Avant toute chose, il me semble important de préciser que ce classement des films 2015 est purement subjectif. Vu la longueur de celui-ci, il n’y a argumentation que pour les dix premiers de la liste, mais vous pouvez néanmoins nous poser des questions ou nous faire vos commentaires ci-dessous, et je me ferais un plaisir de vous répondre.
Enfin, si certains films ne sont pas là, c’est parce que je ne les ai pas aimés (Star Wars VII, Jurassic World, 007 Spectre entre autres…), et malheureusement, il y en a également certains que je n’ai pas pu voir mais qui, peut-être, auraient figuré ici (La Isla Minima d’Alberto Rodriguez, Cemetery of Splendour d’Apichatpong Weerasethakul, Hôtel Transylvanie 2 de Genndy Tartakowsky, Le Nouveau Stagiaire de Nancy Myers, L’Homme Irrationnel de Woody Allen, Macbeth de Justin Kurzel, Suburra de Stefano Solima). Ce top, comme les autres tops d’ArlyoMag, pourra néanmoins être mis à jour ultérieurement.
50-Le labyrinthe : La Terre Brûlée, de Wes Ball
49-Ant-Man, de Peyton Reed
48-Les Minions, de Pierre Coffin et Carl Balda
47-Une Merveilleuse Histoire du Temps, de James Marsh
46-Unfriended, de Levan Gabriadze
45-Ex Machina, d’Alex Garland
44-Knock Knock, d’Eli Roth
43-Enragés, d’Eric Hannezo
42-La Rage au ventre, d’Antoine Fuqua
41-Entourage, de Doug Ellin
40-Invincible, d’Angelina Jolie
39-Foxcatcher, de Benneth Miller
38-L’interview Qui Tue, de Seth Rogen et Evan Goldberg
37-Birdman, d’Alejandro Gonzalez Inarritu
36-Le Dernier Loup, de Jean-Jacques Annaud
35-Réalité, de Quentin Dupieux
34-Good Kill, d’Andrew Niccol
33-Knight Of Cups, de Terence Malick
32-Imitation Game, de Morten Tyldum
31-American Sniper, de Clint Eastwood
30-Inherent Vice, de Paul Thomas Anderson
29-Chappie, de Neil Blomkamp
28-Lost River, de Ryan Gosling
27-N.W.A Straight Outta Compton, de F. Gary Gray
26- Un Homme Idéal, de Yann Gozlan
25-Joy, de David O’Russell
24-Fast & Furious 7, de James Wan
23-LOVE, de Gaspard Noé
22-Comment C’est Loin, d’Orelsan et Christophe Offenstein
21-Spy, de Paul Feig
20-It Follows, de David Robert Mitchell
19- The Big Short, d’Adam McKay
18-Le Voyage d’Arlo, de Peter Sohn
17-Crimson Peak, de Guillermo Del Toro
16-Hacker, de Michael Mann
15-Shaun Le Mouton, de Richard Starzak et Mark Burton
14-Mission : Impossible Rogue Nation, de Christopher McQuarrie
13-Vampires en toute intimité, de Jermaine Clement et Taika Waititi
12-Sea Fog, de Sung Bo Shim
11-Beasts Of No Nation, de Cary Fukanaga
10-The Walk, de Robert Zemeckis
Il est amusant de constater que la quasi-totalité des films de ce top 10 font partie du cinéma populaire mais n’ont absolument pas rencontré le succès escompté. A commencer par The Walk de Robert Zemeckis (Forrest Gump, Qui Veut La Peau de Roger Rabbit ? Retour Vers Le Futur…) relatant de manière poétique la vie du français Philippe Petit qui tendit son fil entre les deux tours du World Trade Center afin d’y faire du funambulisme. Un chef d’oeuvre à voir absolument en 3D tant il s’agit avant tout d’un exercice expérimental sur la notion de vertige, que le réalisateur maîtrise ici mieux que personne. Quand le cinéma vous fait vivre l’impossible, donc.
9-Vice-Versa, de Pete Docter
Les studios Pixar ne nous avaient pas offert un seul vrai chef d’oeuvre depuis Toy Story 3 en 2010. Mais là, non seulement ils reviennent en grande forme, mais en plus, ils se permettent de le faire avec une originalité folle. Le film se passe ainsi quasi-intégralement dans la tête d’une fillette lors du passage à l’adolescence. Chacune de ses émotions y est représentée par un personnage (Joie, Tristesse, Colère, Peut et Dégoût). Emouvant, drôle et incroyablement profond, je reste encore stupéfait du tour de force opéré par Pete Docter (à qui l’on doit déjà l’extraordinaire Là-Haut). La preuve, s’il en est, qu’un film pour enfant n’est pas forcément infantilisant, et peut faire preuve de dix fois plus d’intelligence que la majorité des autres productions.
8-Les Nouveaux Sauvages, de Damian Szifron
Il s’agit peut-être du meilleur film à sketches de l’histoire du cinéma ! Certes, aucun de ces segments n’atteint la puissance évocatrice du sketch de George Miller dans La Quatrième Dimension par exemple, mais jamais je n’ai vu un film de ce genre être aussi cohérent de bout en bout. Jamais un sketch n’est moins puissant que le précédent. On est ici face à une comédie noire d’une cruauté rare menée de main de maître par un cinéaste en pleine possession de ses talents. Et en plus, c’est un film argentin, ce qui a plutôt tendance à être rare par chez nous.
7-La Bataille de la Montagne du Tigre, de Tsui Hark
Pourquoi les plus grands cinéastes font-ils toujours les meilleurs films ? Bah euh…
Comme d’habitude, Tsui Hark épate par sa mise en scène. Depuis qu’il a découvert la 3D, il semble même retrouver une nouvelle jeunesse, et c’est tant mieux ! Avec La Bataille de la montagne du Tigre, il réalise un des rares cas de films historiques à questionner, peut-être plus encore que L’Homme Qui Tua Liberty Valance de John Ford, la transmission de l’histoire à travers les générations. Mais comme il n’est pas un cinéaste à thèse, il le fait avant tout à travers un film ultra-spectaculaire. Et c’est pour ça qu’on l’aime !
6-Le Pont Des Espions, de Steven Spielberg
Il fut un temps où le public préférait voir un film de Spielberg qu’une publicité de deux heures pour des sabres lasers en plastique. Mais ce temps-là est révolu, et même si le Mozart du cinéma a fait appel aux frères Coen (The Big Lebowski, Fargo…) pour le scénario de son film, le public s’en contrefout désormais (les chiffres au box-office sont désastreux). Dans cette histoire de guerre froide où un avocat américain est envoyé en Russie pour réaliser un échange de prisonnier, Spielberg ne se contente pas de réaliser un grand film d’espionnage, il questionne également la situation historique actuelle et le conflit politique, plus que militariste, entre notre monde et celui du Moyen-Orient. Tout cela magistralement filmé et interprété, comme à son habitude. Un chef d’oeuvre de plus à rajouter à une filmographie qui en compte peut-être plus que celle de n’importe qui d’autre.
5-Au Cœur de l’Océan, de Ron Howard
La véritable histoire derrière le mythe de Moby Dick mise en scène par Ron Howard (Willow). Il y a encore 5 ans, cela m’en aurait touché une sans bouger l’autre, et je serais donc passé à côté de cette oeuvre monumentale. Seulement, entre temps, Howard a réalisé un autre chef d’oeuvre méconnu, à savoir Rush, et le cinéaste s’est depuis métamorphosé. Au Coeur de l’Océan est un film d’aventures comme on n’en voit que trop peu de nos jours. D’une beauté à couper le souffle, mais surtout parcouru de bout en bout d’un souffle épique et d’une profonde mélancolie dont l’histoire ne pourra que vous bouleverser, longtemps après la séance. A voir absolument !
4-A la Poursuite de demain, de Brad Bird
Ce film, comme le suivant sur la liste, fait partie des sacrifices voulus par le studio. En effet, ne voulant plus de cinéastes à fort tempérament, certains studios, dont Disney qui produit le film, préfèrent faire en sorte que les oeuvres se plantent toutes seuls au box-office, en foirant volontairement leur campagne marketing. Ce qui leur permet d’être sûrs qu’aucun « auteur » ne parvienne à imposer sa vision à l’avenir. Adapté d’une attraction Disney, le film de Brad Bird (Les Indestructibles, Ratatouille) dépasse amplement son postulat de base par le biais d’une mise en scène d’une inventivité folle (environ une idée originale toutes les minutes, c’est dire), en plus d’être à contre-courant des pensées actuelles (le film pratiquant clairement la pensée dite de l’objectivisme). Une oeuvre rare, dont la vision est d’utilité publique, donc.
3-Jupiter, Le Destin de l’Univers, de Lana et Andy Wachowski
Un script de 1400 pages ramené sur 2h de film. Comme tous les films des Wachowskis (Matrix), celui-ci est d’une densité narrative rare, et tout y va donc très vite, trop pour certains, même. Jouant volontairement avec un casting de comédie romantique (Tattum, Kunis, Redmayne), les Wachos nous servent ici le mélange parfait entre le conte de fées et le Space Opera, conjuguant à ce sujet un nombre de références à la science-fiction old-school et aux jeux vidéos tout à fait hallucinant, dont la plupart pourraient même échapper au geek le plus averti. Des compositions de cadre à tomber par terre et une gestion de l’espace dans les scènes d’action hallucinante suffisent à emporter mon adhésion, même si celle du public reste plus dure à obtenir. Le seul film depuis 30 ans, avec John Carter d’Andrew Stanton, qui aurait mérité de s’appeler Star Wars.
2 ex-aequo– Kingsman, de Matthew Vaughn
Le seul vrai film sur James Bond, c’est celui-ci ! Avec son scénariste Mark Millar avec lequel il s’était déjà associé pour Kick-Ass, Vaughn est parti du principe que les films « bondiens » étaient devenus trop sérieux et devraient retourner à leurs origines. Ils ont donc décidés de faire le leur et, par là-même, ont de très loin dépassé leurs modèles. Fun et irrévérencieux, avec un Colin Firth au sommet, le film nous achève avec une séquence de tuerie monumentale et en quasi-plan-séquence dans une église, comme on n’en a jamais vu ! Forcément, c’est très haut dans le top !
2 ex-aequo– Sense8, de J. Michael Straczynski, Lana et Andy Wachowski
Ce n’est pas un film, donc c’est hors classement. Mais il est tellement rare qu’une série parle avec un langage cinématographique (en fait, à part celle-ci et la saison 1 de True Detective, je n’en vois pas d’autre), qu’elle devait figurer dans ce top. Pour l’argumentation, c’est ici.
1-Mad Max : Fury Road, de George Miller
Y a vraiment besoin d’argumenter ? Rien qui ne soit sorti au cinéma depuis 5 ans n’arrive à la cheville de ce film. Jamais un cinéaste n’avait atteint un tel sommet dans la mise en scène. Chaque plan (et le film en compte des milliers) possède sa propre signification. Rien n’est laissé au hasard, tout est cohérent de bout en bout, aussi bien dans la réalisation que dans le montage. La gestion de l’espace est d’une maîtrise absolue, l’esthétique du film est à tomber par terre. A sa sortie, certains des plus grands cinéastes au monde se sont réunis pour se demander comment ils allaient faire désormais pour continuer à faire des films (à l’heure où j’écris ces lignes, Quentin Tarantino et Edgard Wright, pour ne citer qu’eux, l’ont classé en tant que film de l’année). Bref, What A Lovely Day !