Coup d’foudre HipHopesque à Takamouv !

Une proposition unique et nouvelle

arlyo : Au-delà de proposer uniquement des cours de danse hiphop, j’ai remarqué que vous insistiez vraiment sur la transmission de la culture hip hop, de son histoire…
Red Locks : Voilà oui. On met vraiment l’accent sur la transmission, et je parle bien de transmission et non pas d’enseignement, qui sont deux choses différentes. Puisqu’on transmet non seulement, bien sûr, une technique avec son histoire, mais ça va également avec un état d’esprit, une philosophie, donc c’est un package obligatoire (rires).

arlyo : Vous proposez un enseignement des différentes disciplines du hiphop, telles que le popping, le locking, le BBoying et d’autres, contrairement à ce qu’on voit généralement dans les écoles de danse, qui proposent uniquement un «cours de  hiphop».
Red Locks : Exactement ! On est les seuls, même si ça fait râler beaucoup de gens, je suis désolée pour eux, mais on est les seuls en France… Alors après tout le monde peut vérifier, mais une structure indépendante ne proposant que des disciplines hiphop… y’a forcément à côté un petit cours de jazz. Je suis assez bornée aussi, donc je ne vais pas intégrer certaines disciplines dans le hiphop, contrairement à certains. Car je ne suis pas sur une fibre commerciale, mais sur une fibre de transmission, et surtout des origines. Donc c’est pour ça qu’on a axé sur ce qu’on appelle les danses old school. Les premières qui ont existé, qui sont la base de tout, et qui sont bien sûr, les moins connues.  Et donc l’idée aussi c’est d’éduquer les gens, que ce soit le public ou même les futurs danseurs, parce qu’ils ont une vision du hiphop qui n’a rien à voir avec ce que ça devrait être.

arlyo : Et que ressentez-vous vis-à-vis de cela ?
Red Locks : C’est un peu n’importe quoi, ça m’a beaucoup révolté à l’époque (rires), puis aujourd’hui j’ai pris de l’âge donc je suis moins rebelle (rires).

Le parcours de Red Locks

arlyo : Alors justement quel est votre rapport personnel au hiphop ? Vous êtes née dedans… ?
Red Locks : Pas du tout ! Ca a été une vraie rencontre, j’ai envie de parler de coup de foudre avec le hiphop, mais pas la danse, l’histoire, la culture. C’est la culture qui m’a amenée à la danse. J’ai toujours été passionnée de danse, et le jour où j’ai eu la chance de côtoyer des personnes qui m’ont raconté d’où ça venait et pourquoi, là je…coup de foudre ! Et à partir de ce moment-là, j’ai pu rencontrer les gens qui avaient créé ces danses, et j’ai été formée par les précurseurs américains. Ca faisait partie de ma démarche, je voulais vraiment aller aux sources, pour après pouvoir transmettre des choses qui soient correctes. Ce qui m’a été reproché, puisque j’ai travaillé avec des Américains et non pas des Français.

arlyo : Donc vous êtes allée aux Etats-Unis ?
Red Locks : Non non, je les ai fait venir ! On a été les premiers à faire venir les Américains à Lyon.  La première fois je crois que c’était en 2001, on a commencé par des stages qui s’adressaient plus aux danseurs professionnels. Et à la suite de ça en 2003 on a fait une formation, avec les précurseurs américains. Donc moi j’ai été formée par eux pendant 3-4 ans.

arlyo : Et pourquoi cela vous a-t-il été reproché ?
Red Locks : Eh bien c’est ce qui explique aussi notre autonomie à un moment donné ! Quand on est allés voir les institutions, elles n’ont pas voulu comprendre pourquoi on travaillerait avec des Américains, et nous ont fait comprendre qu’il était impératif de prendre le petit listing institutionnel. On est assez fâchés, je leur en veux beaucoup, mais malheureusement je ne suis qu’une petite goutte d’eau et je ne leur ferais aucun effet certainement (rires), en tout cas j’existe ! Et finalement on attire plus de monde qu’eux quand même, avec pas de moyen !