Prometheus (2012) est un film de Ridley Scott, avec Noomi Rapace et Michael Fassbender. En 2093, une expédition de scientifiques va sur une planète afin de découvrir, peut-être, les origines de la création de l’homme.
ATTENTION, ce texte contient des révélations, j’invite les spectateurs qui veulent être vierges d’infos, d’attendre de visionner le film pour pouvoir lire et réagir pleinement à cette critique.
Des qualités en filigrane
Je ne fais pas partie des détracteurs de Ridley Scott, bien au contraire. Je suis même un défenseur ardent de ces derniers films. Je ne vais pas dire que Prometheus est un film décevant (vu le grand nombre de critiques positives), mais un film qui m’a personnellement déçu… Avant d’exprimer des grosses réticences, quant à l’échec final que représente le film à mes yeux, je vais m’atteler à signaler les points positifs.
– Premièrement, la séquence d’ouverture du film est absolument magnifique. Le sens de la mise en scène de Scott fait merveille. Il arrive d’emblée à nous plonger dans un univers surprenant, fascinant…
– L’interprétation de Noomi Rapace et de Michael Fassbender est impeccable et aide à suivre leurs séquences, et nous font croire aux enjeux qui les motivent…
– La thématique de la vieillesse, et par conséquent de la mort, que je ressens pour la première fois plus personnelle que d’habitude chez Ridley Scott. A 75 ans, le cinéaste semble se retrouver quelque part dans le personnage de Weyland. Il aborde frontalement le désir de vivre plus longtemps, plus que toute autre chose et à continuer de créer (donc de faire du cinéma). Et cela apporte quelque chose d’intime au travers de la grosse machinerie. Car il me semble intéressant de noter la volonté de Scott, 33 ans après son Alien (1979) de faire un « film connexion » avec l’œuvre qui l’a rendue célèbre. C’est peut-être la possibilité pour lui de faire une sorte de bilan sur sa longévité artistique et par extension de sa propre vie. « Je mourrais sur un plateau de cinéma » a-t-il déclaré. Le film parle de la mort comme aspect véritablement dramaturgique, à travers l’alliance pas si paradoxale que cela de la Création et de la Destruction. Nous constatons que le cinéaste a une double ambition, celle de fermer une boucle tout en partant sur une nouvelle. C’est dans cette approche un peu intellectuelle que je trouve Prometheus touchant. Il perce, subtilement, la personnalité d’un cinéaste.