Cinq ans après Spectre, Sam Mendes revient derrière sa caméra avec un film inspiré par les récits de son grand-père, Première Classe durant la Première Guerre Mondiale : 1917.
Une course contre la montre
Depuis le 15 Janvier dernier, on peut retrouver sur grand écran Blake et Scholfield, deux frères d’armes de l’infanterie britannique. Ils ont pour mission d’avertir au plus vite un autre régiment se trouvant à plusieurs kilomètres, que l’assaut qu’il s’apprête à lancer avec son armée les pousse tout droit vers un piège meurtrier. Plus de 1000 vies reposent alors sur les épaules de ces deux jeunes soldats, y compris celle du grand-frère de Blake.
1917 nous dépeint le quotidien des soldats de la Première Guerre Mondiale. En effet, nous faisons face à la brutalité à laquelle les soldats sont confrontés, mais également à l’humanité qui ressort entre les frères d’armes. Cette fraternité au sein du duo sera le seul moment de répit auquel nous aurons droit tout au long du film.
Durant près de 2 heures, nous suivons le long et dur parcours de ces deux soldats en temps réel : nous traversons avec eux le no man’s land, les éclats d’obus, les tranchées… Tout en ressentant leur crainte et la brutalité à laquelle ils font face. Nous ne lâchons jamais des yeux les deux héros, joués à la perfection par le duo d’acteur Geroge MacKay (Captain Fantastic) et Dean-Charles Chapman (Le Roi).
Un plan séquence de 120 minutes
Avec sa manière de filmer, Sam Mendes nous laisse nous projeter aux côtés des deux protagonistes comme dans un unique plan séquence. Un style qui nous permet de nous retrouver au plus près de la peur de ces soldats, de leur crainte, de la terreur à laquelle ils font face, mais aussi de la mort qu’ils côtoient à chaque instant. Une tension que nous pouvons ressentir du début à la fin grâce à la qualité des images, de la lumière mais également de la musique accompagnant le film. Une véritable prouesse technique du réalisateur, qui laisse penser au spectateur que le film se déroule sur un seul et unique plan.
Cette manière de filmer et de monter nous permet de nous rendre compte, en plus de la brutalité à laquelle Blake et Scholfield sont confrontés, de la longue distance parcourue par les protagonistes afin d’empêcher un drame pour 1600 soldats. Pour le réalisateur déjà oscarisé pour le film American Beauty, sa manière de filmer est le moyen de faire ressentir au spectateur « chacun de leurs pas, chacune de leurs respirations ». Un pari réussi puisque le film a déjà remporté 2 Golden Globes et a reçu 10 nominations aux Oscars !