Les Français du street-art : des acteurs culturels alternatifs (1/2 Las Gatas lyonnaises)

En matière de street-art, les Français sont loin d’être à la traîne. Les villes fourmillent d’artistes talentueux qui font de la rue leur terrain de jeu et d’expression. Pas vraiment légal, cet art alternatif fait pourtant partie de notre quotidien : il amène couleurs, vie et poésie dans la grisaille urbaine. Arlyo est parti à la rencontre de ces Français du street-art, et a décidé d’en faire une série de portraits. Entre Paris et Lyon, découvrons ces acteurs culturels alternatifs et rafraîchissants.

Paris
Paris

Des femmes-chats envahissent un peu partout les murs de Lyon, flanquées d’une signature « Las Gatas Street Art ». Derrière elles se cachent un collectif villeurbannais formé en 2013 par deux femmes, qui s’agrandit de jour en jour. Armés de colle et de papier, elles descendent à pas de chat en pleine nuit pour envahir la rue.

Naissance d’un projet

Georgia
Georgia

Amies dans la vie, un pinceau dans les mains de l’une et un objectif dans celles de l’autre, les deux fondatrices ont toujours partagé la même passion de la création artistique. Un jour leur est venue l’idée de donner des couleurs à leur quartier : l’une aime les collages, l’autre les hommes-animaux. Leur marque de fabrique, la femme-chat, s’est tout de suite imposée puisqu’inconsciemment elle leur ressemble : indépendante, noctambule et aventurière.

Barcelona
Barcelona

Las Gatas se sont multipliées selon les idées de chaque membre. Elles ont commencé à envahir l’agglomération lyonnaise, débordant même sur d’autres territoires, d’autres villes, d’autres pays. Peintes en noir sur du papier blanc, féminines, un brin provocantes, parfois poétiques, d’autres fois politiques, ces « animales » ont des choses à dire, à revendiquer ou mur-murer.

La poésie de la rue

Lyon
Lyon

Les murs et la rue sont justement le meilleur terrain d’expression selon elles, et le street-art constitue ainsi une déclinaison vitale de l’art. Il représente la liberté de création, mais aussi le pouvoir de partager avec tout un chacun la poésie qui s’en dégage.

12523077_941991292504841_6700977312053481049_nLas Gatas décrivent leur démarche plus comme une philosophie que comme un engagement. C’est un vrai projet collectif et coopératif qui aime partir à la découverte de quartiers vierges et y poser sa patte.

Et la féline ne se contente pas de rester sur les murs de Lyon, puisqu’elle se retrouve, au gré des voyages, dans les rues poétiques de Barcelone, Paris, Essaouira ou parfois même jusqu’à Bangkok (cf. la photo principale de l’article).

Le fourmillement du street-art lyonnais

Le chat du rabin (Quetzilla)
Le chat du rabin (Quetzilla)

Leurs nombreux voyages ont révélé que Lyon faisait partie des villes qui sentent bon l’art de rue. Les graffitis et les collages s’invitent partout, se mêlent et s’influencent.

(Agrume)
(Agrume)

Las Gatas aiment collaborer avec d’autres street-artistes, nombreux à être talentueux. On compte parmi eux Quetzilla pour qui « l’art urbain est sans limites et n’a pas de lois, il est indépendant du système dans lequel on vit » ; ou encore Agrume et ses personnages ; mais aussi Késa et ses vinyles découpés avec qui les Gatas collaborent souvent.

"Where is my mind" (O'Malley)
« Where is my mind » (O’Malley)

O’Malley lui aussi flâne dans les rues et les parsème d’évocations musicales.

(Késa)
(Késa)

La région compte plusieurs pépites qui s’exportent dans le monde comme NeliO et ses fresques abstraites et colorées, ou encore le collectif Liberté Yarn Bombing qui investi la rue à sa manière, c’est-à-dire en la recouvrant de tricot de laine.

Trepid evolution (Neli0, Melbourne)
Trepid evolution (Neli0, Melbourne)

 

Collaboration Las Gatas/Liberté Yarn Bombing
Collaboration Las Gatas/Liberté Yarn Bombing

Lyon est dynamique et créative grâce à tous ces artistes qui rendent la rue vivante et poétique. Mais qu’en est-il de Paris ? Nous verrons cela lors du prochain numéro, dans lequel nous dresserons le portrait de NOVAR, un graphisme parisien, tout jeune street-artiste, dont la vision se rapproche de celles des Gatas lyonnaises : faire vivre la rue.

Si vous voulez suivre les traces de Las Gatas, rendez-vous ici et prochainement :
Du 3 au 17 mars 2016 au Café-Galerie (19 rue Burdeau, Lyon 1er). Vernissage jeudi 3 mars à partir de 18h.
Du 7 au 12 mars 2016 à la MJC-Montplaisir (25 Avenue des Frères Lumière, Lyon 8ème), intervention pour enfants le mercredi après-midi.
Du 1er au 30 Avril 2016 au Bieristan (14 rue Paul Lafargue, Villeurbanne). Vernissage samedi 2 avril, à partir de 18h.