La semaine dernière, il y a eu la 4e édition du Festival Auteurs de troubles, proposant des ateliers et des spectacles de danse. L’Université Lyon 1 et l’INSA de Lyon ont instauré ce festival pour favoriser la créativité des étudiants dans l’art du mouvement via la danse, mais aussi pour rassembler des universités du monde entier. Ils ont réussi à mettre en place des rencontres avec des artistes et des chercheurs en mouvements. Des affinités se sont affermies au fil des ans avec des danseurs et des chorégraphes dans une dimension internationale. Pour cette édition, le thème était la réflexion sur le fait d’être ensemble dans le monde du numérique et de mettre en avant le rôle de l’art du mouvement dans nos vies. Ce festival se déroulait sur plusieurs jours, dans plusieurs lieux, notamment au centre chorégraphique Pôle Pik qui est un lieu d’abord dédié au hip-hop, il est symbolique et ouvert aux échanges.
Parmi les nombreuses représentations, on retrouvait la Compagnie DanL’ssons qui présentait Gare (à toi), comprenant six créateurs de l’Université Lyon 1, de l’INSA de Lyon et du Conservatoire. La compagnie contemporaine s’est établie petit à petit. Leur rencontre s’est faite au Conservatoire, puis ils ont souhaité composer des instants de danse et de jeu, qui par la suite sont devenus des moments de recherche et de création pour faire place à un spectacle. Gare (à toi) est un spectacle proposant une danse thérapeutique, sensible, abstraite, et une qualité dans le mouvement. C’est aussi un mélange de musiques et de théâtre. Les costumes et les chapeaux ont été réalisés par Louise.
Le spectacle commence par du beatbox avec un texte engagé pour expliquer et introduire le spectacle et la compagnie.
Mise en scène de tout ce qui se passe dans une gare ferroviaire avec différents personnages évoquant les personnes pressées, perdues et en réflexion. Une chorégraphie mettant en valeur le temps qui passe, avec des costumes rouge et noir. Deux duos réalisent des portés et des sauts de biche sur une musique lente et enfantine. L’ensemble devient dynamique, une danseuse fait un solo exprimant la démence et la mort. Alors vient un solo de violon évoquant la tristesse, puis la joie de vivre avec une accélération. Le groupe apparaît avec des balais figurant des agents d’entretien, la chorégraphie des balais fait office de musique avec une touche humoristique et finit sur un chant africain. Pendant qu’un duo contemporain danse, une danseuse avec une valise apparaît, attendant le train, et une autre avec des lunettes faisant la séductrice. Un quatuor exécute divers tours avec des passages au sol pendant que la valise se fait voler. Après, ils se mettent tous assis en ligne horizontale éclairée par un trait de lumière jaune et commencent un jeu entre eux. Il y a quelques manques de synchronisation et des pointes non tendues, mais cela n’enlève rien au spectacle. Il y a ensuite un jeu avec du tissu extensible symbolisant l’enfermement. Puis la libération arrive, et l’ambiance change complètement avec du pep dans les mouvements des danseurs. Des diagonales se dessinent, reflétant la foule d’une gare avec des valises, des pointes classiques, du beatbox avec le manche d’un aspirateur ; une grande dame arrive avec son serviteur qui essaye de lui donner sa valise sous une touche comique et un défilé de chapeaux. Un duo, assis à une table, exécute des jeux de mains représentant des étudiants en cours. Sur une musique reggae, apparition de claquettes et de jeux entre les différents acteurs. Ils miment l’annonce de la fin du spectacle, ce qui est original.
Après leur représentation, la danseuse Sarah nous a accordé ce court entretien :
Êtes-vous tous étudiants ? En quoi ?
Non, il y a une psychomotricienne, une étudiante en danse, en musique, en physique et en chapellerie-costume.
Vous dansez depuis longtemps ?
On danse depuis 20 ans environ. La compagnie a été créée il y a 2 ans, mais cela fait 4 ans que l’on danse ensemble.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre compagnie ?
La création, l’envie de composer avec de la théâtralité. C’est mettre en mouvement la vie quotidienne.
Le nom « DanL’ssons » suscite l’intrigue, pouvez-vous éclairer nos lecteurs ?
C’est un jeu de mots mettant en lien le son et la danse, signifiant dans le son, dansons ou danse leçon.
Que vous a apporté le festival ?
Le festival est vraiment bien avec différentes danses, c’est un enrichissement, une expérience, et il y a différentes approches du contemporain.
Pouvez-vous nous expliquer le titre du spectacle ?
Gare (à toi) signifie la gare et le voyage de chacun.
Y a-t-il d’autres représentations prévues de « Gare (à toi) » ?
Oui, en octobre pour le Festival T’en veux en corps et en juillet pour le Festival Accord’danse. C’est notre 1er spectacle, mais d’autres projets sont en cours.