Il est minuit, et vous sortez sûrement d’une soirée un peu trop bruyante pour les voisins ou d’un bar qui ferme un peu trop tôt à votre goût. Alors que faire ? Rentrer en traînant la patte ? Finir une énième fois sur les quais du Rhône à jouer du djembé ? Vous forcer à suivre vos copains dans une boîte à vingt balles l’entrée que vous n’aimez pas ? Que nenni ! Ne cédez pas au fatalisme, et allez passer une fin de soirée haute en swing, en boogie et en couleur au Bec de Jazz !
Voilà le cadre. Nous sommes dans les années 50 à New York, dans un bar branché où tous ces jeunes gens viennent de tous les coins de la ville pour venir écouter du jazz, twister toute la nuit et s’oublier dans une transe mêlant vapeurs d’alcool et sueurs d’effervescence. On y croirait presque, en tout cas, lorsque l’on monte dans la salle à l’étage du Bec de Jazz. Attention, pour y accéder, il faudra vous acquitter d’une consommation dans la salle du bar, en dessous. C’est le tribut à payer pour arriver dans une petite salle bondée, où il n’y a certes pas beaucoup de place pour s’asseoir, peu d’espace pour respirer et trop de bruit pour s’entendre parler, mais là n’est pas le but, n’est-ce pas ? Si vous avez atterri ici, c’est que vous espérez profiter de cet endroit pour vous amuser, danser, partager jusqu’au bout de la nuit. Et le bar s’y prête, soyez-en certain. Ne serait-ce que dans l’esthétique du lieu. Parquet vieillissant, larges canapés en cuir, scène où trône un vieux piano à queue que le patron aime caresser quand l’humeur s’y prête… Tout ici respire la bonne humeur qui émane du jazz, et vous transporte 60 ans en arrière dès lors que vous poussez la porte du 19 rue Burdeau, de minuit à cinq heures du matin, du mercredi au samedi…
illustration : Martin Chauleur