Photographe, vidéaste, traductrice, Cécile Spanu ne cesse de faire varier les casquettes qu’elle porte sur sa tête blonde. Installée à Lyon avant de prochaines aventures, elle a pu nous parler de son travail d’artiste voyageuse.
Des fourmis dans les jambes
Évoquer dès le début le parcours atypique de Cécile, c’est une évidence. « J’ai fait pas mal de choses différentes. J’ai été étudiante en pharmacie, à Sciences Po, en cinéma, et maintenant en traduction, à Lyon 2. J’ai fait des tests ! Je suis journaliste, mais cette année, c’est la photo et la traduction qui m’ont le plus occupée. »
Sa première motivation : le voyage. « J’avais toujours eu l’idée de partir vivre à l’étranger, puisque j’ai fait mes études à Rome, à Bruxelles et à Paris. Et ma rencontre avec Arturo, d’origine mexicaine, a vraiment été déterminante. »
Femmes et environnement, une vraie ligne directrice
Avec Arturo, donc, elle découvre le Mexique et dessine petit à petit un projet documentaire. « Nous avons tourné des vidéos pendant deux mois dans le Sud du Mexique, et notamment auprès de populations indigènes. Ces interviews rendues possibles par des associations avaient pour point de départ l’écologie et les femmes. Et du fait de notre participation à un appel à projets pour une exposition sur la transition énergétique, notre travail s’est aussi orienté vers le rapport à la terre de ces populations, très différent du nôtre. »
Une fois rentrés en France, Cécile et Arturo ont pu proposer ce documentaire, d’abord à Paris à l’École des mines, puis à Lyon, à l’ENS, dans le cadre du festival Documental, et à Équilibres Café, en y présentant aussi des portraits de femmes. Mais l’existence de ce projet ne s’arrête pas là. « On compte continuer à travailler sur nos thèmes de prédilection, et notamment sur l’écoféminisme, un courant qui considère que le patriarcat a dominé parallèlement les femmes et l’environnement. » Des sujets qu’ils abordent donc de façon protéiforme, par la photo, le dessin, la vidéo…
Prête pour la suite au Mexique
Le travail artistique et engagé de Cécile est toujours tendu vers l’avenir : « Tout ça nous a amenés à développer un projet de maison écologique au Mexique, autonome en alimentation et en énergie. L’idée serait de continuer à travailler avec des associations sur place, et pourquoi pas de mettre en place des réseaux de producteurs sur le modèle des AMAP, ou encore d’en faire un lieu d’écotourisme. À terme, on aimerait y installer une maison culturelle, un lieu de rencontre… »
Avant de lancer ce grand projet de vie, Cécile a posé ses valises à Lyon. Pourquoi ? « Parce que c’est une ville qui a vu naître beaucoup de projets associatifs, féministes, écologiques et artistiques. On savait qu’on aimerait y vivre et s’y impliquer ! »