et éprouver des sentiments pour lui…

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La première chose qu’il faut retenir avec les comédies asiatiques, encore plus celles de Chow, est la gestion des ruptures de ton. Il est en effet assez étonnant de voir comment le réalisateur nous fait passer d’images d’actualité de la faune marine exterminée à une introduction hilarante avant de présenter ses personnages et ne laisser aucun répit à nos zygomatiques pendant une bonne partie du film.

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Plus encore que dans ses précédents films (la scène des couteaux dans Crazy Kung fu ou le sort marionnette dans Journey to the West), The Mermaid offre deux scènes de gags entre humour noir et sadisme avec une alchimie parfaite sortie d’un épisode des Looney Tunes.

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L’un des running gags provient du personnage et du caractère de Liu Xuan, se moquant de l’argent et des gens de son entourage (particulièrement de la gent féminine), avec une désinvolture proche d’un Tony Stark.

L’autre partie des gags provient de Shan et du roi Pieuvre qui dissimulent leurs apparences, ce qui donne lieu à un décalage assez humoristique dans la façon de se déplacer pour la première (et une révélation sur son identité superbement emmenée) et une source de gags pour le second.

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Et comme d’habitude avec Chow, les grandes institutions ne sont pas épargnées, entre une peinture caricaturale d’une soirée entre riches (superbe séquence de la piscine, le Jet Pack) et une scène hilarante au commissariat de police.

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Bien qu’étant déjà assez classieuse, inventive et complètement fun dans ses précédents films, la mise en scène de Chow s’est encore améliorée ; le caméo du génial Tsui Hark dans celui-là ainsi que la présence de Dong Chao, acteur du premier Detective Dee, en tête d’affiche, ne doivent pas y être étrangers.

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À la façon d’un Edgar Wright chinois, c’est l’occasion de voir que sa manière complètement incroyable d’iconiser l’action, peu importe le ton abordé dans les séquences, est devenue encore plus folle, plus fun, plus drôle et surtout, beaucoup plus digérée dans ses influences qu’avant, repoussant encore les limites, avec une rupture de ton dramatique et violente dans son troisième acte.

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Si le casting s’en sort haut la main une fois encore, mention spéciale à la délicieuse Jelly Lin Yun qui porte une partie du film sur ses frêles épaules et vole parfois la vedette à son partenaire Deng Chao, leur duo reste tout de même à la fois drôle et touchant.  

Mention aussi à l’acteur jouant le rôle du conservateur du musée en pur loser magnifique.  

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À quelques petits défauts près, comme le rôle du conservateur passé la séquence d’exposition, un ventre creux menant à un twist pas utile, des baisses de rythme ou des gags qui ne font pas toujours mouche, The Mermaid est une comédie romantique et fantastique qui, avec un message écolo en filigrane, nous fait nous poser la question de l’importance des légendes dans la société actuelle, ou tout simplement questionner la part enfantine d’imaginaire chez son spectateur.

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Totalement accessible au public européen par la simplicité de son histoire, une mise en scène dynamique et des gags réellement drôles alliés à un message écologique et une touchante histoire d’amour, The Mermaid est une excellente comédie fantastique que je vous recommande sans hésitation.

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Philippe Orlandini

Chroniqueur cinéma, séries et actu geek en général. On me dit le sosie de quentin tarantino et de voldemort.