Il y a de l’art un peu partout, il faut juste en avoir un peu conscience. La poésie est l’un de ces arts qui se mélange à d’autres comme la danse, le théâtre ou même la musique. Il y a un art ou une pratique dont nous sommes, pour la plupart, consommateurs à en être accro, le SMS. Par l’intermédiaire de mon portable, je trouve un exutoire où je m’enferme dans mon propre monde, ignorant ce qui m’entoure. Une dépendance dont je ne peux me défaire si facilement. Plongé dans mes pensées, j’essaye de les retranscrire au mieux avec mes mots, mon phrasé ou ceux proposés par mon téléphone. Seul le résultat final m’importe. Parfois insatisfait, il m’arrive de changer l’ordre des mots ou encore de les effacer pour ne finalement rien envoyer.
À l’heure où les forfaits téléphoniques se sont banalisés, on peut écrire des romans entiers à notre destinataire. Hier, chaque texto était de l’or, il ne fallait pas gaspiller, il fallait être court et efficace. On pouvait passer du temps à chercher le message le plus court, chantonnant, percutant et beau pour dire, par exemple, « je veux sortir avec toi » ou bien « je t’aime ». Un moment de stress, notamment lors de l’envoi. Les yeux rivés sur l’écran en attente d’une réponse, les secondes paraissaient des heures, augurant s’en doute un roman. Nouveau message, c’était les mains moites qu’on se lançait pour ne finalement lire qu’un mot ou deux. Cette pratique du beau et court, en l’occurrence, n’a point disparu et c’est en ce sens que Le Printemps des Poètes, une fois de plus, a décidé d’afficher vos plus belles créations sur ces panneaux lumineux d’information de l’agglomération. De quoi ouvrir en beauté ce festival qui durera du 8 au 15 mars, dont le poète Michaël Glück sera le parrain et Paola Pigani, l’invitée d’honneur.