Collants à pois noirs, collants opaques noirs, collants à fleurs, à cœurs, à zébrures, à rayures, à dentelle noire… On ne peut pas dire que les collants transpirent la joie. Pourtant, ils nous accompagnent automne comme hiver dès que l’envie de mettre une robe, un mini-short ou une jupe nous prend. En France, nous restons toutes très sobres quant à leur utilisation. Toutes, sauf Valérie Moënne, la créatrice de la marque Marie Antoilette.
Illustratrice et réalisatrice de films d’animation, cette Lyonnaise a décidé de se lancer dans la création de collants après en avoir dessiné pour sa fille et remarqué qu’ils plaisaient à beaucoup. L’artiste a également fait le choix du collant pour sa liberté. « C’est un domaine, explique-t-elle, encore vierge, où l’imagination et la créativité sont sans limite. Il est peu envahi par la mode et par les marques. » Cette créativité débordante se retrouve dans ses collections. Des collants imprimés et colorés, bourrés de petits détails de l’orteil à la cuisse, aux illustrations poétiques reprenant le thème de la nature, des animaux et des femmes. On retrouve assurément une touche japonaise et un clin d’œil aux tatouages pin-up.
Mais avant de vous protéger du froid et d’habiller vos jambes, c’est un message que Valérie veut faire passer.
« Ils sont plus qu’une exposition dans la rue, explique-t-elle. C’est un art de vivre teinté d’humour. Mes collants sont une déclaration et celles qui les portent affirment ainsi leur identité. On se dévoile, on s’affiche plus, c’est comme prôner son indépendance, sortir des sentiers battus. »
Le plus de sa collection, c’est ses dessins propres à chaque taille. Les motifs d’un collant taille 36 ne seront pas les mêmes qu’un 40 dans le but de conserver une certaine harmonie. Valérie soigne tous les petits détails. Elle a même décidé de ré-importer la fabrication des collants de la Chine vers la France, dans son atelier à Genay dans le Rhône : un choix qu’elle ne regrette pas.
A la question « où puisez-vous cette imagination », Valérie, sans hésitation, parle de La Femme. Des relations très fortes qu’elles ont entre elles, avant même de se connaître. Cette féministe convaincue aborde régulièrement ce thème. Elle confie qu’un de ses derniers collants possède une illustration d’une femme aux seins nus, petit clin d’œil aux FEMEN.
Mais comment combiner ces collants avec le reste de sa tenue ? Valérie explique qu’au début, elle les associait avec de l’uni, car c’est une valeur sûre. Mais il faut aussi oser l’imprimé. La mode change, la couleur redevient à la mode et les motifs également. On peut très bien assembler un collant dans les tons bleus avec une robe à motifs verts : l’harmonie est conservée car les couleurs sont dans les mêmes tons. Et pas question de vous imposer des limites d’âge, les personnes qui achètent ces collants ont jusqu’à… 80 ans !
Alors prenez votre pied ou plutôt jambe mais surtout pas la tête avec ces collants pour les filles « qui n’en font qu’à leur tête ».