Comme chaque année, Arlyo revient avec son top Cinéma des films qui ont marqué l’année 2016.
Cette année pourtant, ce n’est pas seulement au top de Jonathan Placide que nous avons affaire mais à quatre tops.
C’est pourquoi cet article comporte quatre pages, parmi lesquelles vous pouvez naviguer.
En page 1, vous découvrirez le top final regroupant tous les autres tops.
En page 2, vous pourrez voir le classement de Philippe Orlandini.
Page 3, celui de Jonathan Placide.
Page 4, celui de Guillaume Trenc-Torrès.
La rédaction d’ArlyoMag tient par ailleurs à vous rappeler que ces classements sont subjectifs et ne reflètent que les goûts des différents rédacteurs qui les ont faits.
Sur ce, bonne lecture !
Le classement final
45 – Ave Cesar de Joel et Ethan Coen
44 – Le Livre de la Jungle de Jon Favreau
43 – Les 8 Salopards de Quentin Tarantino
42 – ex aequo : Anomalisa de Charlie Kaufmann & Deepwater Horizon de Peter Berg
40 – The Neon Demon de Nicolas Winding Refn
39 – Don’t Breathe de Fede Alvarez
38 – Man On High Heels de Jin Jang
37 – Gods Of Egypt d’Alex Proyas
36 – Krampus de Michael Dougherty
35 – Midnight Special de Jeff Nichols
34 – Trumbo de Jay Roach
33 – Manchester By The Sea de Kenneth Lonergan
32 – Ma Vie de Courgette de Claude Barras
31 – La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit
30 – Premier Contact de Denis Villeneuve
29 – Grimsby de Louis Leterrier
28 – ex aequo : 99 Homes de Ramin Bahrani & Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier
26 – Jodorowsky’s Dune de Frank Pavich
25 – Moi, Daniel Blake de Ken Loach
24 – Steve Jobs de Danny Boyle
23 – The Witch de Robert Eggers
22 – Your Name de Makoto Shinkai
21 – Sully de Clint Eastwood
20 – Café Society de Woody Allen
19 – La Légende de Baahubali de S.S. Rajamouli
18 – Vaiana, la légende du bout du monde de Jon Muskers et Ron Clements
17 – Alliés de Robert Zemeckis
16 – The Revenant de Alejandro Gonzales Inarritu
15 – Le Bon Gros Géant de Steven Spielberg
14 – Le Monde de Dory d’Andrew Stanton
13 – Carol de Todd Haynes
12 – The Strangers de Na Hong-Jin
11 – Le Garçon et la Bête de Mamoru Hosoda
10 – Conjuring 2 : Le cas Enfield de James Wan
Je n’ai jamais compris pourquoi James Wan était autant ignoré de la critique. Je suis peut-être parmi les seuls, mais je pense pourtant qu’il s’agit d’un des plus grands réalisateurs ayant émergé dans les années 2000 (avec Park Chan-Wook, Bong Joon-Ho, Edgar Wright et J.A Bayona) et qu’il laissera une trace indéniable dans le cinéma d’horreur. Et ce n’est pas The Conjuring 2 qui me fera penser le contraire tant James Wan parvient à réinventer le genre par le biais de mouvements de caméra novateurs et une gestion du hors-champ hors-pair. Le film contient probablement quelques-unes des séquences d’épouvante les plus maîtrisées de ces 20 dernières années. Et pour ça, il mérite absolument d’être vu. Jonathan Placide
9 – Mademoiselle de Park Chan-Wook
Libre adaptation du roman de Sarah Waters Au bout des doigts, The Handmaiden est avant tout une œuvre fascinante, esthétique, érotique et ludique que nous livre Park Chan Wook.
Il est inutile de revenir sur la claque prise devant la fulgurance de sa mise en scène et la composition picturale de chacun de ses plans pour retenir un scénario à tiroirs, un casting féminin parfait et une bande-son absolument sublime.
Philippe Orlandini
Quatre ans après le controversé Stoker, Park Chan-Wook est de retour pour ce thriller érotico-historique de haute volée. Grâce à une mise en scène toujours aussi virtuose, le cinéaste parvient à nous manipuler de bout en bout avec sa perversité habituelle dans cette histoire d’amour saphique magnifique, envoûtante mais également terrifiante. Du pur génie ! Jonathan Placide
8 – Comancheria de David McKenzie
Si la mention « par le scénariste de Sicario » m’a fait clairement douter, le casting et la beauté des images m’ont indubitablement attiré. Polar étouffant sous la poussière et la rudesse des paysages texans, Hell or High Water ou Comancheria en français (titre jamais justifié dans le film), plus qu’une simple histoire de frères braqueurs poursuivis par un vieux shérif à la retraite (impeccable Jeff Bridges), c’est un un polar aux forts relents politiques servi par une mise en scène décoiffante de David Mackenzie. Retrouvant son complice de Finest hours, Chris Pine refait équipe avec un Ben Foster plus concerné que lorsqu’il joue les ordures au grand cœur. Le digne successeur de Heat des années 2010. Philippe Orlandini
Ce qui est fascinant avec les Américains, c’est leur manière de se servir de leur propre histoire pour réinventer les genres cinématographiques. Ici, David McKenzie, à qui l’on devait déjà l’excellent Les Poings Contre Les Murs, se sert de la crise économique comme point de départ à une histoire de braquages comme on n’en a jamais vue. Une histoire dure, servie par une réalisation proche de ces personnages. Un vrai polar à ne pas rater ! Jonathan Placide
7 – Elle de Paul Verhoeven
J’ai déjà tout dit sur ce film dans ma critique, que je vous laisse retrouver ici.
Reste un point qui a son importance : le meilleur film français de l’année est réalisé par un Hollandais. Et ça, c’est triste quand même. Jonathan Placide
J’ai eu très peur en découvrant Elle. Très, très peur. Au final, j’ai eu peur pour une bonne raison, le film est terrifiant dans ce qu’il raconte. Et puissamment intrigant dans la manière qu’a Verhoeven d’imploser un certain formalisme du cinéma français. Porté par une Isabelle Huppert impeccable dans un rôle très compliqué à appréhender, ce thriller distille son venin avec une emprise surprenante, nageant dans des eaux troubles avec une ironie et une fascination déconcertantes. Guillaume Trenc-Torès
6 – Sense8 Christmas Special de Lana Wachowski
Pour Sense8, je pense que Jonathan aura à peu près tout dit ici sur la série des soeurs Wachowski et Michael Stracynski. Série certes moins hypée (comme on dit maintenant pour tout) que les mastodontes HBO, mais une œuvre sensitive (dont le spécial Noël est un argument un chouia exagéré au vu de la chronologie de l’épisode mais on va dire que c’est un hommage à Doctor Who). Sinon pour ceux qui veulent voir une mise en scène de taré à la télévision, jetez-vous sans crainte sur la série… Philippe Orlandini
Comme l’année dernière, j’ai un peu triché. Mais je ne pouvais pas ne pas mettre l’épisode de Sense8 dans ce top ! Car la série des Wachowski et de Straczynski est toujours l’une des rares à parler en langage cinématographique. Et pas avec n’importe lequel. Car même si cet épisode spécial peut sembler n’être qu’un simple best of de la saison qui a précédé, Lana Wachowski en profite pourtant pour sublimer des scènes jamais égalées. À elle seule, la scène de l’orgie qui figure dans cet épisode renvoie 95% des réalisateurs actuels sur les bancs de l’école. Magistral ! Jonathan Placide
5 – The Nice Guys de Shane Black
Deux thèmes en commun avec certains de ce top, un comeback d’un auteur sous-estimé après un film de commande dont le nom n’a aucune incidence sur le produit final (Iron Man 3 pour ne pas le nommer) et encore un buddy movie à la fois classique mais complètement novateur. Enquête tentaculaire dans les années 70 pour le duo dynamique Russell Crowe/Ryan Gosling, au service d’un film portant parfaitement la patte du Shane Black qu’on aime : coloré, rythmé, drôle, volontairement sexy, parfois violent mais indéniablement fun et jouissif. À (re)voir. Philippe Orlandini
Shane Black est de retour avec le meilleur scénario de l’année. Ici, il revisite et détourne à la fois les codes du buddy movie qu’il a lui-même inventés. Russel Crowe et Ryan Gosling sont excellents, les idées fusent à 100 à l’heure. Dommage que Black ne soit pas aussi bon réalisateur que scénariste, sinon on tenait à coup sûr le meilleur film de l’année. Jonathan Placide
4 – Zootopie de Byron Howard et Rich Moore
Toujours adepte du film d’animation mettant en scène des animaux depuis des années, Disney signe une œuvre colorée et dépaysante mais servie par un scénario digne des meilleurs buddy movies et à la portée politique très forte au vu du contexte. En bonus : le personnage de Flash le paresseux s’impose comme l’un des meilleurs persos récents de Disney. Philippe Orlandini
Clairement le meilleur Disney sorti cette année ! Totalement dynamique, drôle, prenant. Mise en scène d’une énergie maîtrisée, ne confondant jamais vitesse et précipitation, hystérie et folie. Zootopia est probablement le plus simple divertissement proposé en 2016, à connotation « gros budgets commerciaux ». Dans un sens non prétentieux du terme. Guillaume Trenc-Torres
3 – Dernier Train Pour Busan de Sang Ho-Yeon
Pour Busan, lire ici. Philippe Orlandini
Le cinéma sud-coréen est encore à l’honneur avec le meilleur blockbuster de l’année. Rien de révolutionnaire ici, mais un film d’enragés rondement mené qui, et c’est rare pour le souligner, explore à fond son concept. Une réussite indéniable. Jonathan Placide
2 – Kubo et l’Armure Magique de Travis Knight
Lire ici. Philippe Orlandini
Rares sont les premiers films à atteindre un tel niveau de maîtrise. Et pourtant, Kubo a tout du chef-d’œuvre. Déjà, il s’agit d’un tour de force technique car nous sommes probablement face à l’œuvre la plus complexe jamais réalisée via la technique du stop-motion. Ensuite, chose rare, il s’agit d’un film pour enfant jamais infantilisant, mais qui, surtout, propose dès le départ un postulat purement cinématographique dont il ne faillira point, à savoir qu’il demande d’être attentif à ce qu’il se passe visuellement dans le film. Le film s’ouvre en effet sur la phrase « Si vous devez cligner des yeux, faites-le maintenant ». Ode à l’imaginaire, film d’aventure et d’heroic fantasy bercé par la reprise du « When My Guitar Gently Weeps » des Beatles, Kubo est une claque ! Jonathan Placide
1 – Tu Ne Tueras Point de Mel Gibson
Deux mots : Mel Gibson. Après une traversée du désert de 10 ans, le génial réalisateur de Braveheart, Apocalypto, L’Homme Sans Visage (qu’on oublie trop souvent) et La Passion du Christ revient avec une œuvre faite avec les tripes et le cœur, quitte à les faire gicler à l’écran dans une scène de bataille renvoyant au meilleur du Soldat Ryan pour parler d’un film superbement porté par le toujours très bon (sauf quand il joue Spider-man) Andrew Garfield ! Une claque, une des œuvres marquantes de 2016 et un retour en grâce pour Mad Mel ! Philippe Orlandini
Que dire que je n’ai pas déjà dit dans mon précédent article sur le film que vous pouvez trouvez ici ?
Rien, si ce n’est qu’il s’agit assurément pour moi du meilleur film de l’année. Peut-être même oserais-je dire qu’il s’agit tout simplement d’un des meilleurs films de guerre de l’Histoire. Mad Mel ne pouvait faire un retour plus fracassant sur le devant de la scène, et c’est tant mieux. Au-delà de cela, ce film me semble être important pour son message humaniste mais surtout pacifique. En ces temps troublés, il est même d’utilité publique. Jonathan Placide
De tous les films de ce top, c’est le meilleur de ceux qui m’ont posé problème. Il y a des défauts, que je dirais d’ordre de fond. Une naïveté parfois trop appuyée dans une première partie volontairement surannée qui prépare une seconde où les émotions viscérales ont rarement été atteintes sur un écran. Et c’est là qu’on s’aperçoit que les agacements ressentis de la première partie sont tout à fait cohérents. Le héros est conspué dans des conflits internes avant que sa nature soit libérée dans l’horreur impressionnante des conflits mondiaux. Passionnant ! Guillaume Trenc-Torres
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Le Top 29 de Philippe Orlandini :
29 – Doctor Strange de Scott Derickson
28 – Batman V Superman : Dawn Of Justice, version longue de Zack Snyder
27 – Warcraft, le commencement de Duncan Jones
26 – Rogue One : A Star Wars Story de Garreth Edwards
25 – Premier Contact de Denis Villeneuve
24 – Peter et Elliott le Dragon de David Lowery
23 – The Revenant de Alejandro Gonzalez Inarritu
22 – Elle de Paul Verhoeven
21 – Le Monde De Dory d’Andrew Stanton
20 – Jodorowsky’s Dune de Frank Pavich
19 – Les 8 Salopards de Quentin Tarantino
18 – Deepwater Horizon de Peter Berg
17 – The Neon Demon de Nicolas Winding Refn
16 – Man On High Heels de Jin Jang
15 – Krampus de Michael Dougherty
14 – Conjuring 2 : Le Cas Enfeld de James Wan
13 – Gods Of Egypt d’Alex Proyas (oui, j’assure car j’adore Proyas et la 3D déchire.
12 – Le Bon Gros Géant de Steven Spielberg
11 – The Strangers de Na Hong-Jin
10 – The Nice Guys de Shane Black
Deux thèmes en commun avec certains de ce top, un comeback d’un auteur sous-estimé après un film de commande dont le nom n’a aucune incidence sur le produit final (Iron Man 3 pour ne pas le nommer) et encore un buddy movie à la fois classique mais complètement novateur. Enquête tentaculaire dans les années 70 pour le duo dynamique Russell Crowe/Ryan Gosling, au service d’un film portant parfaitement la patte du Shane Black qu’on aime : coloré, rythmé, drôle, volontairement sexy, parfois violent mais indéniablement fun et jouissif. À (re)voir.
9 – Mademoiselle de Park Chan-Wook
Libre adaptation du roman de Sarah Waters Au bout des doigts, The Handmaiden est avant tout une œuvre fascinante, esthétique, érotique et ludique que nous livre Park Chan Wook.
Il est inutile de revenir sur la claque prise devant la fulgurance de sa mise en scène et la composition picturale de chacun de ses plans pour retenir un scénario à tiroirs, un casting féminin parfait et une bande-son absolument sublime.
8 – Le Garçon et la bête de Mamoru Hosoda
Quatrième film d’animation pour Mamoru Hosoda après le magnifique Ame et Yuki : les enfants loups en 2012, et c’est encore une réussite. Après le traitement réaliste et social teinté de merveilleux du quotidien d’une mère, place à l’éducation du jeune Ren/Kyuta élevé par l’ours Bushido Kumatetsu à travers un univers parallèle au nôtre, peuplé de bêtes.
Leçon de vie sur la transmission et l’apprentissage mais aussi sur la paternité et la part d’ombre chez l’être humain, Hosoda nous livre un spectacle foisonnant, parfois spectaculaire ou inquiétant, drôle et touchant.
7 – Comancheria de David McKenzie
Si la mention « par le scénariste de Sicario » m’a fait clairement douter, le casting et la beauté des images m’ont indubitablement attiré. Polar étouffant sous la poussière et la rudesse des paysages texans, Hell or High Water ou Comancheria en français (titre jamais justifié dans le film), plus qu’une simple histoire de frères braqueurs poursuivis par un vieux shérif à la retraite (impeccable Jeff Bridges), c’est un un polar aux forts relents politiques servi par une mise en scène décoiffante de David Mackenzie. Retrouvant son complice de Finest hours, Chris Pine refait équipe avec un Ben Foster plus concerné que lorsqu’il joue les ordures au grand cœur. Le digne successeur de Heat des années 2010.
6 – Zootopie de Byron Howard et Rich Moore
Toujours adepte du film d’animation mettant en scène des animaux depuis des années, Disney signe une œuvre colorée et dépaysante mais servie par un scénario digne des meilleurs buddy movies et à la portée politique très forte au vu du contexte. En bonus : le personnage de Flash le paresseux s’impose comme l’un des meilleurs persos récents de Disney.
5 – La Légende de Baahubali : 1ère partie de S. S. Rajamouli
Lire ici.
4 – Vaiana, la légende du bout du monde de Jon Muskers et Ron Clements
Lire ici.
3 – Dernier Train pour Busan de Sang Ho-Yeon & Sense8 Christmas Special de Lana Wachowski
Pour Busan, lire ici.
Pour Sense8, je pense que Jonathan aura à peu près tout dit ici sur la série des sœurs Wachowski et Michael Stracynski. Série certes moins hypée (comme on dit maintenant pour tout) que les mastodontes HBO, mais une œuvre sensitive (dont le spécial Noël est argument un chouia exagéré au vu de la chronologie de l’épisode mais on va dire que c’est un hommage à Doctor Who). Sinon pour ceux qui veulent voir une mise en scène de taré à la télévision, jetez-vous sans crainte sur la série…
2 – Tu Ne Tueras Point de Mel Gibson
Deux mots : Mel Gibson. Après une traversée du désert de 10 ans, le génial réalisateur de Braveheart, Apocalypto, L’Homme Sans Visage (qu’on oublie trop souvent) et La Passion du Christ revient avec une œuvre faite avec les tripes et le cœur, quitte à les faire gicler à l’écran dans une scène de bataille renvoyant au meilleur du Soldat Ryan pour parler d’un film superbement porté par le toujours très bon (sauf quand il joue Spider-man) Andrew Garfield ! Une claque, une des œuvres marquantes de 2016 et un retour en grâce pour Mad Mel !
1 – Kubo et l’armure magique de Travis Knight
Lire ici.
Certains films qui apparaissent dans le classement de mes collègues ne sont pas dans le mien car je ne partage pas leurs opinions. En revanche, je tiens également à dire que contrairement à eux, je n’ai pas vu les films suivants : Pattaya, Your Name, 99 Homes, Grimsby, Alliés, Sully, Anomalisa, Hail Ceasar, Café Society, The Invitation, Steve Jobs, La Tortue rouge, Dofus, Everybody wants some, La Tour de contrôle infernale, Room, Ma Vie de Courgette, Saint-Amour, Triple 9, Manchester by the Sea, Never back down 3 (je n’ai jamais vu le 1 et 2 non plus), War Dogs, Snowden, Knight of Cups, Midnight Special, Merci patron !, Le Fondateur, Ipman 3, Les Cerveaux, Carol, I Daniel Blake, Voyage à travers le cinéma français et Trumbo.
Aussi, s’ils ne figurent pas dans mon top, ce n’est pas dû à mon opinion sur leurs éventuelles qualités.
Hors classement (séries/films non-sortis en salles/VOD/DTV)
1 – The Mermaid de Stephen Chow/The Tiger de Park Hoon-Jung
Les deux faces de la médaille du cinéma asiatique : une comédie colorée, folle, lumineuse et hilarante d’un côté ; et un survival froid, épique, tragique et subversif de l’autre.Ce sont les deux représentants à mes yeux de ce qui se fait de meilleur en termes de diversité, d’émotions et d’originalité ; tout en rendant honneur à leurs modèles américains…
2 – Penny Dreadful, saison 3
La série sous-estimée par excellence qui, faute d’audience, se conclura au bout de cette 3e saison. Retenez juste le nom de John Logan en showrunner (les derniers James Bond ou Gladiator), qui a atteint à mes yeux la perfection narrative et une liberté totale de son sujet jusqu’à son dernier tiers pour clore la série.
3 – Daredevil, saison 2
Pour tous ceux qui en ont marre des formules gentillettes et aseptisées de l’écurie Marvel Studios (malgré des efforts faits cette année), le partenariat avec Netflix sur les séries donne enfin au public le ton adulte, moderne et violent qu’on est en droit d’attendre des super héros consacrés. Et cette saison 2 explose toutes les limites en corrigeant les défauts de la saison 1.
4 – One Punch Man
Nouveauté dans le paysage de l’animé japonais et du manga, plus qu’une claque, un véritable coup de boule dès les premières minutes où le concept est à la fois totalement fou et totalement référentiel de ses aînés… Épuisant et épique, drôle et absurde, jouissif et délirant, on veut suivre Saitama ; et seulement 13 épisodes c’est trop court pour le moment.
5 – The admiral : roaring currents de Jeon Cheol-Hong et Kim Han-min
Retour prochainement dans la partie 2 du dossier « des Navires et des Hommes ».
Une fois encore, le cinéma coréen enterre la concurrence, même 2 ans après sa sortie, via un sujet historique et passionnant, avec une démesure visuelle, une mise en scène absolument superbe, un Choi Min Sik parfait (encore plus dans The Tiger) et une dimension stratégique et épique comme on avait pas vue depuis un moment. (Baahubali cette année et le chef-d’œuvre Les 3 Royaumes pour citer deux autres exemples du genre.)
6 – Game of Thrones, saison 6
La saison du changement. On reproche aux séries de perdre trop de temps ou d’être trop lentes, à l’exception en général des saisons finales : la saison 6 passe la 5e vitesse dès le 2e épisode et accumule les money shots pour exploser (…) dans les premières minutes de ce final qui compense les lenteurs des saisons précédentes.
7 – Westworld, saison 1
Me méfiant à la fois du duo J. J. Abrams et Jonathan Nolan ainsi que des idées de remake de films en séries télé, je ne m’attendais pas à une série aussi novatrice et superbement écrite dans son premier tiers ; mais elle hérite néanmoins du ventre mou des milieux de saison des productions HBO.
La réalisation de Jonathan Nolan (frère de Christopher) reste néanmoins fonctionnelle bien qu’efficace, tout comme celle d’autres réalisateurs comme Michael Bassett ou encore le mercenaire de HBO, Neil Marshall.
La force de la série est bien son scénario, en proposant une réflexion passionnante sur l’identité de ces machines, l’exploration de leur conscience et les actes qui en découlent. Quelque part entre Blade Runner et I Robot, nous emmenant dans un jeu de pistes comme Abrams sait si bien le faire parfois, Westword est une vraie bonne surprise qui devra faire très fort pour tenir la distance avec la saison 2.
8 – Ash vs Evil Dead, saison 2
Suite inespérée de la trilogie cultissime de Sam « The Man » Raimi, Ash vs Evil Dead assume à 300% son statut de suite sous format télé.
Sa qualité était devenue un défaut dans la saison 1, où le schéma possession-massacre et humour noir-gore devenait répétitif : seul le décor changeait, jusqu’au final qui était amené pour caresser un peu trop les fans dans le sens du poil.
Cette saison 2 assure toujours le fil rouge entre Ash (fabuleux Bruce Campbell en roue libre) et ses compagnons face aux démons libérés du Necronomicon, en apportant nombre de nouveautés et de surprises inattendues.
Plus drôle, plus trash (la séquence de la morgue est cultissime, digne de Braindead), plus fun, plus fou (le double épisode avec la voiture possédée), mieux écrit mais malheureusement moins bon en termes de mise en scène. La saison 3 devrait clore en toute beauté cette série.
9 – Stranger Things
La série Netflix de 2016 dont tout le monde a parlé cet été.
Son succès immédiat vient de la volonté, une fois encore, de surfer complètement sur l’imagerie des productions Amblin et des films cultes des années 80.
À mi chemin entre Stand By Me, Silent Hill et E.T, la série est surtout une bouffée de nostalgie, trop référentielle parfois, permettant de revoir des figures de cinéma comme Mathew Modine, épatant en scientifique méchant et la trop rare Winona Ryder dans un rôle central, dramatique, mais assez particulier.
Mais plus que l’imagerie 80’s, c’est principalement la révélation du casting des enfants et en particulier Milly Bobby Brown dans le rôle d’Eleven qui fait la force de cette série.
Coup de cœur hors classement :
Clip Turbo Killer de Seth Ickerman et Carpenter Brut.
Prolongation du revival « esthétique hommage 80’s », Seth Ickerman et Carpenter Brut ont comme ambition de créer un univers à la fois foisonnant visuellement tout en digérant les codes visuels des années 80 pour se les approprier.
Le test Ickerman et à présent le clip Turbo Killer ainsi que le futur et déjà attendu Blood Machines sont plus que de simples hommages mais bien une réappropriation de cette imagerie pour créer un univers complètement inédit et novateur au service de la musique electro/pop qui l’habille.
Les mashups d’AMDS
J’avais déjà traité des deux mashup Hell’s Club en février dernier ; et depuis, l’ami Antonio Da Silva ne s’est pas arrêté, lui qui était en si bon chemin !
Repoussant les possibilités que son art lui permets jusqu’à créer durant quelques minutes, un univers où l’on retrouve nombre de références de la pop culture que nous connaissons toutes et tous.
L’année 2016 a été plus que riche avec les sorties du second Hell’s Club, le spin-off Hell’s Club : Bathroom Secrets, Singing in the rainy movies, l’exercice périlleux qu’il a livré pour Halloween avec Rise of Boogeymen et son casting impossible à faire défaillir Stallone et ses Expendables ; et enfin son « petit dernier », un conte de Noël fou, poétique et jouissif avec Christmas Invasion.
Et visiblement pour 2017, le rythme de parution des nouveaux mashups ne devrait pas ralentir, bien au contraire…
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Le Top 72 de Jonathan Placide :
2016 a vraiment été une année cinématographique particulièrement mauvaise. Et 2017 ne s’annonce pas forcément meilleure. En réalité, le temps passant, je pense même que seuls les 4 premiers films de mon classement m’ont vraiment marqué. Mais j’aime bien ce principe de classement annuel, quand bien même certains trouvent ça puéril ou « pute à clic » comme on dit maintenant. Je pense que l’intérêt est vraiment de faire découvrir aux lecteurs des films qu’ils n’auraient pas forcément vu d’eux-mêmes, et ça, c’est vraiment sympa !
72 – Pattaya de Franck Gastambide (pour le principe d’avoir essayé de proposer autre chose dans le cinéma français)
71 – Sausage Party de Conrad Vernon et Greg Tiernan (pour le concept)
70 – X-Men Apocalypse de Bryan Singer (je suis gentil, je le mets dans le top, mais ne me demandez pas d’argumenter)
69 – Insaisissables 2 de Jon M. Chu (pour la scène de la carte à jouer que j’aime beaucoup, sinon, rien d’intéressant)
68 – Les Cerveaux de Jared Hess (pour le casting)
67 – Ipman 3 de Wilson Yip (les chorégraphies sont toujours aussi géniales, la réalisation fonctionne bien, le scénario est nul)
66 – Le Fondateur de John Lee Hancock (on aurait pu faire un grand film avec un tel sujet, mais c’est malheureusement trop manichéen)
65 – Merci Patron ! de François Ruffin (sujet passionant mais une exécution ratée)
64 – Midnight Special de Jeff Nichols (un hommage au cinéma de Spielberg assez sympathique)
63 – 10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg (mieux vaut revoir Retreat de Carl Tibbetts dont le film s’inspire grandement, mais John Goodman est génial)
62 – Passengers de Morten Tyldum (la première partie est suberbe, le reste… euh…)
61 – The Neon Demon de Nicolas Winding Refn (pour l’esthétique, sinon c’est très creux, mieux vaut revoir Showgirls de Paul Verhoeven)
60 – Knight Of Cups de Terence Malick (pour l’esthétique uniquement)
59 – The Boy de William Brent Bell (que des bonnes choses dans ce film d’horreur, mais malheureusement, elles ne vont pas toutes ensemble)
58 – Snowden d’Oliver Stone (sujet passionnant, mais une seule séquence réussie sur un film complet, on a connu Oliver Stone en meilleure forme)
57 – Mes Pires Voisins 2 de Nicholas Stoller (y a deux, trois trucs drôles quand même, non ?)
56 – War Dogs de Todd Philips (le sujet est fascinant, mais Todd Philips passe à côté, dommage…)
55 – Never Back Down 3 de Michael Jai White (gros plaisir coupable)
54 – Warcraft de Duncan Jones (Duncan Jones est loin d’être un mauvais réalisateur. Par contre, ses scénaristes…)
53 – Les Huit Salopards de Quentin Tarantino (Tarantino déçoit dans cet hommage trop visible à The Thing)
52 – Manchester By The Sea de Kenneth Lonergan (y avait tout pour que le film soit un chef-d’œuvre, mais le montage calibré Sundance le rend chiant)
51 – Triple 9 de John Hillcoat (Hillcoat tente de faire du Michael Mann, et y arrive… un peu)
50 – Star Trek Sans Limites de Justin Lin (le meilleur des trois derniers films de la saga, sympa mais sans plus)
49 – SOS Fantômes de Paul Feig (OK, ça vaut pas le premier, mais c’est mieux que le 2, non ?)
48 – Doctor Strange de Scptt Derrickson (y a quand même quelques idées esthétiques qui relèvent du jamais vu. Et pour un Marvel, ça relève de l’exploit)
47 – Deadpool de Tim Miller (bien tenté, mais c’est très cheap)
46 – Chair de Poule de Rob Letterman (Jack Black est excellent et le film se laisse voir avec plaisir et sans temps mort)
45 – High Rise de Ben Whitley (un film très étrange qui mérite le détour)
44 – Premier Contact de Denis Villeneuve (ça se la pète et ça raconte pas grand-chose, mais l’ambiance est là et la mise en scène est classieuse)
43 – Jodorowsky’s Dune de Frank Pavich (passionant de bout en bout, mais un documentaire qui manque un peu de recul sur les propos qu’il recueille)
42 – Saint-Amour de Gustave Kervern et Benoît Délépine (les seuls réalisateurs qui sachent faire du VRAI cinéma français)
41 – Instinct De Survie de Jaume Collet-Serra (un gros nanar qui s’assume et qui est ultra-fun)
40 – Ma Vie De Courgette de Claude Barras (scénario brillant malgré un gros bémol dont je reparlerai plus tard, et un sens du rythme indéniable, parasité par un manque de savoir-faire technique embarrassant)
39 – The Invitation de Karyn Kusama (le High Concept de l’année, très ennuyeux, mais les 30 dernières minutes sont superbes)
38 – Le Monde de Dory d’Andrew Stanton (parce qu’un petit Pixar vaudra toujours mieux qu’un Dreamworks)
37 – Room de Lenny Abrahamson (superbe et original, dommage que le réalisateur ne semble pas savoir comment finir son film)
36 – The Revenant d’Alejandro Gonzalez Inarritu (Le Territoire Des Loups de Joe Carnahan en moins viscéral, moins profond, moins rythmé mais plus beau visuellement, à vous de voir…)
35 – La Tour 2 Contrôle Infernale d’Eric Judor (je suis peut-être le seul de France, mais moi, ça m’a vraiment fait péter de rire)
34 – Everybody Wants Some de Richard Linklater (un film qu’on aimerait voir durer des heures et des heures tant les personnages sont attachants)
33 – Dofus Livre 1 : Julith d’Anthony Roux et Jean-Jacques Denis (la très grosse surprise de l’année et sans doute la meilleure adaptation de jeu vidéo au cinéma. Et en plus, c’est français)
32 – Green Room de Jérémy Saulnier (un survival original mais un peu trop poseur pour être véritablement viscéral)
31 – Man On High Heels de Jin Jang (un sujet casse-gueule traité avec délicatesse sous couvert d’un thriller d’action, seuls les coréens pouvaient réussir ça)
30 – Vaiana de John Musker et Ron Clements (un très bon Disney qui manque peut-être un peu trop d’originalité, un peu de Cameron par-ci, de Gainax par là…)
29 – La Tortue Rouge de Michael Dudik De Wit (rien à redire sur ce film, un chef-d’œuvre. Malheureusement, je ne suis pas rentré dedans)
28 – La Légende de Baahubali : 1ère partie de S. S. Rajamouli (il faut une sacrée suspension d’incrédulité pour apprécier le film, mais si c’est le cas : foncez, vous ne le regretterez pas !)
27 – Hibou de Ramzy Bédia (très conceptuel, j’ai adoré. J’avais l’impression d’y retrouver la poésie que je voyais chez Minoru Kawasaki)
26 – Trumbo de Jay Roach(scénario et acteurs brillants, sujet passionnant, mise en scène trop effacée)
25 – Radin ! de Fred Cavayé (c’est TF1 qui produit donc y a quelques passages obligés, mais le reste est juste exceptionnel. Enfin une comédie française avec le sens du rythme, merci Fred Cavayé)
24 – The Strangers de Na Hong-Jin (le film fait peur par moment, mais à trop vouloir raconter, on finit par ne rien raconter du tout)
23 – Café Society de Woody Allen (le meilleur Woody Allen depuis très longtemps)
22 – Le Bon Gros Géant de Steven Spielberg (c’est du Spielberg, donc c’est exceptionnel en termes de mise en scène ; après, je suis resté très extérieur au film, dommage)
21 – Ave Cesar de Joel et Ethan Cohen (un grand film de Cinéma sur le cinéma par les frères Coen, exceptionnel !)
20 – Krampus de Michael Dougherty (le revival des productions Amblin qui ont bercé mon enfance. Merci !)
19 – Le Livre De La Jungle de Jon Favreau (j’aurais jamais cru aimer ce film, et pourtant il m’a totalement conquis du début à la fin. La mise en scène, pourtant signé Jon Favreau, est formidable et viscérale. À voir en 3D)
18 – Anomalisa de Charlie Kaufmann (magnifique ! Un pur chef-d’œuvre, et un film d’une grande sensibilité)
17 – Sully de Clint Eastwood (du très grand Clint Eastwood, et un film important historiquement pour comprendre la stupidité du système dans lequel on évolue)
16 – Don’t Breathe de Fede Alvarez (du très grand thriller viscéral)
15 – The Witch de Robert Eggers (un film d’horreur purement d’ambiance, c’est assez rare pour le souligner en ces temps-ci)
14 – Le Garçon et la bête de Mamoru Hosoda (pas le meilleur film d’Hosoda, mais à un tel niveau, difficile de dire non)
13 – Alliés de Robert Zemeckis (le dernier chef-d’œuvre de Robert Zemeckis, et son film le plus dur. Dommage qu’il soit difficile pour nous, français, de rentrer dans le film à cause de l’accent de Brad Pitt)
12 – Zootopie de Byron Howard et Rich Moore (je n’aurais jamais cru que Disney réussirait un tel film, mais pourtant si. Brillant de bout en bout)
11 – Grimsby de Louis Leterrier (Sacha Baron Cohen, quel génie ! La comédie la plus débile de l’année. Et j’adore ça !)
10 – 99 Homes de Ramin Bahrani
Impossible pour moi de comprendre pourquoi ce film n’est pas sorti au cinéma alors qu’il s’agit sans aucun doute du meilleur film sur la crise immobilière jamais fait, avec The Big Short d’Adam McKay. Certes, la mise en scène est purement fonctionnelle, mais elle fait son travail. Et le scénario et les acteurs sont tellement brillants qu’il est difficile de ne pas ressentir l’horreur de chaque situation qu’ils vivent. À voir absolument !
9 – Elle de Paul Verhoeven
J’ai déjà tout dit sur ce film dans ma critique, que je vous laisse retrouver ici.
Reste un point qui a son importance : le meilleur film français de l’année est réalisé par un Hollandais. Et ça, c’est triste quand même.
8 – Comancheria de David MacKenzie
Ce qui est fascinant avec les américains, c’est leur manière de se servir de leur propre histoire pour réinventer les genres cinématographiques. Ici, David McKenzie, à qui l’on devait déjà l’excellent Les Poings Contre Les Murs, se sert de la crise économique comme point de départ à une histoire de braquage comme on n’en a jamais vu. Une histoire dure, servie par une réalisation proche de ces personnages. Un vrai polar à ne pas rater !
7 – ex aequo : Your Name de Makoto Shinkai & Sense8 : Christmas Special de Lana Wachowski
Comme l’année dernière, j’ai un peu triché. Mais je ne pouvais pas ne pas mettre l’épisode de Sense8 dans ce top ! Car la série des Wachowski et de Straczynski est toujours l’une des rares à parler en langage cinématographique. Et pas avec n’importe lequel. Car même si cet épisode spécial peut sembler n’être qu’un simple best of de la saison qui a précédé, Lana Wachowski en profite pourtant pour sublimer des scènes jamais égalées. À elle seule, la scène de l’orgie qui figure dans cet épisode renvoie 95% des réalisateurs actuels sur les bancs de l’école. Magistral !
Quant à Your Name, c’est une grosse surprise. Une histoire d’amour originale et magnifique que je ne me permettrais pas de vous spoiler mais que vous devez absolument découvrir. On sait désormais que Miyazaki et Takahata ont trouvé leurs successeur au sein du studio Ghibli, et il s’appelle Makoto Shinkai.
6 – Mademoiselle de Park Chan-Wook
Quatre ans après le controversé Stoker, Park Chan-Wook est de retour pour ce thriller érotico-historique de haute volée. Grâce à une mise en scène toujours aussi virtuose, le cinéaste parvient à nous manipuler de bout en bout avec sa perversité habituelle dans cette histoire d’amour saphique magnifique, envoûtante mais également terrifiante. Du pur génie !
5 – Dernier Train Pour Busan de Sang-Ho Yeon
Le cinéma sud-coréen est encore à l’honneur avec le meilleur blockbuster de l’année. Rien de révolutionnaire ici, mais un film d’enragés rondement mené qui, et c’est rare pour le souligner, explore à fond son concept. Une réussite indéniable.
4 – The Nice Guys de Shane Black
Shane Black est de retour avec le meilleur scénario de l’année. Ici, il revisite et détourne à la fois les codes du buddy movie qu’il a lui-même inventés. Russel Crowe et Ryan Gosling sont excellents, les idées fusent à 100 à l’heure. Dommage que Black ne soit pas aussi bon réalisateur que scénariste sinon on tenait à coup sûr le meilleur film de l’année.
3 – Kubo et l’armure magique de Travis Knight
Rares sont les premiers films à atteindre un tel niveau de maîtrise. Et pourtant, Kubo a tout du chef-d’œuvre. Déjà, il s’agit d’un tour de force technique car nous sommes probablement face à l’œuvre la plus complexe jamais réalisée via la technique du stop-motion. Ensuite, chose rare, il s’agit d’un film pour enfant jamais infantilisant, mais qui, surtout, propose dès le départ un postulat purement cinématographique dont il ne faillira point, à savoir qu’il demande d’être attentif à ce qu’il se passe visuellement dans le film. Le film s’ouvre en effet sur la phrase « Si vous devez cligner des yeux, faites-le maintenant ». Ode à l’imaginaire, film d’aventure et d’heroic fantasy bercé par la reprise du « When My Guitar Gently Weeps » des Beatles, Kubo est une claque !
2 – The Conjuring 2 : Le Cas Enfeld de James Wan
Je n’ai jamais compris pourquoi James Wan était autant ignoré de la critique. Je suis peut-être parmi les seuls, mais je pense pourtant qu’il s’agit d’un des plus grands réalisateurs ayant émergé dans les années 2000 (avec Park Chan-Wook, Bong Joon-Ho, Edgar Wright et J.A Bayona), et qu’il laissera une trace indéniable dans le cinéma d’horreur. Et ce n’est pas The Conjuring 2 qui me fera penser le contraire tant James Wan parvient à réinventer le genre par le biais de mouvements de caméra novateurs et une gestion du hors-champ hors-pair. Le film contient probablement quelques-unes des séquences d’épouvante les plus maîtrisées de ces 20 dernières années. Et pour ça, il mérite absolument d’être vu.
1 – Tu Ne Tueras Point de Mel Gibson
Que dire que je n’ai pas déjà dit dans mon précédent article sur le film que vous pouvez trouvez ici ?
Rien, si ce n’est qu’il s’agit assurément pour moi du meilleur film de l’année. Peut-être même oserais-je dire qu’il s’agit tout simplement d’un des meilleurs films de guerre de l’Histoire. Mad Mel ne pouvait faire un retour plus fracassant sur le devant de la scène, et c’est tant mieux. Au-delà de cela, ce film me semble être important pour son message humaniste mais surtout pacifique. En ces temps troublés, il est même d’utilité publique.
Pas de flops cette année, tout simplement parce que je me suis pas forcément déplacé pour voir les films que j’étais sûr de détester. Mais quand même une petite déception pour des cinéastes dont les films ont souvent été dans le top 10 et qui cette année n’y sont pas, à savoir Steven Spielberg et son Bon Gros Géant qui, malgré une mise en scène qui explose toute concurrence, m’a laissé sur ma faim, et Tarantino et ses Huits Salopards qui, selon moi, n’est qu’un hommage à The Thing, sans le génie de John Carpenter. Autre déception, Knight Of Cups de Terence Malick, très beau mais aussi très vain. Sinon, la vraie grosse déception de l’année et qui ne figure même pas dans le top d’ailleurs, c’est Régression d’Alejandro Aménabar, qui est un ratage sur toute la ligne. Ce qui est notable, vu l’excellence du reste de la filmographie de son auteur.
Un coup de gueule également, contre le cinéma français, dans sa quasi-totalité. Pas pour sa médiocrité cette fois-ci, mais pour son racisme qui devient tellement naturel qu’il ne choque même plus. On ne s’étonnera pas donc de découvrir que le seul personnage d’origine maghrébine du film Victoria de Justine Triet est également le seul avocat incompétent du film (et n’apparaît même pas à l’écran en plus, on entend uniquement sa voix au téléphone). Pas d’étonnement non plus lorsque le personnage d’Ahmed du pourtant bon Ma Vie De Courgette est le seul enfant qui a toujours un train de retard sur l’action et qui fait pipi au lit, tout en étant le seul dont le père est un voleur et est en prison pour hold-up. Inutile également de se rendre en salle pour ma part pour aller voir les films Débarquement Immédiat de Philippe de Chauveron (réalisateur qui semble avoir fait du racisme sa marque de fabrique vu que son précédent film n’était autre que le très régressif Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?) ou Les Têtes de l’emploi d’Alexandre Charlot et Franck Magnier, tant leurs bandes-annonces parlaient d’elles-mêmes. Espérons qu’en 2017, le cinéma français comprendra enfin qu’un être humain, peu importe sa couleur ou ses origines, est un être humain comme un autre. Mais c’est loin d’être gagné…
Niveau coup de cœur autre que cinéma, y a eu Pokémon Go en jeu vidéo qui m’a pris des centaines d’heures et m’a permis de sympathiser avec plein de gens sympas ; et c’est tout car j’ai très peu joué cette année. Niveau manga, deux coups de cœur, à savoir Platinum End de Takeshi Obata et Tsugumi Ohba et One Punch Man de ONE et Yusuke Murata, mais également enfin, l’édition de Mazinger Z de Go Nagai chez Black Box Editions. En comics, Fight Club 2 de Chuck Palahniuk et Cameron Stewart. En bande dessinée française, j’en ai lu qu’une à savoir Corps Et âmes de Jef, Matz et Walter Hill, du coup, c’est forcément mon coup de cœur. En roman, Orgasme de Chuck Palahniuk, un pur chef-d’œuvre qui tacle bien la littérature érotique actuelle. Niveau livres cinéma, deux indispensables selon moi, à savoir Faire Un Film de Sidney Lumet et Le Cinéma de Starfix : Souvenirs du Futur. Concernant la musique de film, pour moi, c’est la bande-originale du film Mademoiselle de Park-Chan Wook par Cho Yung-Wuk qui emporte mon adhésion.
Certains films qui apparaissent dans le classement de mes collègues ne sont pas dans le mien car je ne partage pas leurs opinions. En revanche, je tiens également à dire que contrairement à eux, je n’ai pas vu les films suivants : Moi, Daniel Blake, Voyage à travers le cinéma français, Rogue One : A Star Wars Story, Peter et Elliott Le Dragon.
Aussi, s’ils ne figurent pas dans mon top, ce n’est pas dû à mon opinion sur leurs éventuelles qualités.
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Le Top 10 de Guillaume Trenc-Torrès :
Une année 2016, à mes yeux, un peu en-deçà des attentes. Pleine de confirmations et d’affirmations, mais sans réelles énormes surprises. Soyons clairs, à part la première place, je ne vois aucun film qui mérite le statut de chef-d’œuvre, mais je ne suis pas ici pour faire la fine bouche. En réalité, tant qu’il y a de bons films, il y a de l’espoir. À l’heure où les gros blockbusters et les franchises semblent se plier assez désespéramment sur un formatage calculé à l’extrême, sur un cahier des charges scrupuleusement appliqué, il existe encore et toujours des cinéastes qui parviennent quand même à s’affranchir de ces diktats, de rester fidèles à eux-mêmes tout en exigeant leur vision d’une volonté d’écrire simplement avec le langage cinématographique. Voici donc mon top 10 des films qui sont sortis sur nos écrans français en cette année 2016 :
10 – Voyage à Travers le Cinéma Français de Bertrand Tavernier
Avec le cinéma français que nous nous tapons toutes les semaines depuis longtemps, il est salutaire de voir un de ses maîtres nous montrer à quel point notre contribution est riche et même extrêmement puissante selon les films mis en question. Plus qu’un assemblage d’extraits mis bout à bout, le film est un voyage personnel, donc sciemment subjectif, où l’on apprend énormément de choses dans les contextualisations des œuvres. Surtout, ce documentaire peut nous faire apparaître une vraie amertume quand on sait que la plupart des réalisateurs hexagonaux qui veulent être à tout prix des auteurs semblent ne pas voir si bien compris, ni bien digéré tout ce bagage à la fois artistique et populaire. Je vous renvoie au lien sur ArlyoMag concernant Tavernier.
9 – I, Daniel Blake de Ken Loach
Le cinéma purement social et engagé tombe très souvent dans des travers misérabilistes, fustigeant de manière facile les émotions selon le sujet traité, utilisant très souvent des ficelles très simplistes, se contentant de nous haranguer avec un sujet sensible et forcément émouvant. De plus, les personnes qui se gargarisent de filmer cela le font de manière ultra académique, plan-plan et peu stimulante. On pourrait effectivement émettre toutes ces réserves dans le cinéma de Ken Loach. Mais à mes yeux, il fait partie des rares cinéastes citoyens qui mettent un peu plus de sa personne dans ce courant cinématographique prompt au contentement d’avoir raison. Oui, c’est un Loach qui m’a vraiment passionné, bousculé, bouleversé, énervé dans son sens le plus noble.
Au-delà de ce qu’il parvient à montrer comme violent socialement dans le film (avec l’aide de son fidèle scénariste), ce qui m’a fortement interpellé, c’est à quel point c’est rare de voir autant la personnalité du cinéaste se calquer avec son protagoniste. Le personnage n’a même pas soixante ans et suite à son accident cardiaque, il en ferait presque 15 ans de plus ; et j’ai beaucoup aimé ce réalisme même dans le choix judicieux de cet acteur, Dave Johns, réellement excellent, dont c’est la première expérience au cinéma, et qui s’est révélé surtout en tant que comique de stand-up. Et puis tout semble couler de source, comme dans les plus grands Ken Loach.
On peut admirer la justesse d’observation, la mise en scène discrète mais qui sait à chaque fois comment filmer cet enchaînement de situations quasiment kafkaïennes en en évitant les boursouflures, les caricatures outrancières. Un film qui trouve, au fur et à mesure qu’il avance, une énergie, une dynamique présentes, qui semblent constamment être la réponse d’une contre-attaque des maux sociaux qui explosent contre des êtres qui ont dû faire des choix par rapport à des situations obligées.
Grand film, qui remue par des séquences fortes, qui apaise face aux apparitions bienvenues de mouvements solidaires, qui trouble par la mixture d’émotions puissamment liées entre elles.
8 – Steve Jobs de Danny Boyle
Comme d’habitude, le style de Boyle fait moins l’unanimité que le travail d’écriture absolument imparable d’Aaron Sorkin. Et pourtant, j’ai trouvé que l’énergie du cinéaste s’accordait étrangement avec les conditions psychologiques, hiérarchiques et complètement symboliques du personnage principal. Des comédiens au diapason et une scénographie particulièrement inspirée en font, à mes yeux, un des tous meilleurs films du cinéaste.
7 – Zootopie de Jared Bush, Byron Howard et Rich Moore
Clairement le meilleur Disney sorti cette année ! Totalement dynamique, drôle, prenant. Mise en scène d’une énergie maîtrisée, ne confondant jamais vitesse et précipitation, hystérie et folie. Zootopia est probablement le plus simple divertissement proposé en 2016, à connotation « gros budgets commerciaux ». Dans un sens non prétentieux du terme.
6 – Café Society de Woody Allen
L’un des plus beaux Woody Allen d’un point de vue formel. Mais on peut compter sur lui pour dégager un charme indéfinissable à cette comédie romanesque, désenchantée et mélancolique. Fantasmant un cadre rétro superbement reconstitué, le cinéaste pose un marivaudage de son cru qui parle encore et toujours de ces préoccupations sur le temps qui passe, la mort, la création, dans une mise en scène d’une légèreté bienvenue, brillamment orchestrée.
5 – Elle de Paul Verhoeven
J’ai eu très peur en découvrant Elle. Très, très peur. Au final, j’ai eu peur pour une bonne raison, le film est terrifiant dans ce qu’il raconte. Et puissamment intrigant dans la manière qu’a Verhoeven d’imploser un certain formalisme du cinéma français. Porté par une Isabelle Huppert impeccable dans un rôle très compliqué à appréhender, ce thriller distille son venin avec une emprise surprenante, nageant dans des eaux troubles avec une ironie et une fascination déconcertantes.
4 – Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge) de Mel Gibson
De tous les films de ce top, c’est le meilleur de ceux qui m’ont posé problème. Il y a des défauts, que je dirais d’ordre de fond. Une naïveté parfois trop appuyée dans une première partie volontairement surannée qui prépare une seconde où les émotions viscérales ont rarement été atteintes sur un écran. Et c’est là qu’on s’aperçoit que les agacements ressentis de la première partie sont tout à fait cohérents. Le héros est conspué dans des conflits internes avant que sa nature soit libérée dans l’horreur impressionnante des conflits mondiaux. Passionnant !
3 – Le monde de Dory (Finding Dory) d’Angus McLane et Andrew Stanton
Après Le Voyage d’Arlo, c’est un autre Pixar qui a été un peu snobé, à tort, par les cinéphiles. Son succès phénoménal, à mon humble avis, ne tient pas qu’à une certaine forme de marketing, ce sont les réelles qualités du film, totalement présentes tout du long, qui se sont ancrées immédiatement dans l’inconscience collective des spectateurs du monde entier.
Je vous renvoie à ma critique sur le site.
2 – The Revenant d’Alejandro G. Iñárritu
The Revenant est un film fascinant sur plusieurs points, à mes yeux.
Une histoire de survie, sous forme d’avancée funèbre aux allures panthéistes (le froid, les forces naturelles régies par les températures extrêmes, la lumière présente mais lointaine n’apportant qu’une chaleur de façade sont des éléments d’ordre spirituel dans la manière ils elles sont mises en image), est placée sous le signe d’un paradoxe qui ne cesse de m’étonner depuis la vision de cette œuvre magnifique. Quand on s’informe sur la genèse (omniprésente dans la promotion du film) de réalisation, je suis encore sidéré de voir que le film affiche une maîtrise visuelle absolument virtuose et un total contrôle technique, alors qu’il fait corps incessamment avec les aléas d’un tournage où la part de l’improvisation, de photographie d’une séquence particulière de dernière minute, où la dépendance générale des décors naturels et de ses caprices parfois insupportables. Ainsi, les morceaux de bravoure, impeccablement millimétrés, me sont apparus comme des séquences impressionnantes par leur contradictoire approche, celle d’un aspect chaotique au milieu d’une fluidité visuelle assez inédite dans le cinéma de ces dernières années. Les actions sont brutales et inattendues en même temps que la caméra arrive à y capturer des détails qu’une seule vision ne suffit absolument pas à collecter.
1 – Carol de Todd Haynes
Une mise en scène d’un raffinement, d’une élégance, d’une délicatesse inouïes ; visuellement magnifique. Un sens du lyrisme qui se lie avec une harmonie ciselée, avec de l’épure. Des comédiens extraordinaires (Cate Blanchett géniale, Rooney Mara fascinante, Kyle Chandler impeccable dans un rôle pas évident et le reste est de haut niveau). Un scénario subtil et solidement charpenté, transcendé par l’œil d’un Haynes au plus fort de son inspiration et de son très grand talent. Clairement le travail d’orfèvre de cette année. On pourrait y faire une analyse complète sur l’inspiration non pas picturale mais photographique de l’œuvre.
À chaud, un chef-d’œuvre du mélodrame, mais on verra si le temps me donnera raison ou pas.
Ceux qui ne sont pas dans le top mais qui méritent d’être vus : La Tortue Rouge, Ma Vie de Courgette, Le garçon et la Bête, Kubo et l’armoire magique, Manchester by the Sea, Sully, The Strangers, Dernier train pour Busan, The BFG, The Nice Guys, Arrival, The Witch, Alliés, Jodorowsky’s Dune, Trumbo, Midnight Special.
Certains films qui apparaissent dans le classement de mes collègues ne sont pas dans le mien car je ne partage pas leurs opinions. En revanche, je tiens également à dire que contrairement à eux, je n’ai pas vu les films suivants : Baahubali : The Beginning, Comancheria, Krampus, Man on high heels, Deepwater, 99 Homes, Hibou, Green Room, Dofus – Livre 1: Julith, La Tour de Contrôle Infernale, Room, The Invitation, Chair de poule, Never back down 3, Nos pires voisins 2, The Boy, Merci Patron, Les Cerveaux.
Aussi, s’ils ne figurent pas dans mon top, ce n’est pas dû à mon opinion sur leurs éventuelles qualités.