Cette année encore, l’Institut Lumière, installé rue du Premier Film, nous propose de découvrir ou redécouvrir des figures du septième art au moyen de ciné-conférences analysées par des professionnels du métier. Retour sur celle consacrée à Bertrand Tavernier, éminent réalisateur et président de l’institut.
Le concept des ciné-conférences
Pendant environ 1h30, Fabrice Calzettoni (responsable pédagogique de l’Institut) nous a emmenés dans le monde de Tavernier en nous projetant des extraits de ses films, puis en les analysant. Grâce à lui, nous avons pu vivre l’histoire de son cinéma. Par la suite, le film Un Dimanche à la Campagne a été projeté, pour le plus grand bonheur de nous autres spectateurs.
« TOUS MES FILMS S’APPUIENT SUR LE DOUTE »
Ce pur Lyonnais, à la fois cinéphile et cinéaste, s’élève de nos jours en temps que modèle pour les générations futures. « C’est un passionné, un cinéphile, il aime son métier » tel que le décrit Gérard Jugnot. Débutant en tant qu’assistant réal puis attaché de presse, subséquemment écrivain, documentariste et maintenant président de l’Institut Lumière et réalisateur, Bertrand Tavernier a marqué l’histoire et nos cœurs avec ses films.
Philippe Noiret son acteur fétiche lui livrera des performances brillantes qui lui vaudront sept récompenses, dont un César du meilleur acteur.
Il débute sa carrière de réalisateur avec L’Horloger de Saint-Paul en 1974, tourné dans le 5ème arrondissement de Lyon.
« Il fait du cinéma comme on se balade… »
Tout au long de sa carrière, Bertrand Tavernier abordera différents genres de films. Ce maître du cinéma s’inspire de ses promenades de tous les jours pour créer de nouveaux films. La richesse de son cinéma prenant naissance dans le doute, tel un philosophe scrutant tous les moindres détails, remettant en doute sa vision du monde, Bertrand Tavernier fait de même dans sa façon de penser et de construire ses films. Il expose clairement ses opinions à travers ses personnages, ce qui atteste de sa détermination de changer, de faire évoluer ce qui l’entoure. Dans son œuvre, deux thèmes vont ressortir : la société et l’histoire. Nous constatons son opinion de la société à travers L.627, un film traitant de la vie quotidienne des policiers. Nous remarquons aussi son engouement pour l’histoire, le jazz, et son amour pour la culture américaine dans Autour de Minuit qui dépeint l’histoire d’un jazzman.
Faisant partie de la génération de la Nouvelle Vague, il va filmer la plupart de ses films en extérieur : il y a alors un abandon total des studios. Son côté engagé ressort avec Coup de Torchon qui traite de la colonisation. Dans ce film, on peut retrouver toutes les clés du cinéma de Tavernier, un contrôle total des personnages via le scénario et le côté roman noir qui s’en dégage.
Bertrand Tavernier étudiera chaque particularité de ses personnages jusqu’à en respecter leur intimité. On lui doit quelques grands chefs d’œuvre du cinéma français tel que Le Juge et l’Assassin qui retrace la vie d’un criminel au 19e siècle.
On valide les ciné-conférences à l’Institut Lumière ?
Quoi de mieux que l’endroit où est né le cinéma pour aller écouter une ciné-conférence sur celui-ci ? Ce jour là nous avons pu embrasser le cinéma de Tavernier, ce grand cinéaste de la Nouvelle Vague qui n’a jamais camouflé ses opinions sur son époque. Ce Lyonnais est devenu une icône du cinéma, comme il en existe de moins en moins. Alors oui, on approuve, d’abord pour la culture du cinéma et pour les commentaires pertinents de Fabrice Calzettoni qu’on pourra d’ailleurs retrouver dans d’autres ciné-conférences et des stages d’initiation à l’écriture filmique. Je vous laisse pour le moment avec le programme 2015/2016 de l’Institut Lumière.