Cette semaine, on va parler d’un nouveau musicien et chanteur, Yannis Issogui, plus connu sous le nom de Mc Grizzy. Il est diplômé du Conservatoire national de musique de Lyon depuis cinq ans. Il a commencé en solo il n’y a pas longtemps, puisque son premier EP Angelus est sorti l’été dernier. Il a ensuite fait l’EP Awanawintche puis la mixtape Toast en février dernier. Il a réalisé plusieurs scènes, notamment, à Grenoble, Montpellier, Saint-Étienne et Lyon.
Yannis Issogui a accepté de répondre à nos questions.
Votre nom musical est Mc Grizzy, pourquoi ce choix ?
C’est une histoire qui remonte à mon enfance, mon père m’achetait un sac en peau d’ours et cela m’a marqué, car je lui en ai un peu voulu. Grizzy est donc un hommage à lui.
Pourquoi avez-vous commencé la musique ? Qu’est-ce que cela vous procure ?
J’ai grandi dans le milieu de la musique. J’ai un oncle qui fait de la musique traditionnelle africaine, et mon père fréquente des musiciens. Quand je suis arrivé à Libreville, j’ai fait des créations avec des artistes. Avant, j’écrivais plutôt des dissertations, car j’ai toujours aimé lire. Ensuite, je me suis dit pourquoi ne pas en faire de la musique.
Ce qui me plaît vraiment, c’est être sur scène, mais aussi écrire et faire de l’introspection. C’est également essayer d’interpeller le plus grand nombre en puisant en soi des interrogations que tout le monde pourrait se poser et ressentir, c’est un peu ça la musique.
Pourquoi avez-vous souhaité faire de la musique en solo au lieu de rester dans le groupe HLMS ?
Le groupe HLMS s’est formé au lycée. Après le bac, tout le monde a suivi sa route, on a donc dû se séparer, mais ce n’est pas à cause d’un souci particulier. Moi, j’ai poursuivi mon chemin dans la musique.
Comment vos trois œuvres ont fait l’unanimité auprès des Lyonnais ?
Angelus a été le premier produit fini l’été dernier, j’ai mis des téléchargements libres. J’ai été surpris, car en l’espace de quelques semaines, il y a eu environ 750 téléchargements, ce qui est assez encourageant pour un premier projet.
Il y a eu ensuite Awanawintche. Cette œuvre représente l’univers du Gabon, mon pays. Le titre Pitié rend hommage aux évènements là-bas concernant la jeunesse. Le titre Le Retour dans la terre parle des étudiants qui viennent en Europe et se retrouvent coincés, se demandant s’il faut rester ou rentrer au pays, car ils ont affaire à d’autres réalités.
Toast est la dernière œuvre, je l’ai fait écouter à des personnes dans le milieu pour sélectionner les titres qui touchent le plus. Les titres ont été également écoutés par un échantillon de personnes pour qu’on choisisse ceux qu’il préférait. Toast a actuellement eu 900 téléchargements, et j’aimerais atteindre les 1000.
Vous avez effectué des scènes sur Lyon, laquelle vous a le plus marqué ?
Celle qui m’a le plus touché est le Marché Gare, car il y avait environ 100 personnes, et je ne pense pas avoir trouvé ailleurs un aussi bon public.
Vous dites que « Toast » est originale pour vous, dans quel sens l’est-elle ?
Toast est atypique de par sa construction, de parler de vraies choses, et c’est un projet qui va quelque part. Aujourd’hui, les gens ne font pas trop attention à la plume, je trouve cela dommage. J’ai donc fait attention à tous les détails, par exemple, les voix derrière sont également bien travaillées. Voilà pourquoi je prends un an pour penser le projet et un an pour l’enregistrer. Cela me fait deux ans de travail, mais je ne suis pas seul.
Comment définiriez-vous votre style de musique ?
Je dirais que c’est du hip-hop, même si je refuse de m’enfermer dans un style particulier comme avec Awanawintche.
Quels sont vos projets et vos ambitions ?
Je compte bien terminer mes études de droit international. Après, j’aimerais continuer d’écrire, d’enregistrer et de créer des choses que les gens n’ont pas l’habitude d’écouter. Le prochain projet est Vaudou, actuellement en enregistrement.