Édito – Le colibri de la culture lyonnaise
colibri

Dans un célèbre échange avec Einstein, Freud concluait par ces mots : « Tout ce qui travaille au développement de la culture travaille aussi contre la guerre ».

En l’espace de quelques semaines, des représentations à l’Opéra de Lyon ont failli être perturbées, et la Maison des Passages, un espace de culture engagé, s’est faite vandaliser. Ces attaques contre la culture et sa diversité sont graves, et inadmissibles. La Culture nous unit. S’en prendre à elle, c’est chercher à nous diviser. Cette tension sociale nous alarme, et nous interroge.

Comment comprendre, par exemple, dans le même temps, les très importantes coupes budgétaires opérées par la nouvelle direction de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, par ailleurs dénoncées par tous les acteurs culturels depuis des mois ? Ce manque d’investissement, financier et symbolique, ne favorise-t-il pas ces débordements ? Puisque la culture ne vaut rien, puisque la culture ne représente rien ?

Nous espérerons que cette tendance au démantèlement du tissu culturel lyonnais s’inverse au plus tôt, mais en attendant…

Vous connaissez la légende du colibri ?

À chacun sa responsabilité. Modestement, nous essayons de prendre la nôtre. Pierre Rabhi cite régulièrement la légende amérindienne du colibri :

Un jour, un incendie de forêt se déclare. Tous les animaux sont atterrés : que faire face à cet incendie ? Le colibri lui, le bec toujours dans les corolles de fleurs, ne renonce pas. Il va prendre quelques gouttes d’eau dans la rivière et vient les jeter sur le feu. Il fait des allers-retours, il s’active. Au bout d’un moment, le tatou, énervé par ce mouvement, lui dit : « Mais qu’est-ce que tu fais colibri ? Tu sais bien que tu ne pourras pas éteindre le feu avec tes gouttes d’eau ! ». Le colibri lui répond alors : « Je sais, mais je fais ma part ».

ArlyoMag, c’est un peu le colibri de la culture lyonnaise. Petit webzine que nous sommes dans cette jungle entre Rhône et Saône – et par-delà ! –, nous tentons de défendre la culture à notre niveau. Parce que nous croyons en ce que nous faisons, nous continuerions même pour un seul d’entre vous ; mais il se trouve que vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire et à nous suivre sur les réseaux sociaux, merci !

Notre vision de la culture est simple : partout et pour tous. Des théâtres que certains jugeraient excentrés aux manifestations urbaines, du stylisme éthique au dernier blockbuster, du petit restaurant aux sports les plus singuliers. Nous tentons de connecter cette culture vibrante mais parfois méconnue avec les Lyonnais : c’est notre devise de « révélateur culturel ». Quant au « pour tous », après plus d’un an de travail, nous voyons enfin nos efforts se concrétiser avec le lancement d’article-vidéos signés en Langue des Signes Française ! Et l’on ne compte pas s’arrêter là. De très beaux projets sont à venir, et nous avons hâte de vous les présenter.

© Mademoiselle Ni

Des partenariats et une équipe

Depuis un an, nous travaillons aussi à accentuer nos partenariats pour proposer toujours plus de diversité et de visibilité. C’est dans cette optique que nous partageons les podcasts de « Supergrave, l’émission », émission diffusée sur Radio Brume ; que vous retrouvez chaque lundi sur notre page Facebook les dessins de Donovan ; ou pouvez lire chaque mois les textes de Loriane Ferreira, la gagnante de notre concours de nouvelles de cet été.

Ce travail ne serait rien sans le dévouement de l’Arlyoteam au grand complet, une équipe de bénévoles de tous les âges et de tous les horizons, qui font de ce webzine ce qu’il est. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.

Vous lisez ArlyoMag, soyez les bienvenus.

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Yoann Clayeux

Fraichement débarqué dans l'association en 2014, passé par la rubrique Théâtre et la correction d'articles, avant d'occuper le poste de Rédacteur en chef pendant près de deux saisons, j'ai depuis cédé ma place pour revenir à l'écriture d'articles en dilettante.