Au gré d’une balade dans le 6ème arrondissement, nous croisons la galerie l’Antilope dont la devanture laisse apparaître des gravures. L’atmosphère qui en émane nous pousse à franchir le seuil et parcourir l’univers fascinant de Vesselin Vassilev. À travers l’exposition « Encre et Lumière » visible jusqu’au 20 janvier, nous découvrons 25 de ses gravures.
La gravure, un art moderne
Nous possédons souvent une image vieillie de la gravure, illustrant livres et journaux d’antan. Or, l’artiste franco-bulgare diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts de Sofia, et installé depuis 2008 à Lyon, réussit le pari audacieux de remettre au goût du jour cette technique. Vesselin Vassilev est décrit comme s’inscrivant dans la tradition européenne, il offre à la gravure un souffle contemporain. La modernité de l’exposition interpelle le visiteur notamment par ses motifs et les thèmes représentés.
Dessine moi une histoire
Nous croisons alors Le Petit Prince qui se mêle à des personnages plus symboliques, voire surréalistes. Notons l’impressionnante série « Jeu de cartes » : des linogravures grand format qui répètent dans une parfaite symétrie les dessins. Les détails sont omniprésents et les figures revisitées savamment. Ces œuvres sont donc comme des tremplins à l’imagination et appellent à la contemplation. C’est alors à nous de tisser des interprétations selon ce que les dessins nous évoquent. Le temps, les époques, les caprices, les tourments, les allégories défilent sur ces murs blancs, rythmant une narration figurative.
Un univers de noir et de blanc
Mais quelque chose de plus appelle le regard, la précision et la finesse du tracé. De fait, le visiteur se laisse happer par cette myriade de traits esquissant de nouveaux univers. Si les gravures sont particulièrement remarquables, la maîtrise (et découverte) de cette technique sont tout aussi intéressantes. Si Vesselin Vassilev est spécialisé dans les impressions d’art polychromatiques, « Encre et Lumière » est une exposition entièrement monochrome. Ainsi, expressions et profondeur sont soulignées, ce qui offre aux gravures du caractère. Cette noirceur correspond parfaitement aux thèmes abordés et, comme l’indique le titre de cette exposition, il persiste toujours une part de lumière ; à nous de la trouver.
En Bref…
Peut-être que les mots de Sartre prennent ici tout leur sens :
«Plus claire la lumière, plus sombre l’obscurité… Il est impossible d’apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres ».
Une exposition qui nous fait voyager au cœur de nos interprétations pour dénicher en tout un chacun ombre et clarté.
Toutes les informations sur l’artiste et son travail se trouvent sur son site internet.