Freshy nous livre son EP, Milky Way. S’il reprend parfois les clichés du rap, c’est pour mieux s’en moquer dans ses textes, et marquer sa différence. Par exemple, dans l’intro, on peut entendre « moi je suis brillant, je viens de la ville qui scintille » : c’est typiquement le genre de paroles que l’on retrouve chez tous les rappeurs – ou presque – qui se posent toujours comme les meilleurs et précisent invariablement la ville d’où ils viennent. Dans Milky Way II, on peut entendre « tête embrumée, weed à fumer », mais ces paroles sont très vite contrebalancées par « moi, je ne veux pas être une star, je viens du CHU de l’Étoile », comme pour dédramatiser le côté bling-bling du rap game.
Grand classique du rap game, on retrouve toujours ce thème de « clash » des autres rappeurs, notamment dans Flow d’Apache. C’est le jeu.
Cependant avec cet EP, Freshy va bien plus loin que ça. Dans Weed x Drink, il dénonce certains travers que l’on peut retrouver notamment dans la culture rap et ses stéréotypes, mais aussi dans le quotidien d’une jeunesse un peu perdue. « Les gens veulent se cultiver mais préfèrent fumer de la weed », problème avec une consommation d’alcool à outrance : ici, il s’agit bien de critiquer les textes de rap les plus clichés.
Dans La Potion, on peut entendre un sample de Cherry du groupe Chromatics, preuve s’il en fallait que l’univers musical de Freshy est très vaste. C’est cette richesse qui compose cet EP : tant au niveau de la production que des textes, on perçoit un univers original et travaillé.
Freshy transforme l’essai en réussite et nous promet de belles choses quant à la suite de sa carrière. Talent à suivre.