La semaine dernière a eu lieu l’édition 2014 des Nuits Sonores. Principalement centré autour de la zone de la Confluence, le festival accueille des pointures en matière de musiques électroniques (Marcel Dettmann, Darkside, Rødhåd, Nina Kraviz, Agoria, Garnier…), mais fait aussi la part belle aux talents locaux.
Comme chaque année, les Nuits Sonores mettent en place le programme « Extra! » et, pour ce faire, réalisent un appel à projets auprès des Lyonnais. Ce programme constitue donc l’occasion de rencontrer les créatifs qui peuplent notre ville, et cela gratuitement.
Le but est à la fois de faire déambuler les festivaliers dans la ville de Lyon et de faire découvrir, à un public averti et en déplacement, la production locale.
Dans le programme Extra!, on trouve de tout : des projets politiques, musicaux, artistiques, insolites – il y en a pour tous les goûts. Mais ce qui nous intéresse le plus ici, c’est bien la participation et l’effervescence des labels locaux autour des Nuits Sonores. En effet, on peut lire régulièrement dans la presse spécialisée qu’on assiste au retour de Paris sur la carte techno, on parle de Concrete, Weather, on aligne les collectifs et labels parisiens. Cependant, difficile d’oublier que Lyon est la ville d’Agoria et de Laurent Garnier, qui ont activement participé au projet « Le Sucre ».
Lyon, musicalement parlant, n’a rien à envier à Paris.
Avec des labels ultraconnus et reconnus dans le milieu comme Jarring Effects, mais aussi avec des collectifs qui s’agitent dans tous les sens pour faire de Lyon une capitale des cultures électroniques, la ville s’impose sur la carte de France du genre. À côté de ça, des collectifs tels que Papa Maman organisent régulièrement soirées, open air et évènements en tous genres, mettant en avant la scène locale, mais bookant aussi des artistes renommés. Papa Maman a proposé, pendant les Nuits Sonores, l’Extra! Oyster Sonore, à la Plateforme. Que penser également de collectifs et labels comme Station Essence, dont une des membres, Diane, fit partie du line up de Reperkusound, auprès de pointures telles que Magda ?
Originale et engagée, la création lyonnaise l’est aussi. L’Extra! Democratik Disco Club imaginait, en cette période post-élections, une caricature délicieuse des débats politiques et de l’ambiance des campagnes électorales. Ici, le public doit choisir en votant son programme musical. Au programme, élection de DJs candidats, et on vote en dansant !
Extra!, c’est également l’occasion de découvrir des lieux insolites, par exemple avec le programme Paye Ta Moule, qui propose une exposition de street art en musique et en dégustant des frites… sur une péniche ! L’Extra! À Bicyclette propose, place Sainte-Blandine, aux amoureux de ride, un atelier vélo en plein air et en musique. Marée Bass offre un savoureux mélange de bass musique et de dégustation bretonne, une véritable invitation au voyage.
L’Extra! Will You Marry Me, plein d’humour, permet à tous et à toutes de s’entraîner à se marier. Original, n’est-ce pas ? Ce qui est encore plus intéressant, c’est que la musique est confiée à Swarm Prod, un label lyonnais, et le traiteur n’est autre que le Gonzo Bar, un endroit culte de la vie nocturne lyonnaise.
Depuis plusieurs années, les Nuits Sonores représentent à merveille la création lyonnaise. Déjà, parce que le festival est connu et reconnu dans le monde entier comme étant une référence dans son genre ; mais aussi, parce que la programmation, en se faisant en partie de manière participative, met en avant et en lumière les collectifs et les artistes locaux. De quoi donner un avant-goût, à des festivaliers de passage, de ce que peut être la vie nocturne à la lyonnaise. Et autant dire qu’elle n’a rien à envier à Paris.