La danse thérapie est une pratique de plus en plus développée en France. Elle naît dès le début du XXe siècle afin d’aider et d’accompagner certains malades psychiatriques. Aujourd’hui, cette technique s’est démocratisée et elle utilise l’expression par la danse pour une rencontre avec soi-même.
Nous avons rencontré Catherine Bottero, danseuse thérapeute, basée sur Caluire. Catherine a suivi une formation d’art thérapeute à l’école Expression Sensitive auprès de Dominique Houtreux pendant trois ans, il y a une trentaine d’années. Depuis vingt ans, elle gère son association Les Chants du Corps afin de promouvoir la danse thérapie. Elle propose des animations de groupe ou en individuel, des formations ou encore des stages alliant la voix à la danse.
Cette formation et cette pratique commencent à être reconnues en France puisqu’aujourd’hui il existe des diplômes d’art thérapeutique publics, comme à l’université de Paris VIII par exemple. Danseurs ou psychanalystes peuvent la pratiquer, mais la thérapeute rappelle la nécessité d’avoir une approche expérimentale de la danse, c’est-à-dire qu’il faut connaître un minimum cet art pour pouvoir le pratiquer. « C’est pour cela que la formation comprend une partie théorique et pratique », rajoute-t-elle.
Il y a autant d’hommes que de femmes qui pratiquent la danse thérapie.
Les personnes qui viennent ne sont pas forcément dans une approche thérapeutique. Elles aiment danser, veulent se ressourcer, se libérer, s’exprimer librement. Les cours de Catherine Bottero n’ont rien à voir avec un cours de danse traditionnel. Elle va favoriser la liberté du geste. Chez elle, on danse librement, le but étant de trouver sa danse, ses mouvements sur une musique donnée en s’inspirant de ses sons, du rythme et des paroles. Cela permet d’improviser, de trouver du sens, de s’ouvrir et s’épanouir sans contraintes et gestes imposés.
La danse thérapie est un travail sur soi. C’est une connexion entre psychologie, psyché et pensées. Elle permet de ce fait un certain apaisement intérieur. Effectivement, Catherine Bottero ajoute que la pensée fait partie du corps et qu’on a tendance à la laisser de côté. Selon elle, la danse thérapie permet de travailler dans une autre dimension, sur notre conscience tout en subtilité. Elle permet de faire découvrir certaines zones de soi auxquelles nous n’avons pas forcément accès dans la vie de tous les jours. Elle va favoriser le lâcher-prise, une meilleure image et appropriation de soi. Par le biais de cette technique, la beauté du geste et de l’action, on apprend à s’aimer.
La danse thérapie a pour but de travailler sur 3 dimensions : de soi à soi, de soi aux autres et de soi au monde. En effet, la danse permet d’éveiller notre conscience du sol, de l’environnement ainsi que de s’ouvrir et de libérer son corps de ce qui l’a marqué.
« La danse thérapie permet de libérer sa liberté d’expression » (Catherine Bottero, danseuse thérapeute)
Les gens qui viennent tester la danse thérapie adhèrent facilement. « Il arrive que ce ne soit pas le cas pour certaines personnes », indique Catherine Bottero, mais c’est très souvent qu’elles sont timides et n’osent pas s’exposer. Pour ceux qui continuent, le changement se voit assez rapidement, bien qu’une année de pratique soit nécessaire pour obtenir une évolution concrète.